Un nouveau conseil scientifique pour éclairer les politiques publiques : à voir à l’usage

Le 7 décembre dernier, le Président Emmanuel Macron a installé un Conseil présidentiel de la science. Objectif des 12 éminents scientifiques qui le composent : aider le chef de L’Etat à « voir les émergences qu’il nous faut commencer à penser ». Conseil utile ? Le temps le dira. Mais d’ores et déjà prendre garde au risque de l’entre soi.

Le Conseil présidentiel de la science mis en place le 7 décembre dernier par Emmanuel Macron ne s’inscrit pas dans la continuité du Conseil scientifique installé durant l’épidémie de Covid-19 et remplacé en juillet 2022 par le Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars). Cette nouvelle instance, conçue pour être permanente, a certes un rôle de conseil du chef de l’Etat, mais interne à l’Elysée. En clair, elle ne rendra pas d’avis public.

Constitué de 12 personnalités scientifiques de haut vol, dont deux prix Nobel, venues de différents horizons (microbiologie, économie, mathématiques, sociologie, etc.), cet aéropage est appelé à se réunir au moins une fois par trimestre pour discuter avec Emmanuel Macron, « l’alerter sur les dysfonctionnements, essayer de bâtir des projets nouveaux ». Le tout dans un esprit de « liberté de parole ».

Si ce conseil n’a donc pas pour mission de bâtir la nouvelle stratégie française en termes d’innovation, les 5 femmes et 7 hommes qui le composent sont toutefois appelés à éclairer les décisions publiques, tout particulièrement dans le cadre de la rénovation de l’organisation de la recherche lancée concomitamment à son installation. Réforme voulue pour la rendre « plus lisible, stratégique, compétitive, attractive ». Parmi les objectifs fixés par l’Elysée : transformer en 18 mois les organismes nationaux de recherche en agences de programmes et amorcer un vrai effort de simplification des procédures administratives.

Quelle sera l’influence du Conseil présidentiel de la science ? Il est évidemment trop tôt pour le dire. Dans l’immédiat, France Assos Santé salue cette initiative. « Il est toujours intéressant de consulter les scientifiques, plaide Gérard Raymond, le président de l’Union. Attention toutefois à ne pas se couper de la réalité, du vécu et du ressenti des citoyens. A cet égard, il convient aussi de tenir compte de l’avis des représentants des associations de patients et d’usagers. »

Ce rapprochement entre le politique et la recherche constitue également un signe important dans un climat croissant de défiance vis-à-vis du monde de la science. A la condition qu’il ait un réel impact sur la recherche.

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