L’automédication des fêtes

Quels médicaments disponibles sans ordonnance privilégier en cas d’abus ponctuel d’alcool pendant les fêtes ?

Champagne, vins blancs et rouges, digestifs, fruit… En période de fête, l’organisme est souvent malmené. Et le réveil peut s’avérer difficile. Mal de tête, nausée ou encore aigreurs d’estomac, il existe pour tous ces symptômes une quantité de médicaments accessibles sans prescription médicale. Dans son guide de l’automédication*, le Professeur Jean-Paul Giroud, spécialiste en pharmacologie clinique et membre de l’Académie de pharmacie, a évalué quelque 4000 spécialités.

Appliqué aux lendemains de fête, ce travail d’expertise permet de retenir, en fonction du symptôme, les médicaments suivants : l’aspirine, l’ibuprofène et le paracétamol sont les trois principales molécules utilisées dans le traitement des maux de tête.
Le paracétamol, qui se décline sous plusieurs noms de marques (Doliprane, Efferalgan, etc.) est le médicament provoquant le moins d’effets secondaires. A condition de ne pas dépasser la dose maximale quotidienne (4 g par jour chez l’adulte en 4 prises). Autre raison de privilégier cette molécule : l’association d’alcool à la prise d’aspirine ou d’ibuprofène est susceptible de majorer le risque de douleurs digestives voire d’hémorragie que présentent ces deux médicaments.

De nombreux médicaments pas toujours efficaces

L’ingestion excessive d’alcool est une cause parmi d’autres permettant d’expliquer la survenue de brûlures d’estomac et de l’oesophage. Parmi les médicaments disponibles sans ordonnance : les antiacides ou pansements gastriques (Gaviscon, Maalox, etc.), principalement composés de sels d’aluminium ou de magnésium, les alginates ou encore les inhibiteurs de sécrétions acides (Pantoloc, Pantozol, etc.). Autant dire que le fêtard a le choix des armes. La meilleure option, reste de s’en remettre au pharmacien qui en fonction des symptômes qui lui sont décrits sera le mieux à même d’identifier le produit le plus adapté.

Contre la nausée, que certains éprouveront éventuellement après une soirée trop arrosée, seuls certains médicaments indiqués dans le traitement du mal des transports (Nautamine ou Nausicalm) ainsi que le Vogalib, sont réellement efficaces parmi les spécialités proposées en automédication, estime Jean-Paul Giroud. Les deux premiers provoquant un fort effet soporifique, il est probable que le pharmacien privilégie le Vogalib.

Quid du tarif de ces médicaments ? Les spécialités disponibles sans ordonnance affichent un tarif variable d’une pharmacie à l’autre (lire à ce propos les résultats récents de l’Observatoire du prix des médicaments de l’association Familles rurales). Certains médicaments remboursables peuvent également être achetés sans ordonnance. En l’absence de prescription, ils ne sont pas pris en charge. Dans la grande majorité des cas, leur prix, fixé par les pouvoirs publics, est inférieur à celui des médicaments non remboursables dont le prix est libre.

Des tarifs qui peuvent varier du simple au quadruple

Deux médicaments contenant le même principe actif peuvent appartenir à l’une ou l’autre de ces deux catégories. Attention donc d’ouvrir l’oeil au moment de l’achat et de ne pas hésiter à solliciter le professionnel de santé afin qu’il vous fournisse le médicament le moins cher. C’est ainsi que de nombreux produits que l’on trouve en libre accès dans la pharmacie (seuls les médicaments non remboursables peuvent l’être) disposent d’un ou de plusieurs équivalents remboursables bien planqués derrière le comptoir que le pharmacien ne proposera pas forcément sa marge étant alors moins intéressante.

Sachez enfin que l’automédication, qu’elle soit motivée par un excès d’alcool ou non, doit être simple et de courte durée. Simple par l’utilisation de médicaments ne contenant qu’un seul principe actif (au maximum deux). De courte durée : pas plus de 5 jours. La persistance, voire l’aggravation des symptômes et l’apparition de nouveaux troubles imposent l’arrêt du traitement et la consultation d’un médecin.

* Médicaments sans ordonnance – Les bons et les mauvais, Editions de La Martinière (2011). 571 p., 24,90 euros.

 

Laisser un commentaire public

Votre commentaire sera visible par tous. Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Logo Santé Info Droits

Êtes-vous satisfait
du site internet de
France Assos Santé ?

Donnez votre avis, en moins de 10 min !

ENQUÊTE

Non merci, je ne veux pas donner mon avis

Partager sur

Copier le lien

Copier