Alors que depuis 25 ans, un seul traitement, d’une efficacité limitée, a été autorisé contre cette maladie neurodégénérative incurable, de nouveaux médicaments, aux essais cliniques prometteurs, pourraient être disponibles pour les patients dans les prochains mois.
Egalement connue sous le nom de maladie de Charcot, la sclérose latérale amyotrophique (SLA) est une maladie dont on ne guérit pas aujourd’hui. Se déclarant à l’âge adulte (après 40 ans), elle évolue vers une paralysie progressive, puis complète, jusqu’au décès par arrêt des muscles de la respiration (1). Une fois la maladie diagnostiquée, les patients survivent en moyenne trois à cinq ans.
« Emprisonné par son propre corps »
Cette maladie neurodégénérative affecte les motoneurones qui commandent les muscles et dont la dégénérescence entraîne une paralysie. Au fur et à mesure que la maladie progresse, les motoneurones contrôlant les muscles volontaires et involontaires se détériorent. Les personnes atteintes perdent progressivement la capacité d’effectuer des activités quotidiennes comme marcher, parler ou manger (2). Cette perte d’autonomie progressive limite non seulement le temps consacré au travail, aux relations sociales ou aux activités de loisir, mais affectent finalement les moindres gestes de la vie quotidienne, jusqu’à ceux, réflexes, de la vie biologique. Finalement, les nerfs qui contrôlent les muscles utilisés pour respirer sont affectés et les personnes atteintes de SLA ont besoin d’un ventilateur pour vivre, l’insuffisance respiratoire étant la principale cause de décès des malades.
« Trois lettres, SLA, entrent dans notre maison et nous font basculer dans la dégradation, le handicap lourd et l’atteinte de la dignité humaine », témoigne l’épouse d’un patient sur le site de l’association française ARSLA. « Nous sommes tétanisés en sortant du cabinet du neurologue. Nous savons que quelque chose d’énorme vient de nous tomber sur la tête, nous sommes montés malgré nous à bord d’un train fou qui ne pourra pas s’arrêter. Aucun traitement curatif, sauf un médicament qui retarde de quelques mois l’évolution de la maladie». Privés d’autonomie, beaucoup de malades se sentent « emprisonnés par leur propre corps ».
Dans 90 % des cas, les causes de la maladie sont inconnues ; on parle de SLA « sporadiques ». Dans 5 à 10 % des cas, la maladie est due à des mutations génétiques, héritées d’un membre de la famille ; on parle alors de SLA « familiale ». De nombreuses mutations génétiques ont été identifiées chez les patients atteints de la forme familiale, mais également dans les formes sporadiques. Et plus la recherche avance, plus il devient probable que la génétique joue également un rôle important dans la SLA sporadique (3).
Un besoin non satisfait de traitements efficaces
Même si des progrès ont été accomplis pour améliorer le confort des patients, il n’existe pas actuellement de traitement capable de stopper la progression de la maladie. Seul le Riluzole, autorisé en 1995 aux USA et en 1996 en Europe, est capable de prolonger la vie des malades de quelques mois. En Europe, aucun nouveau traitement n’a été approuvé depuis 24 ans.
Les options thérapeutiques actuelles se concentrent sur les soins de soutien au moyen d’appareils et d’accessoires fonctionnels, jugés incommodes et contraignants. L’absence de remède crée un besoin majeur non satisfait, confirmé notamment par l’enquête menée par l’ALS Association aux Etats-Unis (4). Partout dans le monde, les patients attendent des traitements efficaces qui ralentissent la progression de la maladie et aident aux fonctions respiratoire et musculaire. Une attente très grande, soulignée par la mobilisation des people pour le « Ice Bucket challenge », initié aux États-Unis en 2014.
Depuis l’autorisation du riluzole en 1995, aucun nouveau traitement n’a réussi à démontrer son efficacité dans les essais cliniques humains. Mais la donne pourrait bientôt changer. Des recherches médicales universitaires et des développements récents, menés par des laboratoires ou des biotechs, font en effet apparaître de réelles pistes d’espoir.
Biogen : de nouveaux traitements ciblant certaines formes génétiques de la SLA
En février 2019, le laboratoire américain Biogen a ainsi publié une lettre à la communauté SLA (Muscular Dystrophy Association) sur sa thérapie expérimentale, tofersen, un oligonucléotide antisens à l’étude pour le traitement d’une forme particulière de la maladie, liée à une mutation du gène SOD1 (5). Un sous-type de SLA familiale représentant 2 % de tous les cas de la maladie. Les données de l’analyse intermédiaire de l’essai de phase 1/2 ont été présentées le 7 mai 2019 lors de la réunion annuelle de l’American Academy of Neurology à Philadelphie, aux Etats-Unis.
« Sur les 38 personnes ayant reçu le médicament à l’étude, les 10 participants à l’essai qui ont reçu la dose la plus élevée (100 mg) sur une période de trois mois ont enregistré une réduction significative de la quantité de protéine SOD1 dans leur liquide céphalorachidien, explique Biogen. Ils ont également montré une tendance au ralentissement du déclin des fonctions clinique et respiratoire et de la force musculaire ». Des résultats initiaux encourageants qui doivent être confortés par des évaluations supplémentaires de l’efficacité et l’innocuité du tofersen dans une population plus importante et sur une plus longue durée. L’essai de phase 3 est en cours.
Biogen teste également un nouveau traitement (BIIB078) pour le traitement de la SLA liée au gène C9orf72, dont la mutation est la cause génétique la plus courante de la SLA – elle représente entre 25 % et 40 % de tous les cas de SLA familiale et environ 7 % des cas de la SLA sporadique, soit environ 10 % de l’ensemble des cas de SLA. Ce médicament potentiel entre dans un essai clinique de phase 1. Enfin, le laboratoire américain développe également une autre thérapie expérimentale (BIIB100) pour le traitement de la SLA due à des causes sporadiques, dont l’essai de phase 1 a débuté en juin 2019.
A l’inverse des deux premiers médicaments développés par Biogen, qui ciblent spécifiquement certaines mutations génétiques et donc seulement une petite partie des malades, le masitinib, un nouvel inhibiteur de tyrosine kinase développé par la biotech française AB Science, est, lui, testé chez tous les patients SLA, qu’ils soient atteints d’une forme familiale ou sporadique de la maladie. Il ouvre des perspectives de réels progrès en ralentissant effectivement la maladie.
Masitinib : une nouvelle thérapie prometteuse bientôt autorisée ?
En juillet 2019, les résultats positifs – complets et examinés par des pairs – de l’étude clinique de phase 2/3 du masitinib dans la SLA ont été publiés dans la revue Amyotrophic Lateral Sclerosis and Frontotemporal Degeneration (6). Cette étude a montré qu’administré oralement à la dose de 4,5 mg/kg/jour avec le riluzole, le masitinib apportait un bénéfice thérapeutique significatif pour les patients. Après 48 semaines de traitement, le masitinib a été capable de ralentir de 27 % la diminution du score fonctionnel des patients (ALSFRS-R) par rapport au riluzole seul. Il a aussi ralenti de 29 % la détérioration de la qualité de vie et de 22 % la dégradation de la fonction respiratoire, le tout avec une tolérance acceptable. La population étudiée était constituée de « progresseurs normaux », représentant environ 85 % de l’ensemble des patients atteints de SLA, avec des critères d’inclusion très larges, allant jusqu’aux malades atteints depuis trois ans et ayant déjà perdu certaines fonctionnalités physiques.
« Ces résultats représentent l’avancée la plus importante dans la recherche dans la SLA depuis les études du riluzole dans les années 1990 », estime le professeur Mamede de Carvalho, directeur de l’unité neuromusculaire de l’hôpital Lisboa-Norte. Pour le professeur Philippe Corcia, du service Neurologie du CHU de Tours, « ces résultats prometteurs suscitent l’espoir dans la communauté scientifique d’avoir un nouveau traitement pour cette maladie mortelle ».
Des recherches menées par une équipe universitaire internationale – Institut Pasteur de Montevideo, Université d’Alabama à Birmingham, Université de l’Oregon et Institut Imagine de Paris – et dont les résultats ont été publiés en octobre 2018 dans le Journal of Clinical Investigation Insight, ont également révélé un nouveau mécanisme pathogène de la SLA, lié à une infiltration de mastocytes et de neutrophiles, qui peut être ralenti par le masitinib, contribuant à diminuer la progression de la maladie et la détérioration de la fonction motrice (7, 8).
En décembre 2019, de nouveaux résultats, publiés dans la revue Glia, sont venus apporter une preuve convaincante d’un nouveau mécanisme inflammatoire dans la SLA, déclenché par les cellules de Schwann et également ciblé par le masitinib (9). Un nouveau mécanisme d’action, complémentaire de ceux déjà identifiés sur la microglie, les mastocytes et les neutrophiles, qui laisse penser aux scientifiques que le masitinib exerce un effet neuroprotecteur sur le système nerveux périphérique, expliquant ses effets thérapeutiques observés chez les malades de SLA.
Après avoir satisfait aux critères de la phase 3 des essais cliniques, ce nouveau traitement attend son autorisation de mise sur le marché aux Etats-Unis. Les patients atteints de la maladie ne peuvent qu’espérer que cette nouvelle solution thérapeutique pourra bientôt les soulager.
Philippe MOREAU
Usager du système de santé, retraité de la fonction publique
Mon père est diagnostiqué par cette maladie il ya 4mois , on attends désespérément un traitement qui va améliorer sa situation . C’est très difficile de vivre avec cette maladie pour lui et pour nous . J’espère que ce nouveau traitement sera bientôt autorisé .
Bonjour
est ce que le nouveau traitement empêche de mourir?
Ou doit on s adresser pour faire partie des patients qui souhaitent bénéficier des essais du masitinib?
Bonjour Monsieur,
La phase 3/3 des essais cliniques a déjà débuté au début de l’année 2020 avec des patients américains.
Merci pour votre commentaire.
L’équipe de France Assos Santé
De François,. J’ai la sla diagnostiqué le 30 septembre 2019, sous rilusol depuis.
Je me soigne avec du calamus ,bourse du pasteur, Achille,thym,qui me permet de limiter le mucus, de limiter les douleurs musculaires. Mais je n’arrive pas à diminuer la perte musculaire. Il me faut déjà une aide pour marcher.
En espérant un remède mais 20 ans sans aucune avancer c’est gros.
Mon époux est atteint de la SLA diagnostiqué depuis plus de 5 ans
Comment peut-on avoir accès à ce nouveau médicament svp
Peut-on l avoir sur internet s’il n est pas encore en pharmacie
Merci pour vôtre réponse
Bonjour
Qui faut t’il contacter pour avoir des renseignements ou ce procurer ce nouveau traitement ?
Merci de pouvoir nous répondre svp
Bonjour Monsieur,
Ce médicament est encore en phase d’essai clinique.
Merci pour votre commentaire.
L’équipe de France Assos Santé
Atteinte de la SLA familiale liée au gène C9orf72 diagnostiquée le 5 08 2020.
Où puis-je trouver ce traitement de ces tests cliniques américains .
Marie Christine. (38 Grenoble)
Bonjour
J’ai atteint par la SLA depuis fin 2013
J’ai pris rilutek 50mg entre 2016 et 2019
Mais je l’ai pas pris à ce jour.
Je peux pas manger seul ni marcher ni ni
Est-ce que je peux reprendre rilutek 50mg
Merci beaucoup d’avance de me renseigner
Bonjour,
Seul votre médecin ou votre pharmacien peut vous renseigner sur la prise de vos médicaments.
Nous vous conseillons de vous rapprocher d’eux.
L’équipe France Assos Santé
quand pourrons bénéficier du tofresen sod1 avez vous des informations sur la dose unique??? MERCI
Bonjour, et merci pour votre commentaire.
Pour avoir plus d’information sur les traitements en cours de développement, nous vous invitons à contacter l’association de patients française ARSLA, pour la Recherche sur la SLA, ou de vous adresser à votre médecin traitant pour des conseils sur un traitement adapté à votre santé.
Bonne journée,
L’équipe France Assos Santé
Bonjour j’aurais voulu savoir si on peu traiter la sla avec lès cellules souche merci tout mes remerciements
Bonsoir
Ma maman 79 ans a été diagnostiqué positive pour la SLA au nivea bulbaire en dicembre 2021
.5mois après elle ne parle plus et a de gros problemes de déglutition.Connaissez vous un produit qui diminue l’hypersalivation et wui rallenti l’évolution de cette foutue maladie?
Merci pour vos précieux conseils
depuis 2 ans mon frère est atteint de SLA familiale mais nous n’avons toujours pas la dénomination du géne . Est-ce normal ? c’est quand meme insensé !!!
Bonjour et merci de votre commentaire.
Pour répondre à vos interrogations, nous vous conseillons de contacter l’association de patient ARSLA, Association pour la Recherche sur la SLA, qui s’est donné pour mission de répondre à l’évolution des besoins des malades pour favoriser l’accès aux soins, pour améliorer leur qualité de vie et celle de leurs proches ainsi que répondre aux insuffisances des pouvoirs publics par le plaidoyer politique ou la mobilisation financière.
Bonne journée à vous,
L’équipe France Assos Santé
bjr,je viens juste d’être diagnostiqué SLA. je souhaite participer à des essais thérapeutiques. j’espère qu’un traitement Vera le jour rapidement….j’ai peur de ‘avenir…
Bonjour à tous, en 2019, j’ai été diagnostiqué « atteint de la maladie de charcot » après 4 années de traitement de toutes sortes à l’hôpital Salpetrière à Paris.
Pour l’instant les symptômes sont faibles, faiblesse dans la jambe gauche qui me fait marcher avec une canne .
Je recherche sur Orléans une association personnes atteinte de cette maladie.
Actuellement, je n’ai comme traitement que de la Cabapendine et de Izalgi pour les douleurs.
Bonjour,
Nous vous remercions pour votre commentaire.
Nous vous invitons à contacter directement l’association de patients ARSLA – Association pour la Recherche sur la SLA via cette adresse : contact@arsla.org ou directement sur leur site internet.
Cordialement,
L’équipe France Assos Santé