Une avancée pour la participation des patients dans la formation des futurs médecins

La reconnaissance de l’implication des patients dans la formation des futurs médecins constitue une étape importante pour le renforcement de la démocratie en santé. La publication de l’arrêté relatif à « la participation de patients dans les formations pratiques et théoriques des études de médecine » au Journal Officiel, ce 5 février, marque une avancée réglementaire significative.

Depuis plusieurs années, des associations de patients et des professionnels de santé engagés ont expérimenté des enseignements et activités pédagogiques pour intégrer le vécu et le savoir expérientiel des patients dans les formations médicales et d’autres professions de santé. Cet arrêté, très attendu par les acteurs du secteur dont France Assos Santé, inscrit désormais cette approche dans le code français de l’éducation, consolidant ainsi ces pratiques.

Plus qu’une reconnaissance symbolique de la légitimité et de l’intérêt de cette démarche, il s’agit de donner un cadre facilitateur sur lequel pourront s’appuyer les futures initiatives. Un passage obligé, tant les organisations universitaires présentent des degrés de maturité hétérogènes sur le sujet et que, trop souvent encore, l’intégration des patients repose sur des initiatives personnelles.

Faire participer des patients dans la formation des futurs professionnels de santé, c’est montrer qu’il existe une alternative à la médecine « paternaliste ». En mettant les apports des patients au même niveau que l’expertise médicale professionnelle traditionnelle, signifiant ainsi leur complémentarité, les formations universitaires ouvrent la voie à une prise de conscience plus large sur la place du patient, considéré comme un véritable partenaire des soins. Il s’agit donc d’une contribution significative à une évolution culturelle nécessaire pour faire de l’écoute et du dialogue avec le patient un vecteur de qualité des soins.

France Assos Santé contribue aux réflexions sur ce sujet, en décrivant les différentes formes possibles d’engagement des patients, notamment en ce qui concerne la complémentarité des représentants des usagers issus d’associations agréées et les patients-partenaires qui interviennent dans les équipes de soins ou dans les universités. Après avoir dressé un panorama de la diversité de ces engagements et relaté la manière dont ils s’articulent, France Assos Santé, en partenariat avec des associations représentatives des étudiants en médecine (ANEMF) et de pharmacie (ANEPF), a publié deux guides pratiques. Ces productions proposent une grille de lecture commune pour les patients, les représentants étudiants et les équipes pédagogiques pour mieux comprendre et imaginer l’intégration des patients dans les formations.

Avec ce nouvel arrêté, les travaux sont amenés à se poursuivre et s’intensifier. Des questions concernant les liens d’intérêts des intervenants ou l’exclusion des gratifications éventuelles pour les minima sociaux subsistent toutefois.

Dans tous les cas, France Assos Santé continuera d’œuvrer pour que la diversité des formes d’interventions et des engagements viennent nourrir à la fois des modalités pédagogiques innovantes et une meilleure compréhension des droits en santé, dans les études de tous les futurs professionnels de santé.

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