PLFSS 2025 : Le compte n’y est pas pour les usagers

Si la hausse du ticket modérateur sur les consultations médicales, un temps annoncé, a été finalement abandonnée dans le cadre du budget de la Sécurité sociale, le compte n’y est toujours pas pour les usagers de la santé.

En effet, les complémentaires santé qui avaient anticipé cette hausse des dépenses, l’ont mécaniquement reportée sur le montant des cotisations. Et voici maintenant que le gouvernement décide de récupérer cette augmentation – payée par les usagers pour rappel – sous la forme d’une hausse des taxes des complémentaires. Résultat, ces dernières annoncent déjà que cela se traduirait par de nouvelles hausses de cotisations. Conclusion ? Les usagers sont les dindons de la farce !

Concernant l’accès aux soins, le Sénat a remis sur la table la « taxe lapin » consistant à faire payer les usagers qui n’honorent pas leur rendez-vous médical. France Assos Santé a exprimé son opposition à cette pénalité. Nous rappelons que le nombre de rendez-vous non honorés est inférieur à 4 %, selon le syndicat MG France et les données de Doctolib, ce qui correspond à une minorité de situations et renvoie aux aléas classiques : problème familial, de transports, patients à l’état de santé mentale dégradé, etc. Cette taxe est très mal venue dans un contexte où les patients ne parviennent pas, pour certains, à trouver un médecin traitant  et va juste réussir à crisper une relation de soins déjà inflammable dans un contexte de pénurie médicale ! Si des mesures doivent être prises pour éviter au maximum les rendez-vous non honorés, celles-ci doivent être organisationnelles et éducatives, et non punitives.

France Assos Santé soutient les mesures permettant véritablement d’améliorer la pertinence et la qualité des soins. Problème, le PLFSS prévoit des mesures qui au final pénaliseront encore une fois les patients. L’article 16 qui prévoit l’ajout d’un formulaire pour certaines prescriptions particulièrement couteuses, n’envisage en réalité aucune responsabilisation du prescripteur, puisqu’en cas d’absence du remplissage du formulaire et de la consultation du dossier médical partagé par le prescripteur, la seule conséquence sera le non-remboursement pour le patient, alors même que rien n’indique que les indications ne sont pas remplies. Ce sont les prescripteurs qui doivent être responsabilisés, et non les patients pénalisés.

France Assos Santé propose des amendements pour des mesures plus justes permettant d’améliorer l’accès aux soins et d’agir réellement sur la pertinence et la qualité des soins.

Enfin, si France Assos Santé est favorable aux mesures qui permettent de préserver les comptes de l’Assurance maladie, elles ne doivent pas se faire à n’importe quel prix. Si nous soutenons le recours aux médicaments biosimilaires, nous nous opposons aux dispositions de l’article 19 ter introduites en novembre par les sénateurs, qui réduit le délai accordé aux pharmaciens d’officine pour procéder à une substitution. Mesure qui s’oppose aux recommandations de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) : la substitution en pharmacie d’officine doit être progressive, contrôlée et sous conditions stricte « afin de garantir la sécurité de dispensation et d’utilisation des médicaments biologiques, l’adhésion des patients et de l’ensemble des professionnels de santé ».   

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