Diabète : une semaine nationale de prévention sous le signe olympique

Coup d’envoi ce 1er juin de la Semaine nationale de prévention du diabète, maladie qui touche près de 4 millions de personnes. En cette année olympique, la Fédération Française des Diabétiques (FFD) encourage l’exercice. Thématique de cette 13e édition : « L’activité physique, un grand pas contre le diabète ». Tous en petites foulées ? C’est parti…dans le sillage de Fabrice Huré, promoteur de la prévention et du sport santé, administrateur à la FFD et porteur de la flamme olympique.   

200 m. C’est la distance sur laquelle Fabrice Huré, administrateur à la Fédération Française des Diabétiques (FFD), aura le privilège de porter, ce samedi 1er juin, à Vitré (Ille-et-Vilaine), la flamme olympique. Pas meilleure image pour lancer la 13e édition de la Semaine nationale de prévention du diabète qui prendra fin le 8 juin. Sa participation fait en tout cas sens. Outre une pratique soutenue et régulière du sport, cet adepte de courses en montagne de 48 ans, qui est atteint depuis 1997 d’une insuffisance rénale chronique terminale, a toujours défendu les valeurs de l’olympisme, qu’il résume en un mot-clé, l’inclusion. « En tant que personne vivant avec une maladie chronique, le fait de porter la flamme récompense mon engagement militant en faveur de l’inclusion sociale et professionnelle des patients, pour essayer d’avoir, autant que faire se peut, un projet de vie que je qualifierais de normal », précise le Breton qui confie avoir été, durant son enfance, inspiré par de nombreux grands athlètes, dont le spécialiste du 400 m haies, Stéphane Diagana, double champion du monde d’athlétisme.

Mais contrairement à ce que l’on pourrait penser, au regard de son parcours de patient, ce qui pousse, motive, stimule Fabrice Huré, c’est moins la quête de l’exploit ou du défi (« Ce n’est pas du tout mon état d’esprit ») que de faire partager sa passion. « Avec ou malgré ma pathologie, je suis un privilégié. Certes, je suis régulièrement dialysé, mais depuis quinze ans, je pratique régulièrement des courses en montagne pendant mes congés. Forcément, il y a là quelque chose de l’ordre de la résilience puisque, au début de ma maladie, ce qui semblait impossible ne l’est plus aujourd’hui. Et même si je n’arrive pas tout le temps à terminer mes courses, partir en montagne pour une aventure avec des copains ou seul, c’est ce que j’aime faire. Le sport ou l’activité physique, c’est le partage, les rencontres, une forme de bien-être. Ce sont ces valeurs que j’ai envie de mettre en avant », souligne-t-il.

Adapter les modalités de soins à ses envies

Pour en arriver là, il a modifié la modalité de ses dialyses. Le rythme reste inchangé – une toutes les 48 heures – mais elles se font la nuit, pendant qu’il dort, avec une machine qui tourne moins vite qu’en mode diurne. Résultat, davantage de temps pour l’entraînement – pas moins de 4 séances par semaine – et davantage d’énergie. Il peut même s’engager sur une course de deux jours et demi, sans dommages. S’il n’a rien à prouver, en termes de résultats, ce promoteur de la prévention et du sport santé, notamment au sein de la Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne (FEHAP), sait combien l’activité physique contrecarre les effets de l’insuffisance rénale, surtout en phase terminale, sur l’organisme. « Le traitement de suppléance par dialyse déconditionne énormément le corps et, en particulier, les muscles, témoigne-t-il. En outre, elle entraîne une fatigue généralisée, souvent on n’a envie de rien après une dialyse, ce qui a un impact sur le moral. Mais quand je suis engagé dans une course, je suis totalement déconnecté de la dialyse, je me sens vivre. »

Fort de ce constat, et exaspéré d’entendre que « la dialyse est une prison » – formule lue dans un article de presse paru en 2016 –, il a profité d’une course organisée en 2017 à La Réunion pour réaliser un documentaire sur son quotidien, entraînement, dialyse de nuit, etc., intitulé La Montagne dans le sang. « Ce film se veut à la fois pédagogique et positif pour les patients qui vont être confronté au parcours d’un insuffisant rénal au stade terminal », reprend-il. Au-delà des personnes souffrant d’une insuffisance rénale traitée par dialyse, ce message d’espoir vaut pour tout individu vivant avec une maladie chronique. C’est même une priorité, estime Fabrice Huré : « Outre que l’activité physique préserve notre capital santé, elle contribue aussi à notre bien-être mental, par le fait que nous soyons en mouvement. Et même si je participe à des trails de longue distance, il m’arrive aussi de ne pas me sentir au top, comme tout le monde finalement ! En revanche, c’est la régularité qui compte. Ma journée fait 23 h, je garde toujours une heure pour moi, pour prendre soin de mon corps et mon bien-être ».

Ce 1er juin, Fabrice Huré trottinera, pour profiter de ce moment a priori unique dans la vie d’un relayeur de la flamme olympique. « Cela passera vite, mais je suis super heureux », se réjouit l’ancien champion de Bretagne de badminton. Coup d’envoi haut en couleur de la semaine nationale de prévention du diabète et ses quelque 200 événements disséminés sur tout le territoire. Demandez le programme !

Repères

En prévention ou en traitement du diabète de type 2, l’activité physique gagne toujours, a rappelé le Pr Martine Duclos, endocrinologue-diabétologue et médecin du sport au CHU de Clermont-Ferrand, lors de la conférence de presse de présentation de la 13e édition de la Semaine nationale de prévention du diabète, organisée mi-mai par la FFD. « Chez des personnes à risque de diabète, une activité physique supervisée par un éducateur spécialisé en Staps, permet à elle seule, sans régime adapté en vue d’une perte de poids, de diminuer de 50 % l’incidence du diabète. Dans la vraie vie, sans conseils adaptés, la réduction est de l’ordre de 30 % », expose le Pr Duclos. Mais s’il faut augmenter l’exercice, il convient également de diminuer la sédentarité, facteur de risque majeur du diabète. Et ce qui vaut en prévention du diabète de type 2 vaut aussi dans sa prise en charge. « L’activité physique réduit de 30 à 40 % le risque de mortalité, en prévenant notamment le risque de complication cardiovasculaire », reprend la spécialiste. Comment profiter au mieux des bienfaits de l’activité physique ? Les recommandations du Pr Martine Duclos :

  • Réduire le temps assis en se levant au moins 1’ toutes les heures (marcher, s’étirer, etc.) ;
  • Faire des exercices d’aérobie (endurance) : soit 150 à 300’ d’intensité modérée soit 75 à 150’ d’intensité soutenue, chaque jour ;
  • Faire du renforcement musculaire au moins 2 fois par semaine, d’intensité modérée ou plus soutenue, selon ses capacités et son état de santé.

Un peu, c’est mieux que rien, a rappelé la médecin du sport : « On commence doucement et on augmente progressivement ». Rappel, il existe 500 maisons sport santé sur tout le territoire. Il y en a forcément une près de chez vous. Parlez-en à votre médecin ou cliquez ici.

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