Téléconsultation : une pratique déjà entrée dans les habitudes des Français

France Assos Santé a sorti cette semaine son étude sur Les Français et la e-santé, réalisée par l’Institut CSA. A l’heure où de plus en plus de nos démarches et même de nos rendez-vous, depuis la crise Covid, se passent en ligne, France Assos Santé a tenu a analyser le rapport des usagers avec les outils numériques mis à disposition pour leur santé. L’enquête fait ainsi le point sur l’usage des Français concernant le Dossier médical partagé, le Dossier pharmaceutique et la téléconsultation, sur laquelle nous allons nous arrêter tout particulièrement dans cet article. Sur ce point, les résultats en faveur de la téléconsultation sont encourageants puisque seules 13% des personnes interrogées déclarent que la téléconsultation ne peut en aucun cas remplacer une consultation en présentiel. Nous en profiterons pour faire le lien avec une enquête menée par la délégation Bretagne sur la téléconsultation dans sa région.

Téléconsultation : un engouement pérenne ?

L’enquête de France Assos Santé, réalisée par l’Institut CSA en juin 2021, a rassemblé 1 510 Français dont 497 patients. Sans grande surprise, elle met en lumière un point que nous avions déjà abordé dans cet article, à savoir l’explosion de l’usage de la téléconsultation lors du 1er confinement. L’étude révèle qu’avant le confinement, seuls 7% des Français avaient eu recours à la téléconsultation, et que 22% sont devenus utilisateurs depuis le 1er confinement en 2020. La plupart y est venue par le biais des plateformes de rendez-vous en ligne (72%), ce qui peut s’expliquer par le fait que les Français sont déjà habitués pour 59% à programmer leurs rendez-vous médicaux via ces plateformes. L’engouement est cependant retombé par la suite puisque seulement un peu plus de la moitié des nouveaux utilisateurs ont gardé cette habitude après la fin des confinements, alors que plus de 7 utilisateurs sur 10 se disent très satisfaits par cette expérience.

Dans l’ensemble, les répondants ont jugé qu’une téléconsultation était plus « confortable », autant sur le plan physique que mental ainsi que sur le respect de l’intimité. Les principaux avantages avancés par plus de la moitié des interrogés, sont le gain de temps, la possibilité de consulter quelque soit l’endroit où l’on se trouve et de réduire les risques de contamination de virus. L’argument de ne pas avoir à se déplacer avec des enfants est un bénéfice pour 49% des sondés. En revanche, pour plus d’un tiers de personnes consultées les inconvénients à la téléconsultation sont les limites d’accès à internet et aux outils informatiques, ainsi que le manque de fiabilité d’une téléconsultation par rapport à un examen clinique avec auscultation par exemple.

Une seconde enquête sur la téléconsultation menée en Bretagne

Quelques mois plus tôt, entre octobre et décembre 2020, la délégation de France Assos Santé Bretagne avait également mené une enquête aux côtés de l’Inter URPS Bretagne, la GCS e-Santé Bretagne, l’Assurance Maladie, la Conférence Régionale de la Santé et de l’Autonomie (CRSA) et l’Agence Régionale de Santé Bretagne, en partenariat avec un groupe d’étudiantes de l’École des Hautes Etudes en Santé Publique (EHESP). Interpellés par les chiffres avancés en Bretagne qui faisaient état de 2 850 téléconsultations, en cumulé, remboursées aux assurés bretons du régime général durant les 10 premières semaines de 2020, et qui sont passées à 285 605 téléconsultations au cours du 1er confinement, les promoteurs de l’enquête ont voulu en savoir plus sur l’usage et les besoins des patients face à la téléconsultation.

430 usagers et 1129 professionnels de santé ont ainsi participé à cette enquête, dont les résultats rejoignent sensiblement ceux de l’enquête nationale puisque 33% des répondants bretons ont eu recours à la téléconsultation.

Parmi eux, 45% avaient un motif particulier de consultation et 74% connaissaient le médecin téléconsulté. La très grande majorité (80%) n’a pas eu besoin d’aide pour se connecter et 71% ont utilisé la vidéo sur leur téléphone ou un ordinateur. Il apparaît donc que les utilisateurs sont très à l’aise avec les outils utiles à la téléconsultation. Les déclarations recueillies à l’occasion de l’enquête pointent le gain de temps, la facilité des prises de rendez-vous ou l’intérêt d’un tel suivi pour les malades chroniques.

L’enquête bretonne et l’avis des professionnels de santé

En proportion, comparativement aux usagers, les professionnels de santé sollicités pour cette enquête ont été nombreux à participer, puisque 1 129 professionnels de santé libéraux y ont répondu. Cela rend cette étude finalement assez remarquable et permet de souligner que les préoccupations des professionnels de santé et des usagers face à la téléconsultation ont tendance à se recouper. En effet, si 71% des professionnels de santé interrogés comptent intégrer la téléconsultation dans leur pratique, ils l’envisagent de façon ponctuelle pour « compléter le présentiel », ainsi que l’indique un des verbatims recueillis. D’ailleurs en Bretagne, les professionnels sondés, déclarent qu’ils connaissaient déjà 72% des patients vus en téléconsultation. Tout comme les usagers, ils pointent les limites de cette pratique pour les patients qui n’ont pas d’outils informatiques adaptés ou vivent dans des zones blanches.

Enfin, la tranche d’âge des praticiens répondants qui se sont le plus appropriée la téléconsultation en Bretagne est celle comprise en 40 et 55 ans (44% des répondants) et ce sont les médecins (31%), suivis des infirmières (27%) qui ont le plus adhéré à cette pratique. Ils ont été suivis des kinésithérapeutes (18%) et des orthophonistes (17%).

La téléconsultation semble donc avoir convaincu ceux qui s’y sont essayés, autant côté usagers que professionnels de santé. Vanessa Marie, coordinatrice régionale de France Assos Bretagne, souligne cependant qu’il est nécessaire de travailler sur un encadrement et des formations autour de la téléconsultation, sur une meilleure communication quant à ses usages et sur une réponse adéquate pour les personnes qui n’ont pas accès à des outils informatiques ou à internet.

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