3 catégories de femmes particulièrement exposées aux cancers du col de l’utérus

Saviez-vous que la presque totalité des cancers du col de l’utérus peut être évitée grâce à des dépistages réguliers par frottis ? Et saviez-vous en outre, que 3 catégories de femmes ont un sur-risque face à ces cancers et sont donc invitées à se faire dépister plus souvent que ne le préconisent les recommandations pour les femmes dans la population générale ?

Ces trois catégories de femmes sont :

  • Les femmes qui ont reçu une greffe d’organe
  • Les femmes ayant été exposées au distilbène avant leur naissance
  • Les femmes qui vivent avec le VIH

Pour mieux informer ces femmes, 6 associations de Nouvelle-Aquitaine* viennent de lancer une campagne de sensibilisation et espèrent que la brochure et la vidéo créées pour l’occasion seront très largement diffusées. À vos clics, prêts, partagez !

Retrouvez la brochure ici >>
Découvrez les vidéos de la campagne >>

Pourquoi le dépistage des cancers du col de l’utérus par frottis sauve des vies ?

Le dépistage du col de l’utérus permet de révéler la présence éventuelle d’anomalies au niveau des cellules du col de l’utérus et de les traiter avant qu’elles n‘évoluent en cancer. Il s’agit d’un examen gynécologique, qui prend quelques minutes. Il peut être effectué par un gynécologue, un médecin généraliste, une sage-femme, dans un laboratoire d’analyses médicales, un centre de santé ou de planning familial. Il s’agit de prélever superficiellement quelques cellules du col de l’utérus pour ensuite les analyser.
Les papillomavirus humains (HPV) sont la principale cause des cancers du col de l’utérus. Ils touchent près de 80% des hommes et des femmes au cours de leur vie, se transmettent, le plus souvent lors de rapports sexuels, par contact avec la peau et les muqueuses, avec ou sans pénétration. La plupart du temps, l’infection à papillomavirus humain disparaît spontanément dans les deux ans, mais dans 10% des cas, cette infection persiste et peut évoluer en cellules précancéreuses. Celles-ci doivent être traitées à temps pour éviter, à leur tour, d’évoluer en cancer. C’est pourquoi il est important de faire des dépistages réguliers. Les recommandations pour la population générale sont :

  • Un dépistage tous les 3 ans entre 25 et 30 ans
  • Un dépistage tous les 5 ans entre 30 ans et 65 ans

3 catégories de femmes méritent une attention soutenue face aux cancers du col de l’utérus

Ces trois catégories de femmes présentent un sur-risque face aux cancers du col de l’utérus pour diverses raisons :

  • Les femmes ayant reçu une greffe prennent des médicaments anti-rejet, appelés immunosuppresseurs, et qui comme leur nom l’indique, baisse leurs défenses immunitaires. Ces femmes présentent donc plus de risques d’anomalies liées aux papillomavirus humains. Il est préconisé pour elles, de débuter une surveillance annuelle dès l’âge de 21 ans, à poursuivre au-delà de 65 ans et en cas d’ablation de l’utérus.
  • Les femmes vivant avec le VIH ont également un risque accru d’anomalies liées aux papillomavirus humain. Une analyse des cellules (frottis) sera effectuée lors du diagnostic du VIH, et pour les femmes contaminées au moment de la naissance, il est conseillé de se faire dépister dans l’année qui suit le début de l’activité sexuelle. Une surveillance doit ensuite être mise en place annuellement durant 3 ans au moins. Selon l’état de santé de la personne, on pourra ensuite passer à un dépistage tous les 3 ans.
  • Les femmes ayant été exposées au distilbène avant leur naissance présentent un risque supplémentaire :
    • De lésions précancéreuses du col ou du vagin
    • D’être touchées par un cancer particulier appelé « Adénocarcinome à Cellules Claires » (ACC) au niveau du col ou du vagin, non lié aux virus HPV.

Il leur donc est également recommandé un suivi gynécologique avec frottis annuel et de poursuivre une surveillance au-delà de 65 ans et en cas d’ablation de l’utérus.

Quelques mots d’Anne Levadou, présidente du Réseau D.E.S. France, l’une des 6 associations à l’initiative de cette campagne de sensibilisation

« Notre association représente plus particulièrement dans cette campagne sur le dépistage des cancers du col de l’utérus, les femmes exposées au distilbène avant leur naissance. Le distilbène est un médicament prescrit à leurs mères (en France entre 1950 et 1977) pour prévenir les risques de fausses-couches. Malheureusement ses effets secondaires peuvent être terribles pour les 160 000 enfants exposés avant leur naissance, dont 80 000 filles. Elles ont pu souffrir de grandes difficultés pour avoir des enfants, ont un risque accru de développer le type de cancer dit « Adénocarcinome à Cellules Claires » au niveau du col ou du vagin et sont exposées plus précocement au risque de cancer du sein.
Ces constats ont notamment été mis en lumière aux Etats-Unis, où des millions de femmes enceintes ont pris du distilbène. Là-bas, depuis près de 50 ans, des enfants nés après avoir été exposés au distilbène sont suivis au sein de cohortes, ce qui nous permettent de mieux comprendre les effets de ce médicament.
En France, les femmes exposées au distilbène sont nombreuses à ne pas être bien informées du sur-risque liés aux cancers du col de l’utérus et du risque de précocité du cancer du sein. Souvent, passée la période difficile où elles ont peiné à avoir un enfant à cause du distilbène (problèmes de fertilité, de grossesses extra-utérines, de fausses-couches, de prématurité), elles pensent que les problèmes sont derrière elles. Il faut cependant qu’elles restent vigilantes et qu’elles pensent régulièrement à se faire dépister.
L’information circule auprès de notre millier d’adhérents : 79000 femmes restent à informer. L’ambition de ce projet, en nous alliant aux autres associations, est de sensibiliser toutes ces personnes à risque et nous espérons un retentissement national.»

Retrouvez dans quelques jours, les témoignages de femmes concernées par ce risque accru de cancers du col de l’utérus.

2 commentaires

  • Belle dit :

    Je suis une femme de 53 ans ma mère a pris du distilbène après qu’elle ait eu 3 fausses couches. Elle a failli me perdre à 4 mois de grossesse, son médecin lui a prescrit du distilbène. A mon adolescence je n’étais pas réglée ma mère ne s’inquiétais pas. Puis, lorsque j’ai eu ma première relation sexuelle a l’âge de 16 ans mon gynécologue n’a pas souhaité me prescrire de pilule. J’ai eu une grossesse à 18 ans sans le savoir et à 5 mois et demi Grégory est né. Quelques mois plus tard on m’a retiré l’ovaire et la trompe droite et rectifié le côté gauche. On ne m’a jamais parlé des risques, on ne m’a jamais mis en garde sur quoi que ce soit. Aujourd’hui, la gynécologue m’appelle pour me dire que j’ai un cancer du col de l’utérus. Je vis un cauchemar.

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