Bienvenue à l’Association des Brûlés de France

Parmi les associations qui ont récemment rejoint le réseau France Assos Santé, on retrouve l’Association des Brûlés de France (ABF). Une petite association aux dires de sa Présidente, Martine Nel-Omeyer, qui fêtera cependant ses 40 ans d’existence l’an prochain et qui a tant fait, et continue de se battre sans relâche, pour les personnes brûlées et la prévention du risque d’incendie et de brûlures. En 2012, l’association a d’ailleurs été reconnue d’Utilité Publique.

Agir en coulisses auprès des institutions pour faire évoluer les prises en charge et la prévention, mais agir également au plus près des brûlés et de leurs proches, avec des permanences un peu partout en France dans les centres d’accueil et de rééducation des brûlés ou dans les locaux parisiens de l’association, voici les grandes missions de l’ABF.

L’origine de l’association et ses premiers combats

En 1983, à la création de l’association, l’un des premiers combats de l’ABF a été la prise en charge de certains traitements qui n’étaient jusque-là pas remboursés, à savoir les vêtements compressifs, les cures thermales et plus tard, la technique de chirurgie plastique et réparatrice de « prothèses d’expansion cutanée ». Il faut se replacer dans le contexte de l’époque et se rappeler que la Société française d’étude et de traitement de la brûlure avait été créée 4 ans plus tôt, en 1979 et que les soins aux brûlés, et les filières de soins notamment, n’étaient pas bien établis. Si aujourd’hui les filières sont mieux organisées, elles manquent pourtant de lits et leur maillage territorial n’est pas optimisé. L’ABF est donc encore sur le pont et travaille sur une meilleure orientation des brûlés vers des centres adaptés à les accueillir. Actuellement, de trop nombreux patients sont adressés tardivement dans les centres de brûlés et sont donc en situation de perte de chance pour leurs soins.

Avec le recul sur ces années passées, Martine Nel-Omeyer se félicite que l’association ait notamment siégé à la Commission consultative des prestations sanitaires au niveau des dispositifs médicaux. « L’ABF pouvait sembler bien petite aux côtés de très grandes associations comme l’APF France Handicap qui y siégeait également, mais cela nous a permis de nous faire entendre et d’obtenir de grandes avancées en termes de prise en charge des soins pour les brûlés. », explique la Présidente.

Le local d’accueil parisien pour du soutien psychologique et de bien-être

Au fil du temps, les valeurs de l’association n’ont pas changé. Elles sont l’écoute, le soutien, l’information, renforcées en 1999 par un service de conseils juridiques et l’année suivante par un service actif autour de la prévention.

Cependant en amont déjà, en 1995, la mise à disposition par la Mairie d’un local à Paris a permis à l’ABF de créer une cellule de soutien psychologique pour recevoir les personnes brûlées ou leurs proches. Ce service est gratuit et financé par la Caisse régionale d’Assurance maladie d’Ile-de-France. « Il était important de proposer un tel soutien gratuitement, puisque les personnes brûlées, une fois sorties des structures de soins, ne bénéficient plus d’aucune prise en charge pour leur suivi psychologiques, or les cicatrices sont présentes à vie et le regard des autres n’est pas toujours facile à surmonter. », rappelle Martine Nel-Omeyer. Ce soutien se traduit par des entretiens individuels ainsi que des groupes de parole, et la pandémie de Covid l’a récemment fait évoluer par téléphone et sur WhatsApp. Le local parisien a également permis de mettre en place en 2000, un service de maquillage correcteur, également subventionné par la Caisse régionale d’Assurance maladie. Martine, elle-même brûlée au visage, avait alors fait une formation de maquilleuse professionnelle pour offrir, ces dernières années, un service de qualité aux bénéficiaires. Ce service est désormais assuré par une socio-esthéticienne qui propose, non seulement le maquillage correcteur, mais également des soins de bien-être, comme des massages.

L’ABF aimerait évidemment trouver des locaux en région pour dupliquer ces services ailleurs qu’à Paris, notamment en PACA et en région Rhône-Alpes où les antennes régionales sont particulièrement actives. A ce jour, les antennes en région assurent principalement des permanences dans des centres de brûlés, la plupart des centres de rééducation et au sein de certains établissements thermaux.

Le service de conseils juridiques

La création du service juridique date de 1999. Il fonctionne par le biais d’un questionnaire transmis par les 25 bénévoles dans les centres de brûlés et de rééducation, pour les personnes qui souhaitent obtenir un avis juridique. Ce questionnaire est ensuite relayé à l’un des deux avocats qui travaillent avec l’ABF. Le premier conseil est gratuit et s’il est nécessaire de poursuivre un dossier, un tarif préférentiel est proposé.

Le pôle juridique traite le plus souvent des questions d’indemnités pour les personnes brûlées. « Si cela est bien pris en charge dans le cadre des accidents du travail, il peut y avoir de mauvaises surprises par rapport aux contrats particuliers. Il faut vérifier que les contrats d’assurance que l’on souscrit, comme l’assurance habitation par exemple, mentionne « accident de la vie. », indique Martine Nel-Omeyer. Rappelons que parmi les accidents de la vie, 70% sont domestiques et 40% concernent les enfants. C’est pourquoi la prévention est également au cœur des préoccupations de l’ABF, qui en a fait l’une de ses priorités.

Par ailleurs, grâce à son service juridique, l’ABF a fait reconnaître le préjudice psychologique ainsi que le préjudice physiologique de la peau des personnes brûlées. En effet, il ne s’agit pas seulement de traiter des cicatrices, lorsqu’il y a brûlure, c’est tout le fonctionnement de la peau qui est atteint. Cela a ouvert la voie à des évolutions positives en termes de prise en charge en faveur des personnes brûlées.

Actions de prévention aux risques d’incendie et de brûlures

Depuis de nombreuses années et aujourd’hui encore l’association travaille régulièrement en partenariat avec divers organismes sur les sujets de prévention comme la Fédération nationale des Sapeurs-Pompiers ou celle des Métiers de l’Incendie.

En France, un incendie a lieu toutes les 2 minutes, 80% des décès sont dus à l’intoxication par la fumée, et 70% des incendies mortels se déclenchent la nuit. Autant de raisons qui ont amené l’ABF à participer aux efforts conduisant à la loi du 9 mars 2010 concernant l’installation obligatoire des détecteurs avertisseurs de fumée dans tous les lieux d’habitation, neufs ou anciens.

L’ABF se mobilise actuellement sur le sujet des volets roulants électriques qui, lors d’incendies ou d’inondations ne fonctionnent plus et peuvent causer des accidents dramatiques. Il est donc important d’imposer réglementairement l’installation, au moins, d’un volet manuel dans chaque habitation.

L’association œuvre en réalité sur de nombreux fronts en matière de prévention : problèmes de recharges non adaptées pour les trottinettes électriques qui entrainent des courts-circuits et des incendies, utilisation de son téléphone portable en charge dans son bain qui, s’il tombe dans l’eau provoque des électrocutions, risque de brûlures avec l’usage détourné du protoxyde d’azote à des fins « récréatives » à cause du froid du gaz libéré par les cartouches, mobilisation en faveur de la fabrication de détecteurs de monoxyde de carbone, mise sur le marché de briquets non conformes dont une étude a révélé qu’ils pouvaient être allumés par un enfant de 3 ans… et plus que jamais concernant les enfants, des messages pour prévenir les risques de brûlures graves lors de barbecue ou dans l’enceinte de la cuisine. Rappelons que les brûlures chez les enfants sont d’autant plus graves que la peau brûlée de l’enfant ne se développe pas au même rythme que son ossature. Des opérations seront donc nécessaires pour pallier cet inconfort.

1 commentaires

  • ben amina dit :

    bonjour je suis une femme brulee j ai des sequelles tout le corps sauf le visage je suis handicape je ne peux pas marcher je ne sors pas de la maison je suis chez ma soeur c est trop petit chez elle je suis perdue deprime la seule chose qui me donne l esoir c est l ecriture je voudrai publie mon livre ca fais 23 ans je suis en france je ne fais rien j oublie je suis encore sous le choc ma maison a prit feu j ai du sauver mon mari et ma fille elle avait 2 ans et moi je suis reste dans le feu je voudrais savoir quel est le role de cette assocation merci

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