50 ans de la loi sur l’IVG : l’accès à l’avortement demeure inégal

Le 17 janvier 1975, était promulguée la loi Veil consacrant le droit de recourir à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Cinquante ans plus tard, le combat continue. Le Planning familial appelle les pouvoirs publics à améliorer l’accès à l’IVG.

Même si des romans, documentaires, films, pièces de théâtre, récits, etc., en témoignent régulièrement depuis plusieurs années, il est parfois difficile de réaliser qu’avant la loi Veil, l’avortement était considéré comme un crime, jugé par une cour d’assises et puni par une peine de réclusion, conformément à la loi du 31 juillet 1920 réprimant la provocation à l’avortement et à la propagande anticonceptionnelle.

D’ailleurs, les débats parlementaires sur le projet de loi visant à dépénaliser l’avortement et, de ce fait, à autoriser l’interruption volontaire de grossesse (IVG), furent longs et houleux, et le discours du 26 novembre 1974 à l’Assemblée nationale (composée alors de 481 hommes et 9 femmes), de Simone Veil, ministre de la Santé du gouvernement Pompidou chargée de porter ce projet, historique bien sûr pour les femmes, enfin libres de leurs choix, mais également pour la société en général.

« La profonde modification de la législation proposée à la nation […] en faveur d’une solution à la fois réaliste, humaine et juste », selon les propres termes de Simone Veil, fut adoptée le 20 décembre par 284 voix pour et 189 contre (dont celles de la majorité présidentielle) pour une durée provisoire de cinq ans. Le 17 janvier 1975, la loi était promulguée, mettant enfin un terme au calvaire de bien des femmes, voire jeunes filles, qui devaient pour mettre fin à leur grossesse le faire clandestinement, parfois au péril de leur vie.

Cinquante ans après, et malgré la consécration constitutionnelle du 8 mars 2024, – faisant de la France le premier pays au monde à « sanctuariser » le droit à l’IVG – l’accès à l’avortement demeure fragile. « Tout le monde parle d’avortement, mais connait-on vraiment la réalité du terrain ? » s’interrogeait le Planning familial, en septembre 2024, lors de la publication de son premier baromètre de l’accès à l’avortement. Constat : outre une inégalité d’accès, des obstacles, des tabous subsistent encore : manque de structures, délais d’attente trop longs, jugements, voire pressions. Un chiffre : 1 femme sur 2 n’a pas obtenu d’arrêt maladie pour avorter.

Ces résultats ont conduit le Planning familial à saisir les pouvoirs publics. Objectif, demander la mise en place d’une politique générale engagée sur la question de l’avortement. Le 7 janvier dernier, l’association a adressé à l’actuel gouvernement (Bayrou) un plan d’amélioration de l’accès à l’avortement qui tient en dix recommandations, articulées autour de 3 axes essentiels : l’information, la simplification du parcours et une couverture de l’ensemble du territoire.

Partout, le Planning familial, via ses 80 associations départementales, organisent des événements pour célébrer le cinquantenaire de la loi sur le droit à l’IVG. Pour découvrir ces manifestations, cliquez ici.

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