Manger 5 fruits et légumes par jour, consommer au moins 3 produits laitiers, limiter le sel, le sucre, les matières grasses, manger 1 à 2 fois par jour de la viande, du poisson ou des œufs… Cela vous rappelle quelque chose ? Ce sont les recommandations alimentaires du quotidien reprises dans le Programme national nutrition santé (PNNS). Ces recommandations sont évidemment sujettes à discussion, mais le débat ici est de savoir comment les concilier si l’on est par exemple à la fois intolérant au lactose, végétarien, que l’on souffre de troubles cardiovasculaires et qu’à tout cela s’ajoute un surpoids.
Voici quelques sites qui donnent des repères alimentaires orientés santé selon ses besoins et sa pathologie le cas échéant.
Des sites donnant des repères alimentaires orientés santé selon ses besoins et sa pathologie
Mangerbouger.com est le site mis en avant par l’INPES (Institut national de prévention et d’éduction pour la santé) et le Ministère de la Santé pour promouvoir le PNNS. On y trouve des conseils de nutrition classiques et généralistes ainsi que des recommandations pour maintenir une bonne activité physique au quotidien. Le site a mis en place une « fabrique à menus » qui génère des menus équilibrés avec une liste de courses pour toute la famille, selon les recommandations du PNNS bien sûr. Utile pour des personnes débutantes en nutrition et qui veulent faire au mieux mais vraiment basiques finalement, d’autant que malgré un module d’inscription, on ne renseigne aucun profil, aucun de nos goûts, encore moins d’éventuels problèmes de santé.
Dans la même veine, le site de l’Association française des diabétiques (AFD) offre des idées de recettes et de menus pour personnes diabétiques, comme celui du réveillon ou d’un brunch dominical. De son côté, La Ligue contre le cancer a mis en ligne une brochure concernant l’alimentation de l’adulte traité pour un cancer. Mais parmi toutes ces initiatives, rien n’est vraiment personnalisé.
Soscuisine.com est un site canadien qui propose des menus adaptés pour différents types de pathologies ou intolérances, comme le diabète, l’arthrite rhumatoïde, le reflux gastro-œsophagien, ou un régime faible en fodmap par exemple. Chaque semaine vous recevez menus et listes de courses associés avec des versions plus ou moins personnalisées selon le forfait que vous choisissez (menus génériques pour la version gratuite, 9,95€/mois pour des menus à critères multiples, 89€/mois pour une formule très personnalisée avec le suivi d’une nutritionniste). Nous avons testé le menu végétarien pour diabète de type 2, limité à 1500 calories par jour, et il faut avouer que c’était plutôt très probant et appétissant. Les informations nutritionnelles sont parfaitement compréhensibles, les recettes bien décrites et on peut modifier ses menus en échangeant certains repas avec d’autres. En revanche, on est un peu limité dans l’ajout d’aliments spécifiques.
Alantaya.com est une start up française, encore en rodage, mais pleine de belles ambitions nutritionnelles. 66 Millions d’IMpatients a rencontré Yannick Taes, son fondateur, qui nous a expliqué le fonctionnement du site et jusqu’où il aimerait pouvoir accompagner les patients et leurs proches entre contraintes nutritionnelles et plaisir de goûter et partager de bons repas.
Entretien avec Yannick Taes, le fondateur du site Alantaya.com proposant d'adapter votre alimentation à votre rythme de vie, vos goûts et vos problèmes de santé
66 Millions d’IMpatients : Comment est venue l’idée d’un tel site ?
Yannick Taes : J’ai créé le concept en 2013 suite au désarroi de ma mère qui avait traversé 2 cancers. Cette maladie bouleverse les habitudes alimentaires. Pendant les chimiothérapies, du jour au lendemain elle pouvait adorer ou rejeter le goût et l’odeur de certains aliments. Ajouter à cela les éventuels problèmes de dénutrition car elle n’avait souvent plus d’appétit. Elle a beaucoup maigri et forcément la famille s’inquiétait. J’ai beaucoup lu sur les meilleurs aliments à lui conseiller, l’équilibre des menus à respecter, et il fallait jongler avec ses goûts qui changeaient sans cesse… C’est là que j’ai eu l’idée de créer un algorithme qui me donne des idées de recettes selon tous ces paramètres.
66 Millions d’IMpatients : Quelles sont les données prises en compte par l’algorithme ?
Yannick Taes : En premier lieu évidemment, au moment de l’inscription, on vous demande de renseigner vos données biométriques, c’est à dire votre sexe, âge, poids, taille puis vos problèmes de santé et/ou allergies et enfin de préciser vos goûts.
Pour l’instant nous sommes encore en phase de développement et nous nous sommes concentrés sur les malades du cancer mais d’ici la fin de cette année, nous serons aussi au point pour les patients souffrant de diabète ou de maladies cardio-vasculaires. A terme, le but est qu’une personne qui serait à la fois allergique au gluten, végétarienne et diabétique puisse en quelques clics faire le plein d’idées de bonnes recettes et d’imprimer la liste des courses associée. Nous avons même envisagé de renseigner ce qu’il y a de disponible dans vos placards et réfrigérateurs pour affiner la sélection de recettes jusqu’au bout des besoins des utilisateurs.
66 Millions d’IMpatients : Avez-vous une caution médicale ?
Yannick Taes : La première de nos cautions médicales sont nos deux diététiciennes, Séverine Gailler-Legendre qui est diététicienne et biochimiste et Raphaëlle Santarelli qui est diététicienne, ingénieur agronome et docteur en prévention de la cancérogenèse par l’alimentation.
Nous sommes également en pleine phase de validation des modélisations diététiques de nos menus par rapport aux pathologies par l’Institut Gustave Roussy, spécialisé en cancérologie et par l’APSSII (Association des Patients Souffrants du Syndrome de l'Intestin Irritable) dont le siège se situe à l’hôpital Louis Mourier, à Colombes.
66 Millions d’IMpatients : Et la part de plaisir et de goût ?
Yannick Taes : Nous ne la négligeons pas. Nos recettes sont élaborées par des chefs cuisiniers et des bloggueurs culinaires. C’est important le plaisir de manger pour garder le moral quand on est malade. On ne prétend pas guérir grâce à la nutrition, mais améliorer le quotidien, aider aussi à mieux supporter les traitements quand ces derniers coupent ou modifient l’appétit et la digestion. On espère être un bon soutien pour les malades et leur apporter plus de confort. Notre but, c’est de redonner le sourire à ceux qui sont dans la détresse nutritionnelle !
66 Millions d’IMpatients : Quel est l’avenir d’Alantaya ?
Yannick Taes : Pour l’instant notre équipe compte une dizaine de personnes. Nous avons eu le soutien de la région Ile-de-France, du Ministère des Finances, du Réseau Entreprendre 92 et de Paris Biotech Santé, l’incubateur public dédié aux biotechnologies et aux dispositifs médicaux.
Normalement, en septembre nous serons en mesure de proposer des menus suivant de nombreux critères combinés comme les données biométriques, les informations médicales et les goûts de chacun. Pour l’instant le site est gratuit mais nous envisageons un forfait mensuel autour de 10 € ainsi que des formules encadrées proposant des entretiens téléphoniques avec nos diététiciens.
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