Le point sur les actions que chacun (médecins, patients, pouvoirs publics, industriels…) doit à son niveau s’efforcer de mettre en place pour limiter la consommation d’antibiotiques et le développement des bactéries résistantes (antibiorésistance).
Infections nosocomiales, effets indésirables de certains médicaments ou complications liées à une intervention chirurgicale… dans le domaine de la santé, tout acte de soin ou de diagnostic présente un risque. Cependant, il convient d’en minimiser la portée tant en matière de gravité que de fréquence. Focus sur l’analyse du risque médical.
Pour garantir qualité et sécurité des soins, le risque médical doit faire l’objet d’une analyse. En clair, il s’agit d’évaluer dans quelle mesure un événement indésirable (infection associée aux soins par exemple) est susceptible de se produire. Cette démarche de prévention permet d’évaluer la pertinence des soins. On compare le risque médical au bénéfice attendu pour la santé du patient.
A titre d’exemple, on préfèrera parfois ne pas entreprendre d’opération sur une personne âgée pour un problème de santé mineur. En cause, le risque médical lié à l’anesthésie sur ce type de profil tandis que le même acte chirurgical serait effectué spontanément sur un sujet plus jeune.
La prévention et la lutte contre les risques associés aux soins (infection, effets indésirables) doivent donner lieu à une identification systématique :
- d’un point de vue individuel pour déterminer, avant tout acte de soin ou de diagnostic, son intérêt par rapport à l’état de santé du patient,
- d’un point de vue collectif pour chercher à éviter le risque médical ou à en réduire les conséquences.
Risque médical : entre prévention et lutte
Les risques liés aux soins peuvent être classés en 3 types :
- Les risques infectieux : il s’agit des risques d’infections liés aux soins ou aux diagnostics (infections nosocomiales à l’hôpital par exemple). Ce risque se présente en particulier lorsque l’acte médical implique l’introduction d’un corps étranger à l’intérieur de l’organisme. Cette intrusion peut être propice à la contagion par une bactérie, un virus ou un microbe.
- Les risques médicamenteux : un acte de soins nécessite parfois la prise de médicaments. Les médicaments étant des produits actifs, ils peuvent entraîner des effets indésirables cumulables avec ceux d’autres traitements.
- Les risques liés aux pratiques : l’acte de soin lui-même, en particulier lorsqu’il touche à la chirurgie, peut comporter des risques dans sa réalisation. Dans le cadre d’une opération, le risque médical peut ainsi être lié à une mauvaise exécution (intervention chirurgicale du mauvais côté par exemple). Cette notion de risque peut également être inhérente à l’acte lui-même, en dehors de toute erreur d’exécution. Ce risque médical lié aux pratiques ne se rencontre pas uniquement en chirurgie. D’autres spécialités (radiothérapie, dentaire, kinésithérapie et certains soins infirmiers) sont concernées.
Infection liée aux soins ou effets secondaires : que faire ?
Vous avez contracté une infection à l’hôpital ou vous êtes victime d’effets secondaires suite à la prise de médicaments ? Si vous êtes confronté à un événement indésirable lié à un acte de soins ou de diagnostic, il est important de le signaler au(x) professionnel(s) de santé qui vous l’ont prodigué.
Objectif : faire en sorte que cet événement indésirable soit pris en charge d’une manière adaptée. Il est en effet probable que le risque médical concerné ait été identifié en amont et qu’une procédure existe pour lutter contre les conséquences sur votre état de santé et celle de votre entourage. Autre bonne raison pour en informer votre praticien : déclarer une infection ou des effets indésirables liés aux soins vous permettront, en cas de nécessité, d’engager des recours. Au-delà d’une éventuelle indemnisation, cette démarche vise à éviter qu’un incident similaire ne se reproduise (voir Victime d’un accident médical, quel recours ?).
La prévention du risque médical
La prévention des risques liés aux soins fait l’objet de politiques qualité au sein des établissements de santé (clinique, hôpital). Ainsi, l’organisation des soins et les pratiques des professionnels subissent des modifications afin de garantir qualité et sécurité. Il serait pertinent d’élargir cette méthode de prévention aux cabinets de soins de ville et de s’assurer que les lieux de soins et le matériel médical utilisé soient aseptisés au mieux en fonction du risque encouru.
Plus simplement, chacun peut contribuer à limiter les risques (infections, effets indésirables…) en suivant quelques conseils simples de prévention :
- une meilleure hygiène des mains qu’il faut laver avant et après tout contact avec une zone faisant ou ayant fait l’objet d’un soin (lire à ce propos notre article « Hygiène et cabinet médical « )
- l’utilisation unique des dispositifs d’injection,
- une bonne identification des patients,
- l’attention à bien préciser les médications lors des transitions dans les soins.
Se documenter…
- Le portail Signalement-sante.gouv.fr permet aux professionnels de santé et aux usagers de signaler en quelques clics aux autorités sanitaires tout évènement indésirable ou tout effet inhabituel ayant un impact négatif sur la santé.
- L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), le site de référence le plus complet pour s’informer sur les médicaments et les vaccins. Mais aussi pour en déclarer les effets indésirables.
- Association Le Lien
- Scope Santé, site public d’information sur la qualité et la sécurité des soins dans les hôpitaux et cliniques.
- Dans notre magazine 66 Millions d’IMpatients : Victime d’un accident médical, quel recours ?
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cet article est très intéressant ,merci