Lors de sa prise de fonction, ce lundi 23 septembre, Geneviève Darrieussecq, la nouvelle ministre de la Santé et de l’Accès aux soins a présenté ses priorités. Que faut-il en retenir ? La position de France Assos Santé.
C’est écrit au fronton de son ministère : Geneviève Darrieussecq est ministre de la Santé et de l’Accès aux soins. Ce qu’elle a confirmé lors de sa prise de fonction, en déclarant que l’accès aux soins serait sa priorité n°1.
Nous ne pouvons que nous en féliciter. C’est en effet un des objectifs majeurs de France Assos Santé qui n’a de cesse de demander et défendre l’accès universel aux soins, autrement dit sans discrimination d’aucune sorte. Le niveau de revenus, le lieu de résidence, l’état de santé physique et/ou mentale, la situation administrative, l’éloignement numérique, etc., ne doivent pas constituer un frein pour se soigner. Nous demandons tout particulièrement le maintien de l’AME.
L’engagement pris par la ministre doit s’accompagner d’actions fortes, à la hauteur des enjeux. Rappel : 6 millions de Français n’ont pas de médecin traitant. Garantir l’accès à toutes et tous à des soins de proximité passe par un décloisonnement du système de santé, observe Geneviève Darrieussecq. France Assos Santé partage cette vision. A cet égard, favoriser l’exercice pluriprofessionnel et valoriser la place des professions paramédicales dans l’offre de soins sont des pistes à amplifier et déployer, tout autant que le développement des services d’accès aux soins. Autre option : la régulation de l’installation des médecins.
Faire des économies – déficit budgétaire oblige – aux dépens des patients semble assez peu compatible avec l’idée de permettre l’accès aux soins pour tous et sur tout le territoire. L’augmentation des restes à charges a tendance à favoriser le renoncement aux soins chez les plus vulnérables d’entre nous. D’autres sources d’économies existent. Responsabiliser les médecins prescripteurs en est une. Améliorer la pertinence des soins en est une autre. France Assos Santé est fortement attachée au principe de solidarité de notre système de santé.
Si l’accès aux soins est une priorité, elle ne saurait se comprendre sans la mise en place d’une vraie politique de santé publique. Traduction : tous les chiffres (vieillissement de la population, hausse des maladies chroniques, etc.) plaident en faveur d’une approche axée autour de la prévention. Trois consultations dans une vie dédiées à la prévention, c’est bien, mais insuffisant.
La prévention doit être une priorité, afin de permettre à tout un chacun de protéger et entretenir son capital santé. La ministre de la Santé et de l’Accès aux soins présente la prévention comme un « développement majeur attendu de notre système de santé ». France Assos Santé appelle, à cet égard, à l’adoption d’une politique plus volontariste et plus stricte en matière de réglementation et de taxation des produits néfastes pour la santé (alcool, malbouffe, etc.). Là encore, les pistes sont nombreuses.
Oubli ? Le projet de loi sur la fin de vie a en tout cas été passé sous silence lors de la prise de fonction de Mme Darrieussecq. France Assos Santé et ses associations membres demandent à ce que les débats autour de ce texte reprennent. Les personnes concernées, malades et proches, ont déjà assez attendu.
Quant au souhait de la ministre de la Santé et de l’Accès aux soins de faire de la santé mentale la Grande cause nationale pour 2025, il est tout à fait bienvenu. C’est une façon de reconnaître l’engagement et le travail des acteurs associatifs dans ce domaine et, au-delà, de prendre la mesure d’un véritable enjeu de santé publique. Chaque année, en France, 13 millions de personnes développent un trouble psychique.
France Assos Santé portera l’ensemble de ces sujets auprès de Geneviève Darrieussecq lorsque nous la rencontrerons. Et nous resterons évidemment attentifs à la suite qui sera donnée à ces priorités.
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