Nutriscore, étiquetage sur la qualité nutritionnelle des aliments

Santé dans l’assiette : de nouveaux points de repères

L’entrée en vigueur récente du logo Nutri-Score, informant de façon simplifiée sur la qualité nutritionnelle des aliments, ainsi que la publication des recommandations actualisées en matière de nutrition par le Haut conseil de la santé publique constituent deux nouveaux outils de taille pour le consommateur désireux d’éviter les aliments les moins recommandés pour sa santé. Focus sur chacun d’entre eux.

Le dispositif est entré en vigueur dans nos supermarchés depuis le mois d’avril dernier. Le logo Nutri-score a été mis au point par Santé publique France afin d’aider les consommateurs à repérer en un coup d’œil les produits alimentaires sains et ceux qu’il convient au contraire de limiter du fait de leur profil nutritionnel. Ce logo classe les aliments en 5 catégories : de A (vert foncé) pour les aliments jugés « bons » pour la santé à E (rouge) pour ceux dont il convient de limiter la consommation.

« Plusieurs formes de logo Nutri-score, indique Santé publique France, ont été testées au préalable auprès d’un échantillon de la population française afin d’identifier la forme la plus pertinente en termes de compréhension, de perception et d’impacts potentiels sur les consommateurs et sur l’image des marques. Cette étude a permis de révéler l’efficacité de ce logo (appelé aussi « 5 C »), comparativement aux autres systèmes ».

Nutri-Score : un dispositif qui s’applique sur la base du volontariat

Attention, les industriels ne sont pas tenus d’afficher le classement Nutri-score des produits qu’ils commercialisent. La réglementation européenne ne prévoit en effet qu’une application volontaire de ce dispositif. Il n’en reste pas moins que plusieurs se sont d’ores-et-déjà engagés à utiliser le système d’information nutritionnelle simplifié sur l'ensemble des produits de leurs marques (Auchan, Fleury-Michon, Intermarché ou encore Leclerc par exemple). Une avancée précieuse pour les consommateurs, ont jugé plusieurs associations, l’UFC Que-Choisir en tête.

L’association de consommateurs (qui a récemment rejoint France Assos Santé, éditeur de ce site) « appelle les autres fabricants et distributeurs à se rallier rapidement au modèle d’étiquetage officiel en l’apposant sur leurs produits ». Ce nouvel étiquetage s’ajoute aux nombreuses allégations nutritionnelles ou santé qu’on trouve sur certains produits (lire notre enquête sur le sujet), aux mentions obligatoires que d’autres sont tenus de porter (liste des ingrédients, présence d’OGM et d’allergènes, etc.) ou encore aux labels qualités (Agriculture biologique, Label rouge, etc.).

Nouvelles recommandations nutritionnelles : c’est parti !

En parallèle à cette instauration du logo Nutri-Score, une autre initiative en matière de conseil nutritionnel vient d’aboutir. Saisi par la Direction générale de la santé en juillet 2015 afin d’actualiser les repères du futur Programme national nutrition santé 2017-2021 (PNNS4), le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a rendu sa copie en mars dernier. Pour ce faire, le HCSP s’est appuyé sur une revue complète de la littérature opérée par l’Agence de sécurité sanitaire des aliments. Un travail de longue haleine, dont nous avons rapporté récemment les principaux enseignements. 

« Chaque repère, précise le HCSP (12 au total, contre 8 précédemment, ndlr), propose une fréquence de consommation (ou, à défaut, une évolution souhaitable des consommations) et est complété par des informations sur la taille des portions, les aliments composant le groupe ou à privilégier dans ce groupe, des limites de consommation ou sur la prise en compte des contaminants ». Ce qu’il faut retenir de ces nouvelles préconisations nutritionnelles :

  • Fruits et légumes

La consommation quotidienne conseillée reste à au moins 5 unités par jour. Les tailles de portion recommandées passent en revanche de 80 à 100 g. Le HCSP conseille par ailleurs de limiter la consommation de jus de fruits à un verre par jour. Dans cette limite, il « peut compter pour une portion de fruits et légumes ».

  • Fruits à coque sans sel ajouté (amandes, noix, noisettes, pistaches)

Une petite poignée par jour est conseillée. Attention, préviennent les pouvoirs publics : « Ce groupe d’aliments comporte de nombreux allergènes, dont la consommation pour les personnes présentant des allergies identifiées n’est pas recommandée ».

  • Légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots, etc.)

A consommer au moins 2 fois par semaine. « La consommation [de légumineuses], indiquait dans nos colonnes début mai Irène Margaritis, chef de l’unité de l’évaluation des risques liés à la nutrition à l’Anses, devrait être considérablement augmentée voire introduite dans l’alimentation, et cela, indépendamment de la consommation de féculents ».

  • Produits céréaliers complets et peu raffinés (pain, pâtes, riz et autres produits céréaliers non ou peu raffinés)

A consommer tous les jours, en privilégiant les produits complets ou peu raffinés (pain complet plutôt que pain blanc par exemple). « Seules les céréales du petit déjeuner complètes non sucrées peuvent être incluses dans ce groupe », précise le HCSP.

  • Produits laitiers (lait, yaourts, fromages, etc.)

Les préconisations des pouvoirs publics en matière de consommation quotidienne de ces produits sont passées de 3 dans les anciennes recommandations à 2 dans les nouvelles. Les tailles de portion sont de 150 ml pour le lait, de 125 g pour les yaourts et de 30 g pour le fromage. Les produits laitiers étant sujet à contamination par les polluants chimiques, il est également recommandé de varier les sources.

  • Viande et volaille

Limitez la consommation de viande « rouge » (bœuf, porc, veau, mouton) à 500 g par semaine et privilégiez la consommation de volaille.

  • Poissons et fruits de mer

Le HCSP recommande de consommer ces aliments 2 fois par semaine dont un poisson gras (saumon par exemple). On conseille également de varier les espèces et les lieux d’approvisionnement, afin de limiter l’exposition aux contaminants.

  • Charcuterie

La charcuterie est à limiter absolument. Aux amateurs, on recommande de ne pas dépasser 150 g par semaine et de privilégier le jambon blanc. Exit l’andouille de Guémené, le saucisson à l’ail ou encore la viande des Grisons ? Eh oui, si possible…

  • Matières grasses ajoutées

Evitez les consommations excessives et privilégiez les huiles de colza et de noix ainsi que l’huile d’olive plutôt que les huiles de tournesol ou d’arachide. « Les matières grasses animales (le beurre par exemple, ndlr) sont à réserver à un usage cru ou tartinable et en quantité limitée ».

  • Produits sucrés

Sans surprise, le HCSP recommande de limiter la consommation de produits sucrés. Notez que les boissons sucrées font partie de cette catégorie, de même que la plupart des céréales du petit déjeuner « qui sont en général sucrées, voire sucrées et grasses ».

  • Boissons

La seule boisson recommandée est l’eau. Buvez en tant que vous voulez ! La consommation de boissons sucrées doit rester exceptionnelle (un verre par jour, max). Dans cette catégorie de produits, privilégiez les jus de fruits. Bonne chance avec vos ados !

  • Sel

Le HCSP préconise, là encore on ne s’en étonnera pas, de réduire la consommation de sel. Limitez les ajouts de sel en cuisine et à table et goûtez avant de saler les plats. C’est plus fade ? Peut-être, mais c’est meilleur pour la santé.

 

A noter enfin que le HCSP recommande chaudement aux consommateurs de privilégier « des aliments cultivés selon des modes de production diminuant l’exposition aux pesticides pour les fruits et légumes, les légumineuses, les produits céréaliers complets ».

Pour ce faire, le consommateur peut s'appuyer sur d’autres outils d’information à sa disponibilité : les labels de qualité. En privilégiant les aliments issus de l'agriculture biologique (logo AB), dont le cahier des charges garantit l'absence d'exposition aux polluants chimiques, il est assuré de consommer des produits à priori peu ou pas contaminés.

Des outils complémentaires arrivent donc à la disposition de chacun pour être plus à même de prendre effectivement en compte la dimension santé dans nos choix alimentaires du quotidien :

  • Au moment de l’acte d’achat en faisant facilement la comparaison entre différents produits grâce au logo Nutri-Score. Il nous revient de faire pression, en tant que consommateur, sur les différentes marques de l’industrie agro-alimentaire pour qu’elles utilisent toutes ce logo Nutri-score (qui n’est pas aujourd’hui obligatoire, comme on l’a dit plus haut)… par exemple par le boycott des produits qui ne présentent pas de logo Nutri-Score et ne jouent donc pas la carte de la transparence et de la comparabilité.
  • En faisant évoluer sur le long cours ses habitudes alimentaires grâce aux repères du HSCP auxquels il s’agit de se référer lorsqu’on se demande ce qu’on pourrait bien manger le midi, le soir, la semaine ou le week-end… jusqu’à ce que ces recommandations soient naturellement intégrées et deviennent presque des réflexes.

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