#LeDéfiDeJanvier commence aujourd’hui ! Vous êtes prêts pour 31 jours sans alcool ?

C’est aujourd’hui le premier jour pour ceux qui ont décidé de relever #LeDéfiDeJanvier, c’est à dire d’essayer de ne pas consommer d’alcool durant tout le mois de janvier ! Ce challenge nous vient d’outre-manche, où il porte le nom de « Dry January » (traduisez « Janvier sans alcool ») et où il est piloté l’organisation Alcohol Change UK. En France, c’est la deuxième année que nous y participons, sous l’impulsion d’une petite trentaine d’associations et de réseaux nationaux tels qu’Addict’Aide, ADIXIO, AIDES, Alcool Assistance, l’ANPAA (Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie), La Ligue contre le cancer, Fédération Addiction, France Assos Santé, etc.
Christian Andreo, directeur d’ADIXIO et l’un des coordonnateurs de la campagne du défi de janvier, fait le bilan de la précédente édition, nous présente les nouveautés de cette année et nous explique comment appréhender le défi de 2021.

66 Millions d’Impatients : Le bilan de la première édition du Dry January en France, qui s’est déroulée en janvier 2020, est-il concluant ?

Christian Andreo : La première édition était une réussite, puisqu’une étude menée par OpinionWay, et parue en février 2020, révèle que plus d’un Français sur 10 a tenté #LeDéfiDeJanvier en 2020, dont 24% de jeunes ! En outre, l’étude met en lumière que 41% des Français savent désormais ce qu’est le Dry January. C’est d’autant plus encourageant pour une première édition, que nous n’avons eu aucun soutien des pouvoirs publics, puisque, rappelez-vous, la campagne prévue par Santé publique France l’an dernier, avait été annulée au dernier moment, sous la pression du lobby alcoolier. Notre collectif d’associations et de sociétés savantes s’était donc organisé dans la précipitation mais la polémique que cela avait engendré a peut-être, en partie, permis de faire la promotion du Dry Jannuary. Toujours est-il que malgré ce premier succès, les pouvoirs publics ne soutiennent malheureusement pas davantage la campagne de 2021 et que nous manquons donc de moyens financiers.

66 Millions d’Impatients : Quels sont les avantages et les freins qui sont apparus lors de cette première campagne pour les Français ?

Christian Andreo : Les avantages d’une pause dans sa consommation d’alcool sont un peu universels : un sommeil amélioré, une peau plus belle, une perte de poids éventuellement selon son niveau de consommation, une meilleure humeur, et évidemment quelques économies au niveau du porte-monnaie. En outre, des évaluations ont montré que le fait de faire une pause de quelques semaines permettait, par la suite, de mieux contrôler sa consommation d’alcool à moyen terme. Enfin, le mois de janvier est finalement un bon moment pour faire une pause après les fêtes de fin d’années, où l’on peut être amené à avoir fait quelques excès.
Les freins qui sont apparus ont été la réaction de l’entourage qui n’est pas toujours d’un grand soutien. Il y a en France, culturellement, une certaine pression à consommer de l’alcool. Les participants se sont beaucoup entendu dire qu’ils n’étaient pas « drôles ». Pour les femmes, on leur a souvent demandé si elles étaient enceintes. Les participants avec qui l’on a échangé lors de la première édition nous ont dit que la pression sociale liée à l’alcool avait été une vraie révélation pour eux et une difficulté à surmonter.

66 Millions d’Impatients : Comment se présente #LeDéfiDeJanvier en 2021 avec le contexte particulier de la crise sanitaire ?

Christian Andreo : L’édition 2021 est plus particulière puisqu’avec les restrictions de sorties liées à la crise sanitaire, nous aurons sûrement moins d’occasions festives où l’on peut être tenté de boire de l’alcool. Cela dit, l’environnement anxiogène du confinement a montré ces derniers mois que la consommation d’alcool restait importante, notamment avec l’apparition de nouveaux usages, comme les visio-apéros.

66 Millions d’Impatients : Que faire si l’on craque et que l’on ne parvient pas à tenir, comme prévu, #LeDéfiDeJanvier ?

Christian Andreo : L’un des objectifs est justement de voir si l’on est capable de relever #LeDéfiDeJanvier et d’évaluer la place qu’occupe l’alcool dans son quotidien. Surtout il ne faut pas baisser les bras. Si l’on craque, ce n’est pas grave. Il ne faut pas hésiter à reprendre son défi dès le lendemain. Il faut bien comprendre que chaque verre que l’on ne boit pas, c’est comme chaque cigarette que l’on ne fume pas : cela représente toujours un bénéfice pour le corps et sa santé.
Cependant un tel défi peut mettre sérieusement en difficulté des personnes qui pensaient pouvoir arrêter facilement, presque sur commande, de consommer de l’alcool. Mais même si ces personnes ne parviennent pas à tenir tout le mois, comme elles l’avaient prévu, la campagne peut leur être très utile car elle leur permettra de prendre conscience d’une fragilité face à l’alcool et d’envisager peut-être de demander de l’aide pour s’en sortir.
On peut alors se tourner vers son médecin généraliste, vers une structure spécialisée, vers des groupes d’entraide, des dispositifs d’écoute et bien sûr, il ne faut pas hésiter à entrer en contact avec l’équipe du Dry January, en nous laissant un message sur nos pages Facebook, Instagram ou Twitter par exemple. Les personnes qui en ont besoin seront écoutées en toute confidentialité et sans jugement par des équipes spécifiquement formées.

66 Millions d’Impatients : Comment mettre toutes ses chances de son côté pour relever #LeDéfiDeJanvier ?

Christian Andreo : Nous avons mis en place de nombreux outils comme l’application mobile « Try Dry » (voir l’article de 66 Millions d’Impatients sur le sujet), une newsletter de soutien aux participants (s’inscrire en cliquant ici), nos pages sur les réseaux sociaux Facebook, Instagram ou Twitter.
Il est également intéressant d’essayer de se trouver un acolyte ou un petit groupe d’amis (avec, pourquoi pas, un fil de discussion sur WhatsApp) avec qui partager cette expérience de 31 jours sans alcool. Le soutien mutuel est une bonne façon de résister à la tentation.
Il est aussi important de prévenir son entourage que l’on se lance dans ce défi, afin de ne pas être pris au dépourvu si une occasion de boire se présente et que l’on risque d’être à court d’arguments face à des amis qui pourraient nous inciter à prendre un verre.
Bien entendu, on évite de stocker de l’alcool chez soi et on réfléchit aux éventuelles occasions dans le mois, où l’on pourrait être tenté de consommer de l’alcool, afin de s’y préparer.

66 Millions d’Impatients : Existe-t-il des contre-indications au Dry January ?

Christian Andreo : Les seules personnes pour lesquelles il est contre-indiqué de se lancer seules dans une pause brutale d’alcool sont celles qui ont une consommation d’alcool très élevée. En effet, elles peuvent souffrir de syndromes de sevrage plus ou moins graves et il est nécessaire pour elles de bénéficier d’un suivi médical préalable si elles décident de ne plus consommer d’alcool.

 

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