Feuille de route 2023-2025 sur la sécurité des patients : la place des patients et de leurs proches

Lancée lors de la Semaine de la sécurité des patients 2023, qui avait pour thématique « Faire des patients les acteurs de leur propre sécurité », la 1ère feuille de route 2023-2025 visant à « Améliorer la sécurité des patients et des résidents » est aujourd’hui structurée. Validée par la Direction générale de l’offre de soins (DGOS), elle se décline en 5 actions prioritaires. Focus sur le 5e axe coordonné par France Assos Santé et l’ARS Aquitaine. Son objectif ? Promouvoir le rôle du patient et de ses proches.  

Renforcer la culture de la sécurité : telle est le projet porté par la première feuille de route 2023-2025 du ministère de la Santé sur la sécurité des soins. La sécurité est incontournable d’une prise en charge réussie. Cette feuille de route s’inscrit d’ailleurs dans la continuité du programme nationale pour la sécurité des patients 2013-2017. Lequel plan avait permis de mettre en avant la nécessité d’associer les patients.

C’est chose faite. En amont – France Assos Santé ayant été conviée à participer sur l’élaboration de ce plan d’action – et en aval, puisque la feuille route intitulée « Améliorer la sécurité des patients et des résidents », et aujourd’hui validée par la Direction générale de l’offre de soins (DGOS), a retenu un axe, parmi les cinq identifiés comme prioritaires, qui devra, je cite, « promouvoir la place du patient et de ses proches ».

Ce 5e axe a été coordonné par France Assos Santé et l’ARS Nouvelle Aquitaine. Trois actions se sont dégagées des échanges et contributions. Nous vous proposons d’en prendre connaissance.

« La sécurité des soins est une exigence éthique pour les professionnels et une attente légitime pour les patients. La sécurité des soins signifie que tout est fait pour prévenir les événements évitables, réduire les risques d’erreurs et détecter précocement toute forme de préjudice associé aux soins pour en réduire l’impact. La légitimité du rôle que peuvent jouer les patients et leurs accompagnants pour rendre leurs soins plus sûrs doit être reconnue par l’équipe soignante et leur participation active doit faire partie intégrante de l’organisation de la prise en charge et de l’évaluation de ses résultats. La participation active des patients et leur autonomisation sont au cœur du Plan d’action de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la sécurité des patients 2021-2030.

La plupart des préjudices causés aux patients sont reconnus comme évitables, et la collaboration des patients, des familles et des aidants est l’une des principales stratégies pour réduire ces préjudices (OMS, Journée mondiale sécurité des patients 2023).

Reconnaître aux patients le pouvoir d’agir exige des professionnels une écoute attentive et respectueuse de leur autonomie et de leurs décisions ainsi qu’une aide patiente à leur prise de parole pour recueillir les informations sur leur parcours et identifier leurs vulnérabilités. La prise en compte de leur expérience dans l’évaluation des résultats permet de les faire participer à l’information sur la pertinence, la qualité et la sécurité des soins qui sera proposée aux futurs patients. Une information sincère et authentique sur la pathologie, les examens et le traitement qu’elle peut justifier sont un premier pas vers la participation effective de la personne à la décision partagée et à la qualité de ses soins.

Quelle qu’en soit la cause, les erreurs de soins existent. Leur signalement permet l’analyse et la production de recommandation pour éviter la récidive. Le récit que peut faire le patient (ou ses proches) de l’événement qu’il a subi doit être recueilli car il apporte un autre regard à une analyse qui actuellement repose uniquement sur un récit médical et soignant.

Action 1 : renforcer le pouvoir d’agir du patient en partenariat avec les professionnels de santé

L’objectif de cette action est de développer des outils et des initiatives visant à promouvoir la sécurité des patients et à favoriser leur participation active dans leur parcours de soins. Les sous-actions prévues comprennent le développement de Mon espace santé et d’une application liée pour permettre aux patients de signaler les événements indésirables, la promotion du projet de soin personnalisé, la promotion de la démarche de décision partagée et l’encouragement des patients à poser des questions et à échanger avec les professionnels de santé.

Action 2 : faciliter le recueil de l’expression du patient et la prendre en compte

L’objectif de cette action est de promouvoir l’expression et la communication avec le patient et leur prise en compte par les professionnels de santé. Le patient est la personne la mieux placée pour connaitre l’intégralité de son parcours, les passages ville/hôpital comme les prises en charge inter-établissements ou interprofessionnels en soins de ville. Cette action a pour objectif de favoriser la mise en place d’outils de recueil du point de vue du patient par filière et aussi par type d’épisode de soins, à l’instar des dispositifs d’évaluation comme les PROMs et les PREMs qui sont des indicateurs de mesure de la qualité des soins telle que perçue par les patients.

Les Patient-Reported Outcome Measures (PROMs) mesurent le résultat des soins tandis que les Patient-Reported Expérience Measures (PREMs) évaluent l’expérience des soins et la qualité de vie suite aux soins, traitements ou interventions.

Enfin, cette action vise également à sensibiliser les professionnels à favoriser la communication et l’écoute active avec les patients.

Action 3 : associer les patients et les représentants des usagers dans l’analyse des EIAS

Les patients ont toute leur place dans la déclaration et la gestion des événements indésirables associés aux soins (EIAS). Cette action vise d’une part, à promouvoir leur rôle, dans le signalement de ces évènements en facilitant l’accès au portail national de signalement pour l’ensemble des usagers de la santé et en incitant les patients à participer au signalement des erreurs du système qu’ils ont pu constater lors de leur prise en charge. D’autre part, cette action a pour objectif d’intégrer le récit du patient dans l’analyse d’un EIAS contribuant ainsi à mieux comprendre ce qui a pu conduire à une erreur, à améliorer les pratiques professionnelles ou à corriger les défaillances du parcours, des organisations ou du système de santé. »

En plus bref, les quatre autres priorités sont, par ordre d’apparition : « Valoriser et accompagner le travail en équipe et les temps collectifs sur l’ensemble du parcours patient », « Agir sur la sous-déclaration des événements indésirables graves liés aux soins », « Améliorer sur la capitalisation des retours d’expérience » et « Poursuivre des actions ciblées dans certains secteurs ». A ces axes, il convient enfin d’ajouter deux objectifs transverses, à savoir, en 1, communiquer auprès des professionnels de santé, des usagers et des patients et, en 2, former les professionnels et les patients à la culture de sécurité.

Pour accéder à la synthèse de la feuille route, cliquez ici.

1 commentaires

  • A. MILOSA dit :

    Bonjour,

    Ayant fait l’expérience de la maltraitance institutionnelle envers mon mari – alors qu’il finissait paisiblement sa vie chez nous, entouré d’amour et de soins constants – je souhaiterais apporter mon témoignage, dans l’espoir d’une prise en charge plus « humaine » des personnes très âgées et souvent désorientées.

Laisser un commentaire public

Votre commentaire sera visible par tous. Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Logo Santé Info Droits

Partager sur

Copier le lien

Copier