La prise en charge des cures thermales médicalisées

Et si nous faisions le point, avec le service Santé Info Droits de France Assos Santé et deux de nos associations membres, sur la prise en charge des cures thermales médicalisées ?

En effet, c’est l’une des thématiques retenues en 2021 pour la rédaction d’une nouvelle fiche-pratique par l’équipe de Santé Info Droits, en plus du 100% santé et du télésoin.

Alors que les conditions de prise en charge sont très strictes et laissent beaucoup de frais à la charge des patients (1 000€ en moyenne par cure), les deux associations membres de France Assos Santé que nous avons interrogées, la Fédération Française des Curistes Médicalisés (FFCM) et FibromylagieSOS, regrettent que ces thérapies non médicamenteuses et qui soulagent de nombreux malades ne soient pas davantage valorisées, et soient finalement réservées à des patients qui ont les moyens de payer les restes à charges et les nombreux frais annexes.

La médecine thermale

Avec 90 stations thermales, près de 600 000 curistes en 2019 et plus de 10 millions de soins cette même année, la France a, durant cette dernière décennie, plutôt augmenté le recours aux cures thermales, malgré un frein important dû à la crise sanitaire. Alors que le thermalisme se base sur des soins curatifs à base d’eaux minérales, la thalassothérapie utilise l’eau de mer pour des cures de bien-être. C’est pourquoi le thermalisme fait l’objet, sous certaines conditions, d’une prise en charge par l’Assurance maladie alors que ce n’est pas le cas pour la thalassothérapie.

D’une station thermale à l’autre, en fonction des propriétés des eaux thermales, on ne soignera d’ailleurs pas les mêmes types de pathologies.

En parallèle des cures, certains établissements proposent même des programmes d’éducation thérapeutique du patient.

Pourquoi une fiche-pratique Santé Info Droits sur la prise en charge des cures thermales ?

Stéphane Gobel, coordinateur de Santé Info Droits : « Nous avons donc construit cette fiche-pratique sur la base des questions que les usagers nous posent régulièrement. Les informations disponibles sur le sujet sont assez dispersées. Nous avons rassemblé en une seule fiche tout ce qui concerne la prise en charge de la cure, des frais de transport et d’hébergement mais également les indemnités de l’arrêt de travail le cas échéant afin d’aider au mieux les assurés à se repérer. »

Concrètement, combien coûte le thermalisme, à la collectivité et aux curistes ?

Les dépenses liées au thermalisme représentent 0,15 à 0,2% des prestations remboursées par l’Assurance maladie chaque année. Et pour être prise en charge, en premier lieu, une cure doit faire l’objet d’une prescription médicale par un médecin pour une cure de 18 jours pendant lesquels sont remboursés un forfait thermal (pour environ 5 soins par jour, soit un coût d’environ 500€) pris en charge à 65%, ainsi qu’un forfait de surveillance médicale pour des consultations et des « pratiques médicales et complémentaires », qui est quant à lui pris en charge à 70%. L’Assurance maladie prend à 100% ces deux forfaits pour les affections de longue durée (ALD) et pour les cures en lien avec un accident du travail ou une maladie professionnelle. Le transport et l’hébergement peuvent également donner lieu à un remboursement mais uniquement pour les personnes dont le plafond de ressources ne dépasse pas 14 664€/an. Ainsi, au mieux, pour une personne en ALD dont les ressources sont inférieures à ce plafond, pour l’ensemble des 18 jours d’hébergement, le remboursement sera de 150,01€, soit 8,30€ par jour…

« En moyenne, notamment du fait de l’importance des frais pour le transport et l’hébergement, pour les 3 semaines de cure, chaque curiste dépense 1000€ de sa poche. Aux détracteurs, je réponds que non seulement les études se multiplient pour donner un niveau de preuve suffisant sur l’efficacité des cures thermales*, mais je dis aussi que si les patients n’en tiraient pas de réels bénéfices, étant donnés les frais lourds qui restent à leur charge, pourquoi reviennent-ils si nombreux d’une année sur l’autre ? Il faut savoir qu’une cure thermale, ce ne sont pas des vacances. C’est fatigant, astreignant et pourtant le taux de satisfaction des curistes est de plus de 80%. », commente Jean-Pierre Grouzard, président de la FFCM.

Les cures thermales vues par Fibromyalgie SOS

« Les cures thermales peuvent être bénéfiques sur l’atténuation des douleurs de la fibromyalgie. Grâce aux cures intégrées à une prise en charge multidisciplinaire de pratiques non médicamenteuses (sophrologie, hypnothérapie, cohérence cardiaque, etc.) depuis plusieurs années, je n’ai presque plus de symptômes de fibromyalgie. », témoigne Ghyslaine Baron, patiente fibromyalgique et Présidente d’honneur de FibromyalgieSOS. Elle explique qu’il existe une sorte d’hypocrisie autour de la prise en charge de la fibromyalgie en cure thermale. En effet, cette pathologie ne fait pas partie des 12 orientations thérapeutiques ouvrant droit à la prise en charge d’une cure thermale par l’Assurance maladie. « La fibromyalgie peut être traitée dans une station rhumatologique ou neurologique puisqu’elle est suivie par les médecins de ces 2 orientations. Le problème est qu’il y a des soins pénibles quand on souffre de douleurs dues à la fibromyalgie. Certains établissements connaissent bien les spécificités de cette maladie et s’adaptent aux besoins des patients mais il vaut mieux se renseigner et les prévenir à l’avance. Il faut aussi noter que quelques établissements proposent des programmes d’Education thérapeutique du patient pour la fibromyalgie. Vous pouvez trouver tous nos conseils sur le sujet sur cette page de notre site».

* Des conférences ont eu lieu lors des Entretiens de Bichat, ouverts aux généralistes, pour présenter l’efficacité de la médecine thermale avec des études cliniques.

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