Un sondage publié avant-hier par la Drees, un service du ministère de la Santé, indique que les Français sont globalement satisfaits du système de soins. Les personnes interrogées n’en demeurent pas moins critiques sur plusieurs points : dépassements d’honoraires, restes à charge élevés, prescriptions de médicaments trop nombreuses….
« Les Français sont satisfaits du système de soins ». C’est l’une des principales conclusions du baromètre d’opinion de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) du ministère de la Santé publié avant-hier.
Ce baromètre, précise la Drees, « suit chaque année depuis 2000 l’évolution de l’opinion des Français à propos de leur santé, de la protection sociale dans l’ensemble de ses dimensions (assurance maladie, retraite, famille, handicap, dépendance, solidarité, lutte contre la pauvreté et l’exclusion) ainsi que sur les inégalités et la cohésion sociale (depuis 2014) ».
Sa dernière livraison s’appuie sur un sondage mené fin 2015 par l’institut BVA auprès de 3 023 personnes de plus de 18 ans représentatif de la population française métropolitaine.
Les médecins généralistes, chouchous des Français
En matière de santé, le ressenti des Français quant à leur état reste stable depuis 2007.
Plus de 70 % d’entre eux s’estiment en bonne forme. Parmi les pimpants répondants, trois sur dix indiquent même qu’ils ont carrément la patate. Tant mieux…
La perception des Français en ce qui concerne la qualité des soins qui leur sont prodigués est variable. Une large majorité d’entre eux plébiscite la médecine de ville, le taux de satisfaction oscillant d’un peu plus de 80% pour les dentistes et les spécialistes à 85% pour les infirmières libérales et 88% pour les médecins généralistes.
Les personnes interrogées ont montré moins d’enthousiasme sur la qualité des soins délivrés, en particulier aux urgences (55 % de satisfaction), mais aussi en maternité (65%) ou en général dans les cliniques privées (70%) et à l’hôpital public (73%).
Les dépassements d’honoraires peu populaires
Si les Français se sentent choyés par l’accueil qui leur est réservé dans les cabinets des médecins libéraux, ils n’en demeurent pas moins critiques sur les tarifs qui sont parfois pratiqués. Pour 84% d’entre eux, les dépassements d’honoraires pratiqués par certains médecins ne sont ainsi pas justifiés.
Rappelons qu’en 2014, ces dépassements, pratiqués en ville, en clinique et parfois à l’hôpital, ont coûté aux patients ou à leurs complémentaires santé 2,8 milliards d’euros – comme le rappelait Le Monde dans l’article du 21 janvier 2015 « Les dépassements d’honoraires continuent d’augmenter ».
Pour près de huit Français sur dix, notre système de santé fournit un niveau de protection suffisant. Son coût est toutefois jugé trop élevé par 65 % des personnes interrogées. Parmi elles, 53 % pensent qu’il faut maintenir le niveau actuel des prestations sociales et des remboursements d'assurance maladie, 47 % estimant qu’il est plus important de prendre des mesures pour réduire le déficit de la Sécurité Sociale.
Moins de prescriptions, plus d’économies
Pour ce faire, les Français suggèrent en première intention (à 82 %) de limiter le tarif des professionnels de santé. Un chiffre que Nicolas Revel, directeur de l’Assurance maladie, aura plaisir à opposer aux syndicats de médecins lors des négociations conventionnelles qui s’ouvrent prochainement et dont l’objet sera notamment de discuter rémunération… tous les représentants médicaux étant vent debout pour exiger l’augmentation de leurs tarifs.
Autre piste évoquée pour diminuer les dépenses : taxer davantage les fabricants de médicaments (voir l’encadré ci-dessous). Une large majorité des Français souhaitent également voir les médecins évoluer dans leurs pratiques afin de limiter le déficit de la Sécu. Près de 7 personnes sur 10 les verraient bien prescrire moins de médicaments et d’examens et 56 % des sondés ne seraient pas choqués que la prescription de médicaments génériques soit rendue obligatoire.
LES LABOS DANS LE COLLIMATEUR
Taxer les labos pour diminuer les dépenses d’Assurance maladie… L’Idée arrive en deuxième position des pistes évoquées par les Français afin de résorber le trou de la Sécurité sociale. Et si on commençait par obtenir des prix plus vertueux pour les médicaments que les labos nous vendent dans certains cas à prix d’or ?
Dans un communiqué publié récemment, le CISS (éditeur de 66 Millions d’Impatients) et plusieurs autres associations de patients s’insurgeaient en effet des « prix prohibitifs exigés par les laboratoires entravant l’accès [aux] traitements, qui alimentent d’intolérables discriminations, et pillent nos systèmes de santé solidaires ».
Dans la ligne de mire : le tarif du dernier traitement contre l’hépatite C du laboratoire Gilead qui coûte au bas mot 41 000 € par patient. De nombreux autres médicaments contre le cancer notamment affichent des tarifs tout aussi, sinon plus, exorbitants. « L’Etat pourrait décider de fixer unilatéralement les prix des médicaments », préconisent le CISS et les associations de patients qui signent ce communiqué.
« Si la confiance dans les médecins est globalement forte, estime par ailleurs la Drees, plus de six Français sur dix souhaitent que les pharmaciens ou les infirmiers aient la possibilité de renouveler leurs ordonnances, un rôle actuellement dévolu aux seuls médecins ».
Les Français plus solidaires en 2015 ?
Notons également que 62 % des Français considèrent que les dépenses de soins restant à leur charge (après remboursement par la Sécurité sociale et leur complémentaire santé) sont trop élevées. Les titulaires d’une prestation liée au handicap ou à la dépendance, ainsi que les personnes atteintes d’une affection longue durée (ALD) sont plus nombreux que la moyenne à émettre ce constat.
Un constat confirmé par les chiffres. Selon les comptes nationaux de la santé 2014, le reste à charge cumulé entre 2008 et 2013 des patients en ALD (non hospitalisés) est de 2607 € contre 1661 € pour les patients n’étant pas atteints par une de ces affections.
Fait inédit, enfin, pour la première fois depuis plusieurs années, le baromètre de la Drees affiche une diminution du nombre de répondants estimant que les prestations chômage (46%), vieillesse (40%), familiales (18%) et maladie (17%) devraient bénéficier uniquement aux cotisants. Cette observation « semble montrer la progression de l’opinion en faveur d’une plus grande universalité pour ces différents risques », selon la Drees.
Pour rester en bonne santé il faut disposer de moyens substantiels : avec mon épouse sur l’année 2020 nous avons généré 13000€ de dépenses de santé. 5000€ ont été pris en charge par la sécurité sociale. J’ai du trouver 8000€ soit 666€ par mois pour assurer ces frais avec mon épouse. Je » trouve que cela est conséquent pour un couple de retraités du privé….