De nos jours, des outils numériques, notamment à travers des objets ou appareils connectés, mesurent, analysent, stockent et parfois partagent nos données de santé : c’est ce que l’on appelle la e-santé. Il est devenu quasiment impossible d’y échapper, quel que soit notre âge et notre état de santé. Il devient donc indispensable, du fait que la santé est un sujet qui nécessite des précautions particulières, d’apprendre à se servir à bon escient et avec éthique des nouvelles technologies de l’information et la communication appliquées à ce sujet sensible qu’est notre santé.
C’est pourquoi le CISS (Collectif Interassociatif sur la Santé) vient d’émettre une série de conseils pour aider les usagers du système de santé à renforcer leurs droits et leurs capacités autour de la e-santé (www.leciss.org/esante-conseilsciss).
Il s’agit de 10 grands principes que 66 Millions d’IMpatients vous propose de découvrir en vous présentant chaque jour un exemple d’application pratique de chacun de ces 10 conseils de bon usage de la e-santé prônés par le Collectif Interassociatif Sur la Santé.
PRINCIPE N°7 :
APPLICATION PRATIQUE : TÉLÉCICAL
TÉLÉCICAL est une plateforme de télémédecine dédiée à la cicatrisation des plaies complexes et chroniques (2,5 millions de patients en France). Comme pour le projet Télé-AVC dont nous parlions hier (voir l’article), il s’agit de télé-consultations qui ont lieu entre professionnels, d’un côté ceux travaillant au chevet du malade (infirmiers, médecins traitants), de l’autre une équipe pluridisciplinaire de professionnels spécialisés dans le traitement des plaies chroniques et complexes.
Ces derniers, après analyse et concertation, proposent un traitement adapté au patient, aux bons soins de l’équipe médicale qui se trouve sur place, et les équipes de TÉLÉCICAL suivent au fur et à mesure des semaines l’évolution du malade.
TÉLÉCICAL s’organise autour de deux outils numériques désormais bien maîtrisés :
- Une application mobile, utilisable facilement sur smartphone par l’équipe qui se trouve avec le patient, et qui permet d’envoyer photos, notes et documents de façon sécurisée à la plateforme TÉLÉCICAL. L’application est associée à un logiciel d’analyse spécifique des plaies, et le tout est ensuite étudié par des médecins et infirmières spécialisées.
- La visio-conférence, pour les cas les plus graves.
Dans ce projet, les outils numériques sont ainsi mis en œuvre de façon simple, accessible à tous, intuitive et donc ne nécessitant pas de formation longue pour ses utilisateurs.
En outre, ce qui est intéressant, c’est qu’ici le numérique ne désengage pas les professionnels de santé de leur responsabilité envers le malade, au contraire puisque TÉLÉCICAL n’est pas géré par le patient lui-même mais par son équipe soignante. Aussi le patient a-t-il accès à une expertise dont il n’aurait pas forcément bénéficié sans TÉLÉCICAL, soit parce que ce genre de rendez-vous est long à obtenir, ou qu’une consultation dans cette spécialité est très éloignée de son lieu d’habitation, soit parce que le patient n’est pas déplaçable.
TÉLÉCICAL a été testé depuis Strasbourg avec succès auprès d’une quarantaine de malades situés dans le Grand Est et cherche aujourd’hui des appuis financiers pour se développer.
Voici 2 courtes vidéos qui montrent comment fonctionne TÉLÉCICAL :
CONSEILS DE BON USAGE DU CISS :
Le CISS, dans sa note parue le 12 septembre 2016 « POUR UN PATIENT ACTEUR DE LA QUALITE DE SON PARCOURS DE SANTE. Le numérique en santé », propose pour améliorer l'usage du numérique au service du virage ambulatoire et du maintien des patients à domicile :
1/ De bien recueillir le consentement du patient dans les situations où les soins sont proposés à domicile plutôt qu’à l’hôpital.
2/ De tenir compte du mode de vie du patient lorsqu’on lui propose de poursuivre ses soins à domicile plutôt que de rester à l’hôpital.
3/ De travailler sur la formation et la coordination des acteurs de la prise en charge du patient autour des nouveaux outils numériques au service de l’ambulatoire.
4/ De veiller à ce que les professionnels de santé ne se servent pas des outils numériques permettant le maintien à domicile, pour se désengager de leurs responsabilités.
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