Sécurité des jouets : encore une bonne marge de progrès

Malgré la réglementation, l’innocuité des jouets est loin d’être garantie. Une enquête publiée il y a quelques jours par les services de Bercy en apporte un nouveau témoignage.
Les conseils à suivre avant d’acheter.

Risque d’étouffement, d’électrocution ou encore de contact avec des substances chimiques toxiques et allergisantes… Le tableau dressé par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) des risques que présentent certains jouets présents sur le marché français a de quoi faire frémir.

Dans un communiqué publié lundi, la DGCCRF livre le bilan des contrôles effectués en 2013 sur 26 000 jouets commercialisés au sein de l’Hexagone. Pour cette campagne de contrôle, l’accent a été mis sur les jouets premier âge et les peluches. Le taux d’anomalies relevés (dangerosité donc, mais aussi absence des mentions obligatoires et des avertissements réglementaires ou encore défaut de traduction en langue française) atteint 8 %. Un résultat en baisse par rapport à 2012 où 10 % des produits passés entre les mains des contrôleurs du ministère de l’Economie n’était pas conforme.

Près de 800 produits analysés sous toutes leurs coutures

En plus de ces contrôles réalisés auprès d’un « très large panel de professionnels à tous les stades de la filière de commercialisation, allant du commerce de détail à la grande distribution, de l’importation et de la fabrication », la répression des fraudes a procédé à 782 prélèvements de jouets à des fins d’analyses physico-chimiques en laboratoire : 15 % ont été déclarés non-conformes et dangereux. Un taux élevé à prendre avec des pincettes, sachant que ces prélèvements sont ciblés sur les produits les plus suspects, précise quand même la DGCCRF, ajoutant que la grande majorité de leurs actions de contrôle ne donne lieu à « aucune suite administrative ou contentieuse ».

Les jouets commercialisés en Europe sont censés respecter un certain nombre d’exigences. Avant de mettre un produit sur le marché, les fabricants doivent s’assurer de sa conformité à différentes normes européennes couvrant plusieurs aspects relatifs à la sécurité (inflammabilité, composition chimique, etc.) en procédant à des tests en laboratoire. Si le produit est conforme, il est alors autorisé d’y apposer le logo CE. Rien n’empêche toutefois un fabricant d’utiliser ce sésame sans avoir vérifié la conformité de son produit. D’ailleurs, chaque année, la base de notification des produits non alimentaires dangereux (Rapex) de la Commission européenne s’enrichit de centaines d’exemples en provenance de tous les pays de l’Union.

De plus en plus de notifications au sein de l’Union européenne

En 2006, 924 notifications ont été enregistrées, dont 221 concernaient des jouets. Ce nombre a plus que doublé en 2009, passant à 472 sur un total de 1699 produits dangereux identifiés dans la base de données Rapex. L’année 2014 n’est pas encore terminée que 576 jouets ont été notifiés au sein de l’Union européenne (dont 47 notifications sur le marché français) pour un total de 2063 produits.

En France, les jouets sont susceptibles d’être contrôlés à leur entrée sur le territoire ainsi qu’en magasin ou chez les grossistes. Ce sont les douanes et la DGCCRF qui sont chargées de cette mission. Chaque année, ces contrôles mettent en évidence des taux d’anomalies qui sont loin d’être négligeables. Il revient aux parents ou aux adultes s’apprêtant à endosser l’habit de Père Noël de faire preuve de vigilance.

Les conseils à suivre avant d’acheter

Pour limiter les risques, quelques règles simples peuvent être suivies :

  • Vérifiez la présence du marquage « CE ». Cette mention ne constitue pas une garantie absolue de qualité mais si elle est absente c’est encore pire ;
  • Assurez vous d’acheter des jouets adaptés à l’âge des enfants. Pour les plus jeunes, évitez notamment ceux qui comportent des mécanismes pliants (risque de pincement ou de coupure) ;
  • Préférez les plastiques colorés dans la masse : les peintures sont sensibles aux chocs et s’écaillent facilement ;
  • Pensez enfin à vérifier que le jouet ne comporte pas de petits éléments détachables (des aimants par exemple) qui pourraient être ingérés par l’enfant, risquant alors de l’étouffer ou d’endommager ses intestins.

La DGCCRF préconise par ailleurs d’écarter les jouets dont la notice n’est pas traduite en français et de privilégier les circuits commerciaux classiques en évitant les revendeurs à la sauvette. Sur son site, la répression des fraudes publie l’intégralité des résultats de ses contrôles menés en 2013. A lire également ici, les conseils de la DGCCRF « pour des fêtes de fin d’année réussies », portant non seulement sur les jouets mais aussi sur tous les autres produits vedettes (alimentaires ou non) consommés à l’occasion de la trêve des confiseurs.

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