Le numérique pour coordonner les soins de santé

De nos jours, des outils numériques, notamment à travers des objets ou appareils connectés, mesurent, analysent, stockent et parfois partagent nos données de santé : c’est ce que l’on appelle la e-santé. Il est devenu quasiment impossible d’y échapper, quel que soit notre âge et notre état de santé. Il devient donc indispensable, du fait que la santé est un sujet qui nécessite des précautions particulières, d’apprendre à se servir à bon escient et avec éthique des nouvelles technologies de l’information et la communication appliquées à ce sujet sensible qu’est notre santé.

C’est pourquoi le CISS (Collectif Interassociatif sur la Santé) vient d’émettre une série de conseils pour aider les usagers du système de santé à renforcer leurs droits et leurs capacités autour de la e-santé (www.leciss.org/esante-conseilsciss).

Il s’agit de 10 grands principes que 66 Millions d’IMpatients vous propose de découvrir en vous présentant chaque jour un exemple d’application pratique de chacun de ces 10 conseils de bon usage de la e-santé prônés par le Collectif Interassociatif Sur la Santé.

PRINCIPE N°5 :

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APPLICATION PRATIQUE : LE DOSSIER MÉDICAL PARTAGÉ

Le « Dossier Médical Personnel » se refait une beauté et devient le « Dossier Médical Partagé ».

Il est vrai que sa première version n’avait pas suscité l’engouement escompté, ni de la part des patients, ni de la part des professionnels de santé. Pourtant c’est un très bon outil de coordination entre les patients et les professionnels de santé.

Le DMP passe à présent sous la houlette de la CNAM qui a, dans un premier temps, sélectionné 9 Caisses Primaires d’Assurance Maladie (CPAM) dans lesquelles vient d’être déployée une nouvelle version du DMP.

Les CPAM en questions sont :

  • Le Bas-Rhin
  • Bayonne
  • Les Côtes-d’Armor
  • Le Doubs
  • La Haute-Garonne
  • L’Indre-et-Loire
  • Le Puy-de-Dôme
  • La Somme
  • Le Val-de-Marne

Dès à présent, dans ces CPAM, l’Assurance maladie va alimenter le DMP avec des données qui lui sont propres telles que la partie de l’historique des remboursements portant sur les frais de santé.

Le déploiement à l’échelle nationale aura lieu durant l’été 2017.

Ceux qui ont déjà un DMP et relevant de l’une des 9 CPAM à l’essai vont automatiquement voir leur DMP transformé en DMP nouvelle génération. Pour les autres départements, ils peuvent d’ores et déjà en faire la demande en acceptant les conditions générales d’utilisation lorsqu’ils se rendront sur le site du DMP.

Ce qui va changer…

Le premier changement par rapport à l’ancienne version, c’est que la création du DMP va pouvoir se faire en ligne en quelques clics alors qu’avant il fallait forcément créer son DMP en présence d’un professionnel de santé lors d’une consultation avec son médecin par exemple.

Qui a accès au DMP ?

Seuls l’assuré et les professionnels de santé autorisés par l’assuré auront accès au DMP.

Parmi les professionnels de santé, il y a bien entendu les médecins mais aussi les pharmaciens, dentistes, orthophonistes, kinésithérapeutes, laboratoires d’analyses médicales, etc… Par extension, les équipes de soins de ces professionnels auront aussi accès au DMP, sauf si l’assuré s’y oppose.

En cas d’urgence cependant, il est prévu une procédure qui permet d’accéder au DMP.

Il est également prévu que selon la catégorie des professionnels de santé, ceux-ci n’aient pas forcément accès à la totalité du DMP. Par exemple, un podologue ne connaîtra pas les antécédents psychiatriques d’un patient. Il aura uniquement accès aux données utiles pour l’exercice de sa spécialité.

Les professionnels de santé prêts à jouer le jeu du DMP ?

Le DMP n’est pas conçu uniquement pour faire plaisir aux assurés mais également pour améliorer la pratique des professionnels de santé. Ils ont tout intérêt à jouer le jeu.

Dans cette nouvelle version du DMP, on mise sur le fait que les données fournies par l’Assurance Maladie dans le DMP vont encourager les professionnels de santé à les consulter et qu’à leur tour ils vont alimenter le DMP.

En outre, maintenant que l’outil devient très simple à créer pour les patients, ils vont sans doute davantage se l’approprier et demander ensuite aux professionnels de santé qui les suivent de remplir leur DMP.

Enfin, il faut évidemment que les éditeurs des logiciels « métier » utilisés par les professionnels de santé se mettent à jour et rendent leurs logiciels compatibles avec le DMP, afin d’éviter aux professionnels de santé de faire une double saisie de leur avis, prescriptions, analyses, etc…

CONSEILS DE BON USAGE DU CISS : 
Le CISS, dans sa note parue le 12 septembre et intitulée « POUR UN PATIENT ACTEUR DE LA QUALITE DE SON PARCOURS DE SANTE. Le numérique en santé », propose pour améliorer la coordination des professionnels de santé entre eux :
1/ D’être innovant et de voir la e-santé comme une opportunité de développer des dispositifs pertinents et efficaces pour la coordination des soins.
2/ D’inciter à l’appropriation des outils numérisés par les professionnels de santé et les usagers.
3/ D’informer les usagers lorsqu’un professionnel de santé utilise le DMP, en l’indiquant par exemple sur
l’annuaire d’ameli.fr

2 commentaires

  • jacquin dit :

     aucun professionnel de santé ne veut remplir le DMP (médecins-hôpitaux-radiologues-diabétologues) je suis particulier

    • webmaster 66MImpatients dit :

       @Jacquin : Certains professionnels de santé expriment une réticence par rapport au DMP, du fait des échecs passés ou d’une méconnaissance de l’utilisation de l’outil. Vous pouvez les informer que tous les logiciels métiers dans leur dernière version sont compatibles avec le DMP et permettent une alimentation simple de celui-ci en quelques clics. Le plus important est aussi de leur expliquer en quoi le DMP vous est utile pour votre suivi médical : permettre l’accès centralisé à tous vos informations, les partager avec les autres professionnels de santé sans oublier des informations importantes, éviter d’éventuelles interactions médicamenteuses ou de refaire des examens déjà effectués, et aussi en cas d’urgence médicale que l’équipe de soins ait un accès rapide et facile à toutes vos données de santé.

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