5 mois. C’est la durée écoulée depuis l’échéance que s’était donnée la Commission européenne pour proposer une législation pour un étiquetage nutritionnel commun aux 27 Etats-membres, un engagement pourtant pris dans sa feuille de route pour une alimentation durable « De la ferme à la fourchette ». A l’heure actuelle, aucun calendrier de présentation concernant cette proposition législative n’est annoncé.
La raison de ce coup de frein ? Un lobbying agressif de l’industrie agroalimentaire, relayé par certains politiques et notamment les dirigeants italiens qui craignent un déclassement de produits mal notés.
Pour contrer les fake news véhiculées ainsi que les arguments malhonnêtes, un groupe de 320 scientifiques et professionnels de santé internationaux, spécialisés en santé publique, nutrition, prévention, cancérologie… ont publié jeudi 11 mai un rapport qui se veut pédagogique et accessible au grand public pour rétablir les fondements scientifiques sur lesquels s’appuie le Nutri-score[1].
Ce rapport rappelle entre autres :
- Que le Nutri-score est un outil de santé publique développé et régulièrement mis-à-jour par des scientifiques sur un fondement scientifique
- Qu’il est validé par de nombreuses études scientifiques indépendantes
Les signataires appellent la Commission européenne à « proposer, dans les plus brefs délais, une législation pour adopter un étiquetage nutritionnel interprétatif obligatoire à l’échelle de l’Union européenne, qui soit basé sur la science, comme c’est le cas du Nutri-score ».
France Assos Santé soutient le Nutri-score dès sa création : elle a soutenu les pétitions en sa faveur avec nombre de ses associations adhérentes, elle s’est positionnée pour son développement dans le cadre des 20 propositions faites pendant la campagne présidentielle, se faisant ainsi caisse de résonance des revendications des associations de son réseau les plus mobilisées sur le sujet.
S’inscrivant en cohérence avec l’objectif d’améliorer la participation des usagers au système de santé et de leur donner les moyens d’être acteurs de leur santé, le soutien de France Assos Santé passe par une volonté de :
- Encourager et valoriser les actions menées par les associations de son réseau et visant à accompagner le déploiement du Nutri-Score sur le terrain et à faire la pédagogie de son usage et de son utilité
- Plaider en faveur de l’adoption du Nutri-Score par davantage d’industriels
- Lutter contre l’entrisme des lobbies agro-alimentaires, en plaidant pour la transparence sur les évolutions possibles du Nutri-Score et en contrant publiquement les campagnes de désinformation des lobbies
- Encourager la standardisation de l’étiquetage nutritionnel pour faciliter la comparaison et la compréhension par les consommateurs plutôt que laisser libre cours aux initiatives « chacun pour soi » qui sèment le flou et facilitent la fraude.
- Plaider pour que les pouvoirs publics français jouent leur rôle de régulation de l’offre alimentaire, et intègrent pleinement le Nutri-Score comme un des dispositifs d’une politique volontariste de prévention
France Assos Santé continuera à défendre avec vigueur le Nutri-Score, et souhaite se positionner comme un partenaire du débat pour continuer à le faire évoluer et contribuer à en faire un outil majeur au service de l’amélioration de la situation nutritionnelle de 68 millions d’impatients !
En plus des actions listées ci-dessous, j’aimerais bien qu’un taux de sucre important donne une moins bonne note (ce qui sous entend que le producteur devra mettre moins de sucre).
Ras le bol de manger trop sucré !
Tout à fait d’accord avec Isabelle.
D’autre part, quid d’autres indicateurs tels que l’application « Yuka » ? Quelle fiabilité ? Je pense qu’il faut aller encore plus loin que le Nutri-Score.