Handisco : une canne blanche connectée-Journee mondiale de la mobilité et accessibilité

Handisco: une canne blanche connectée à la ville

C’est aujourd’hui la Journée Mondiale de l’Accessibilité et de la Mobilité… 2015 représente d’ailleurs dans ce domaine une année importante, puisqu’elle est celle de l’échéance envisagée par la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, afin de rendre accessibles à tous, les établissements recevant du public et les transports collectifs… Nous sommes évidemment bien loin d’y être parvenus, et de nouveaux délais sont désormais mis en place.

Français et accessibilité

Toujours est-il qu’en France, 12 millions de personnes seraient concernées par ces problèmes d’accessibilité. Parmi elles, les personnes handicapées et âgées sont évidemment très pénalisées et se retrouvent souvent en situation d’exclusion. Ce chiffre inclut également les personnes malades ou accidentées, les femmes enceintes, les familles avec poussettes, les personnes avec de lourds bagages… Avez-vous déjà tenté de rejoindre une gare ou un aéroport, avec valises et enfants, en transports en commun ? C’est un véritable parcours du combattant, et ce n’est rien comparé au quotidien d’une personne en fauteuil roulant par exemple.

Des étudiants ingénieurs à la pointe de l’entraide

Heureusement ces problèmes de société restent au cœur des préoccupations de nombreux Français, dont une poignée d’étudiants nancéens, qui ont imaginé l’an dernier une version connectée de l’incontournable canne blanche. En France, 1,2 millions de personnes sont malvoyants profonds et moyens, et 65 000 sont non-voyantes. C’est le cas d’un proche de Lucie D’Alguerre, étudiante à l’ESSTIN (Ecole Supérieure des Sciences et Technologies de l’Ingénieur de Nancy), qui a donc décidé de concevoir un projet d’étude autour d’une canne blanche du futur, truffée d’applications innovantes, connectée en temps réel avec le maximum de données disponibles sur la ville et évidemment adaptées aux besoins des personnes malvoyantes et non-voyantes. Rejoint dans son projet par 4 autres étudiants de son école, Nicolas Frizzarin, Jonathan Donnard, Mathieu Chevalier et Florian Esteves, l’équipe remporte en avril 2014 la première édition du Défi Cisco (NDLR : Cisco est une entreprise américaine, leader mondial dans les techniques de réseaux), puis quelques semaines plus tard le Prix Pépite (Pôle étudiant pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat), organisé par le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Les deux prix représentent une aide financière de 80 000 €, qui leur servent à mettre au point le premier prototype et à se structurer en start-up.

Alors que le petit groupe a passé ces derniers mois à travailler dur sur cette canne aux super-pouvoirs, 66 Millions d’Impatients à interviewer Mathieu Chevalier pour qu’il nous parle de l’avancement de ce beau projet…

66 Millions d’Impatients : Où en êtes-vous dans la réalisation du prototype ?
Mathieu Chevalier d’Handisco : On espère qu’il sera prêt fin mai 2015 et qu’à partir de juin nous pourrons lancer une petite série de cannes à faire tester par des non-voyants et des malvoyants. Notre projet est ancré dans la réalité. Nous avons notamment travaillé avec l’Association Valentin Haüy (une association au service des aveugles et des malvoyants), qui nous a aidé à faire le point sur les besoins essentiels de nos futurs utilisateurs.

66 Millions d’Impatients : Quels sont ces besoins ?
Tout d’abord, la canne Handisco, comme n’importe quelle canne, pourra aider à repérer les obstacles au sol, mais des capteurs permettront de repérer également les obstacles en hauteur. L’utilisateur est prévenu par un système de vibrations transmises depuis la poignée de la canne jusqu’à la main de son propriétaire.

66 Millions d’Impatients : La canne sera également connectée ?
Dans sa version actuelle, la canne indique à son utilisateur où il se trouve exactement. Dans un second temps nous prévoyons d’intégrer un système de navigation, comme un GPS de voiture. La canne indique également le niveau de batterie restant, l’heure, et elle est équipée de LED lumineuses pour que son propriétaire soit davantage visible dans l’obscurité.

66 Millions d’Impatients : Comment la canne communique-t-elle avec son utilisateur ?
Elle lui parle dans une oreillette, comme le fait un iPhone avec le système SIRI. L’utilisateur de son côté a des commandes manuelles pour interagir avec la canne.

66 Millions d’Impatients : La canne peut aussi récupérer d’autres données en temps réel ?
Oui ! Pour l’instant nous avons eu accès aux données de la ville de Nancy, ce qui permet d’identifier notamment les zones de travaux, les informations sur les transports en commun, jusqu’au nombre de marches devant un musée par exemple ! La canne est également compatible avec les données de certaines balises, comme l’accessibilité d’un magasin. La prochaine étape, et pas des moindres, est de s’attaquer au métro parisien. Nous espérons que nous obtiendrons l’appui de la RATP, surtout pour récupérer un maximum de données.

66 Millions d’Impatients : Quel sera le prix d’une canne handisco ?
On espère pouvoir la proposer entre 800 et 1000 €. Cela paraît cher, mais il faut savoir qu’une telle canne durera plusieurs années et sera compatible avec les mises à jour à venir. Pour l’instant, nous sommes surtout en recherche d’investisseurs pour lancer la production et envisageons de faire une levée de fonds sur internet via les sites de crowdfunding.

EN SAVOIR PLUS

Handisco.com
Informations sur l’accessibilité sur gouvernement.fr

 

 

1 commentaires

  • agence dijon dit :

     C’est énorme comme projet, l’adjonction de l’oreillette au système de vibration de la canne est particulièrement bien vu. Je suis passé par leur site internet, l’équipe remporte pas mal de prix, c’est du bon boulot.

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