Médecines alternatives et complémentaires : les patients montent au créneau

En mars dernier, un collectif de médecins a publié dans les colonnes du Figaro une tribune au vitriol sur les médecines alternatives et complémentaires. Edité par France Assos Santé, qui représente plus de 70 associations de patients, d’usagers du système de santé et de consommateurs, 66 Millions d’IMpatients a souhaité se pencher sur la question. Définition, tarifs, prises en charge, risques de dérives… Nous avons essoré le sujet, témoignages de soignants et de patients à l’appui.

« Je suis tout à fait pour les médecines alternatives (sans pour autant supprimer l’allopathie de mon champ de traitements médicaux selon les problèmes de santé à résoudre). Les médecines alternatives telles que je les pratique sont parfois complémentaires. L’homéopathie est beaucoup moins agressive que beaucoup des médicaments et pour certains symptômes cela fonctionne très bien. Il faut bien sûr l’avoir testée pour le dire. Qui et quelle médecine remplacera l’acupuncture, l’ostéopathie ? La plupart des médicaments allopathiques sont chers, violents, ont des effets secondaires importants, parfois sévères et graves. Ils coûtent beaucoup plus chers à la sécurité sociale que toutes les médecines complémentaires ».

L’ostéopathie et l’homéopathie ont la côte

Des témoignages comme celui-ci, nous en avons recueilli des dizaines suite à la publication de notre papier sur la tribune d’un collectif de professionnels de santé à charge contre les médecines alternatives et complémentaires. « N’en déplaise à certains médecins, écrivions-nous, peut-être faudrait-il veiller à ne pas ignorer [l’appétence des patients, ceux atteints de maladies chroniques notamment, ndlr] et à ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain ».

Plus de 1000 internautes ont par ailleurs répondu au sondage que nous avions alors mis en ligne sur le sujet. Sans surprise, ce sont majoritairement les personnes ayant recours aux médecines alternatives qui y ont répondu. Sur les 1 098 personnes ayant participé à ce sondage, 974 (soit près de 90%) ont indiqué se trouver dans ce cas (voir ici les résultats complets de ce sondage).

Dans l’ordre, l’ostéopathie (55%), l’homéopathie (55%), la méditation (42%) et la phytothérapie (39%) constituent les pratiques auxquelles les participants ont le plus souvent recours. Parmi les répondants n’étant pas adeptes des médecines alternatives et complémentaires (105 réponses), 35% n’en ont jamais ressenti le besoin, 31% n’ont pas confiance et 18% estiment que ces soins sont trop chers.

Des pratiques finalement très peu remboursées

De fait, l’enquête que nous avons menée sur le sujet (voir notre article « Comment sont prises en charge les médecines complémentaires ou alternatives ? ») montre en effet que les médecines douces sont non seulement assez coûteuses mais aussi très mal prises en charge, sauf à souscrire un contrat d’assurance santé complémentaire couvrant ce type de soins. Contrat dont le tarif peut lui aussi impacter de façon non négligeable les finances de l’assuré.

Rappelons que seuls les médicaments homéopathiques et les soins d’acupuncture peuvent être remboursés par l’Assurance maladie. Les mutuelles et les assureurs santé sont susceptibles quant à eux de proposer un remboursement étendu à de nombreuses autres pratiques.

Dans leur très large majorité, les participants à notre sondage souhaitent une prise en charge améliorée et élargie des médecines alternatives par l’Assurance maladie (79%) et encore plus largement par les complémentaires santé (85%). Un point de vue aux antipodes des appels à déremboursement lancés par le collectif de médecins dans sa très médiatique tribune.

Les médicaments homéopathiques dans le viseur

Jeudi 24 mai, sur les ondes de France Inter, la ministre de la santé, Agnès Buzyn, annonçait son intention de mettre fin au statut dérogatoire dont bénéficient les médicaments homéopathiques. L’autorisation de mise sur le marché des médicaments homéopathiques ne suit en effet pas le même chemin que les autres médicaments et n’est pas soumise à une évaluation scientifique.

« L’homéopathie, a déclaré la ministre, pourrait rentrer dans le droit commun et être évaluée scientifiquement. Si elle est utile, elle restera remboursée. Si elle est inutile, elle arrêtera de l’être ». Le collectif de médecins semble donc avoir été en partie entendu…

Il est peu probable en revanche que leur prise de position entame l’intérêt des patients pour les médecines alternatives et complémentaires ou encore celui des soignants qui les pratiquent, y compris, c’est à souligner, dans les établissements hospitaliers (lire à ce propos notre enquête auprès de praticiens hospitaliers).

Gare aux dérives sectaires

Très péremptoire, la tribune du collectif de médecins sur les médecines alternatives et complémentaires a soulevé un tollé aussi bien chez les patients que chez les soignants. Elle présente quand même l’intérêt de rappeler les possibles dérives que ces pratiques sont susceptibles de générer.

On ne parle pas là des dérives tarifaires – dérapages tarifaires sur lesquels nous nous sommes également penchés – mais des dérives sectaires qui trouvent très souvent leurs origines dans la confiance aveugle que les patients sont susceptibles d’accorder à certains prétendus soignants.

En 2016, 395 signalements exprimant une inquiétude relative à une dérive sectaire concernent les thérapies complémentaires et alternatives (sur un total d’environ 1 500 signalements) selon le rapport de La mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) publié le 23 mars dernier. Ce dossier ne serait pas complet sans un rappel des conseils à observer afin d’éviter de tels charlatans.

Notre dossier sur les médecines alternatives et complémentaire (MAC) :

2 commentaires

  • geler dit :

     j entend parler de médecine quantique ? avez vous des infos sur le sujet ,merci

  •  Peu de commentaire car la situation est plus que triste!!!!! Des expérimentations avec des labos. scandaleux.(Cancer avec la chimio ect..) Entre autres. Hygiène déplorable. A pleurer. A VISITER D'URGENCE D'AUTRES PAYS même si tous n'est pas ROSE. (LES PAYS BAS – AUTRICHE – SUISSE – L'ALLEMAGNE et autres). J'arrête, c'est trop triste.

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