Lumière bleue nocive pour le sommeil

Lumière bleue : peut-on s’en protéger ?

Beaucoup de nos appareils électroniques, comme certains téléviseurs, les smartphones et autres tablettes sont éclairés via des LED (en anglais light-emitting diodes, que l’on traduit en français par « diodes électro-luminescentes ») qui émettent entre autres une lumière bleue dont on sait désormais qu’elle déséquilibre notre sommeil et qu’elle est nocive pour la rétine. Du coup, depuis quelques mois, on voit fleurir pas mal de solutions anti-lumière bleue. Lunettes, téléviseurs à technologie adaptée, applications mobiles et même ampoules…

Est-ce du marketing pour nous faire avaler la mauvaise pilule bleue ou bien est-ce réellement efficace ? En cette 16ème  journée du sommeil, justement dédiée au "Sommeil et nouvelles technologies", nous avons mené notre petite enquête…

Une lumière bleue qui perturbe le sommeil

Nous avions déjà parlé dans notre article « 5 gestes pour mieux dormir » de plusieurs études observant l’impact de la lumière bleue sur notre sommeil. D’autres se sont ajoutées depuis comme celle menée par le docteur Anne-Marie Chang, spécialiste des troubles du sommeil à l’hôpital de Boston. Indéniablement, la lumière bleue retarde l’endormissement, raccourcit notre temps de sommeil et modifie même notre humeur ! Un constat inquiétant si l’on prend en compte l’étude dont parle Sciences et Avenir qui indique que dormir peut modifier l’expression de nos gênes et favoriser l’obésité et le diabète de type 2.  

Les ampoules à LED, dangereuses pour la vue ?

Mais nos écrans ne sont pas les seuls à utiliser des LED émettrices de lumière bleue, les ampoules sont également en cause. Dès 2010, l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a émis un rapport sur les effets sanitaires des systèmes d'éclairage utilisant des LED, et précise « qu’il est nécessaire de restreindre la mise sur le marché « grand public » des systèmes d’éclairage à LED pour n’autoriser que des LED ne présentant pas plus de risques liés à la lumière bleue que les éclairages traditionnels ». En d’autres termes, il faut que les fabricants soient vigilants sur le niveau de luminance des éclairages, surtout ceux à forte composante bleue qui pourrait accroître le risque de cataracte et de lésions sur la rétine. Les personnes souffrant de DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge), celles portant un cristallin artificiel, et les enfants seront particulièrement sensibles à ce type d’éclairage et il est recommandé qu’il soit alors installé de façon indirecte.

Plus récemment, le magazine Que Choisir a relayé une étude réalisée par l’INSERM sur des rats, qui confirme la toxicité des ampoules à LED sur l’œil.

Des ampoules qui contrôlent le niveau de lumière bleue…

Pour le moment, malgré les recommandations de l’ANSES, l’étiquetage des éclairages n’informe pas suffisamment sur la qualité de la lumière émise par des ampoules à LED. Cependant, à l’instar de la NASA qui travaille sur l’émission de lumière bleue au niveau de l’éclairage destiné aux astronautes, pour favoriser leur sommeil, la marque Saffron a développé une ampoule baptisée nRhythm qui contrôle la qualité de la lumière, notamment son intensité en lumière bleue tout au long de la journée, pour s’adapter à notre rythme biologique.

Les solutions anti-lumière bleue

Comme on combat le mal par le mal, et faute de réussir à nous passer des écrans, c’est la technologie qui vient au secours de notre santé face à la lumière bleue des LED. L’étude publiée en octobre 2015 par l’équipe de Paul Gringas tend à prouver l’efficience des verres optiques et des applications mobiles pour réduire l’exposition à la lumière bleue.

Il existe en effet des applications pour téléphones et tablettes, comme twilight ou f.lux, qui agissent comme des filtres bloquant les lumières bleues dont l’intensité se régule en fonction du rythme de votre journée. Certains fabricants de téléphonie mobile intègrent également une technologie anti-lumière bleue directement à leurs écrans, tout comme certaines marques de télévision.

Enfin, quelle que soit votre vue, vous pouvez vous équiper de verres optiques qui reflètent la lumière bleue. Il faut alors un petit temps d’adaptation, car les couleurs vues sur des écrans semblent un peu plus jaunes au début (ce qui peut être gênant pour certains métiers comme le graphisme par exemple) mais peu à peu l’œil s’habitue et surtout ces verres réduisent la fatigue oculaire pour qui passe beaucoup de temps devant des écrans.

Cependant après cette saine lecture, passé 21 heures, on ne peut que vous conseiller d’éteindre mobiles, tablettes et téléviseurs et de prendre un bon vieux bouquin pour être sûr de passer une bonne nuit de sommeil !

En savoir plus :
  • A l’occasion de la 16ème journée du sommeil, l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV) lance son premier "Village sommeil virtuel". Des conseils, des tests, des vidéos, des ch@ts avec des spécialistes :  une plateforme entièrement consacrée au sommeil !
  • Lire également notre article sur l’addiction des ados aux écrans

1 commentaires

  • Laurent Cifoux dit :

    Bonjour, outre la lumière bleue le problème des ampoules LED vient également du scintillement qui provoque migraine et fatigue oculaire. Des dalles LED Philips installées dans mon bureau ont un scintillement de 60% (écart de luminosité) à 95 Hz alors que la norme IEEE 1789 préconise moins de 10% pour éviter les problèmes. Je ne peux plus travailler à mon poste depuis l’installation de ces LED et la médecine du travail a fait intervenir un « spécialiste » de la mesure d’éclairement qui n’était pas équipé pour mesurer le scintillement. Les LED d’éclairage sont en train de se répandre partout et le scintillement qui est un paramètre clef n’est pas affiché. C’est un scandale et je recherche des personnes dans le même cas que moi pour monter une action collective.

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