Les règles concernant la télémédecine avaient été assouplies lors du premier confinement pour faciliter les téléconsultations pour les suspicions et les suivis de Covid-19. Au delà des cas liés à l’épidémie, les téléconsultations ont permis à tous, et notamment aux malades chroniques, de ne pas risquer de rupture dans les parcours de soins et d’assurer au moins un suivi à distance pour ceux qui craignent de sortir de chez eux.
Ce premier confinement a donné un sérieux coup de projecteur et d’accélération à la télémédecine, qui était encore peu utilisée en France. Ainsi l’Assurance maladie avait-elle indiqué que de quelques milliers de consultations hebdomadaires début mars 2020, on était passé en France à près d’un million de téléconsultations chaque semaine au plus fort de la crise sanitaire. Cet engouement est redescendu durant l’été mais à l’heure de ce deuxième confinement, elle pourrait être exploitée encore davantage, notamment auprès des populations les plus fragiles face au Covid-19 et qui hésitent encore à sortir pour voir leurs médecins.
Quels sont les professionnels de santé qui peuvent pratiquer la télémédecine ?
- Les médecins
- Les infirmiers(ières)
- Les sages-femmes
- Les masseurs-kinésithérapeutes
- Les pédicures-podologues
- Les orthoptistes
- Les orthophonistes
- Les ergothérapeutes et psychomotriciens
- Les pharmaciens
- Les diététiciens (nouveauté !)
Dans quel cas avoir recours à une téléconsultation ou un télésoin ?
Bien sûr, les téléconsultations pour établir le diagnostic, puis les téléconsultations de suivi pour la Covid-19 sont particulièrement mises en avant durant cette période d’épidémie. Il est également possible de demander une téléconsultation pour d’autres types de pathologies et important d’y recourir, notamment pour le suivi des patients souffrant de maladies chroniques. Ces derniers présentant parfois des facteurs de risques face à la Covid-19, peuvent avoir tendance à renoncer à leurs consultations de suivi par peur de sortir et d’être contaminés. Pourtant la dégradation de leur état de santé peut s’avérer dangereuse malgré le risque de Covid-19 et la téléconsultation est un alors relai essentiel pour s’assurer que tout va bien.
Rappelons que parmi les mesures mises en place suite au premier confinement, figure la possibilité de recourir à la téléconsultation pour certaines ou l’ensemble des consultations dans le cadre d’une IVG médicamenteuse. Cette mesure est toujours d’actualité durant le deuxième confinement (lire notre article sur le sujet).
Retrouvez dans ce document la liste des téléconsultations (pour les médecins) et des télésoins (pour les autres professionnels de santé) qui sont ainsi réalisables à distance.
Dans tous les cas, c’est le praticien qui jugera, en concertation avec le patient, de la pertinence ou non d’une téléconsultation ou d’une consultation en présentiel. Les bilans initiaux en orthophonie, ergothérapie, kinésithérapie notamment, ne peuvent pas être réalisés à distance.
Les patients sont libres de refuser une téléconsultation proposée par leur praticien. Inversement, les patients peuvent demander une téléconsultation à leur médecin mais ne peuvent pas l’exiger.
Modalités et prise en charge pour les téléconsultations par un médecin ou une sage-femme pour les pathologies hors Covid-19, pendant la crise sanitaire :
- Remboursement ? A 100% par l’Assurance maladie tant que les 2 conditions ci-dessous sont remplies :
- Orientation préalable par le médecin traitant (parcours de soins coordonné)
- Avoir vu le médecin ou la sage-femme en question, en consultation présentielle, au cours des 12 derniers mois
Il y a quelques exceptions à ces deux conditions : situation d’urgence, médecin traitant non désigné ou non disponible, personnes séjournant en EHPAD ou en établissement accueillant des personnes adultes handicapées, personnes détenues.
En dehors de cette période exceptionnelle de crise sanitaire liée au Covid-19, le remboursement d’une téléconsultation se fait selon les mêmes conditions qu’une consultation classique, soit 70% du tarif de base de l’Assurance maladie, voire davantage, par exemple dans le cadre d’une affection de longue durée (ALD). Il se pourrait cependant que la prise en charge de la téléconsultation à 100% se poursuive jusqu’au 31 décembre 2021.
- Comment ? Par vidéotransmission et également par téléphone uniquement dans les cas suivants :
- Patients résidant dans des zones sans accès internet avec un débit suffisant
- Patients en affection de longue durée (ALD), patients de plus de 70 ans et femmes enceintes ne disposant pas le matériel nécessaire pour une télétransmission (ordinateur, tablette ou smartphone)
Modalités et prise en charge pour les téléconsultations Covid pour ce deuxième confinement
Bien entendu, les téléconsultations pour suspicion ou suivi d’une infection au Covid-19 sont plus que jamais d’actualité et font l’objet de quelques aménagements par rapport aux téléconsultations pour d’autres motifs. En voici les modalités :
- Par qui ? Les médecins et les sages-femmes, ainsi que les infirmiers(ières) puisque ces derniers(ères) peuvent, sur prescription médicale, participer à la surveillance d’un malade suspecté ou reconnu comme infecté par la Covid-19.
A la différence des téléconsultations pour des pathologies non-Covid, il est possible de faire une téléconsultation pour une suspicion ou un suivi de Covid-19 avec un médecin que l’on n’a jamais consulté auparavant et en dehors du parcours de soins coordonné, jusqu’au 31 décembre 2020. Cette période pourrait être prolongée. - Comment ? Par vidéotransmission ou par téléphone pour les patients vivant dans une zone sans accès internet avec un débit suffisant ou ne disposant pas du matériel nécessaire pour une télétransmission (ordinateur, tablette ou smartphone)
- Remboursement ? A 100% par l’Assurance maladie
Check list pour préparer ma téléconsultation
- Il est nécessaire d’avoir un accès internet avec un débit suffisant et de disposer d’un ordinateur muni d’une webcam, d’une tablette ou d’un smartphone puisque la téléconsultation requiert un échange vidéo.
- Si vous connaissez le médecin, il vous enverra un lien de connexion pour lancer la téléconsultation. Il est parfois nécessaire de télécharger au préalable une application dédiée.
- Désormais sur les plateformes de prises de rendez-vous médicaux en ligne, les médecins proposent parfois directement de choisir entre une consultation en présentiel ou en vidéo. Vérifiez si votre médecin est inscrit sur l’une de ces plateformes et l’a déjà prévu. Ces mêmes plateformes offrent également la possibilité de sélectionner par spécialité, les médecins qui proposent la téléconsultation si vous avez besoin d’une téléconsultation pour la Covid-19 par exemple mais n’avez pas de médecin traitant désigné.
- Il est possible d’être assisté par un proche, un aidant pendant la téléconsultation et également par un infirmier(ère) ou un pharmacien(ne). Ces professionnels de santé peuvent alors être rémunérés dans le cadre d’une téléconsultation assistée, à organiser au préalable avec votre médecin.
- Il est important de prévoir de vous trouver dans un endroit calme, suffisamment bien éclairé, propice à la confidentialité.
- Il vaut mieux tester la connexion quelques minutes avant l’heure du rendez-vous
- A l’issue de la téléconsultation, d’éventuelles prescriptions médicales pourront être envoyées directement via la plateforme utilisée pour la téléconsultation, par messagerie sécurisée à vous ou votre pharmacie ou encore à votre domicile par voie postale. Un compte rendu est archivé chez le médecin téléconsulté, transmis dans le dossier médical du patient (DMP) s’il en a ouvert un, et au médecin traitant le cas échéant.
- Le tiers-payant s’applique également en téléconsultation mais il se peut que les patients aient à s’acquitter d’un paiement, notamment en cas de dépassement d’honoraires. Le paiement peut se faire directement en ligne. Certains médecins proposeront de payer plus tard ou d’envoyer un chèque par voie postale. Le médecin se charge de transmettre la feuille de soin à l’Assurance maladie.
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