Ce gaz toxique provoque chaque année des centaines d’intoxications. De simples mesures de prévention permettraient pourtant de les éviter.
Chaque année au cours de l’automne et de l’hiver, plusieurs milliers de personnes sont victimes d’une intoxication au monoxyde de carbone et plusieurs dizaines en décèdent. L’année dernière, hiver relativement clément oblige, le nombre d’intoxications rapporté à l’Institut national de veille sanitaire (InVS) a nettement chuté par rapport à la période de chauffe 2012-2013.
Pour l’automne et l’hiver 2013-2014, l’InVS rapporte 1028 signalements (contre 1188 l’année précédente) impliquant 3050 personnes dont 2151 ont été prises en charge par un service d’urgence hospitalier. En tout, 25 personnes sont décédées contre 40 en 2012-2013.
Pour l’InVS, « La mobilisation reste nécessaire afin de prévenir ces morts brutales et accidentelles évitables ». Les régions les plus touchées restent les mêmes au fil des années : l’Île-de-France, le Nord-Pas-de-Calais, la Provence-Alpes-Côte d’Azur et le Midi-Pyrénées.
Les appareils de chauffage en cause
Les cas les plus fréquents d’intoxication sont attribuables à une mauvaise aération, un dysfonctionnement du système de chauffage ou encore à une utilisation inadaptée de l’appareil. La meilleure des préventions reste donc de veiller au bon entretien de la chaudière, du chauffe-eau et autres inserts. Avant l’hiver, faites systématiquement intervenir un professionnel.
Les autorités sanitaires préconisent par ailleurs d’aérer la maison tous les jours pendant au moins dix minutes. Autres recommandations : ne jamais obstruer les entrées et les sorties d’air ni faire fonctionner en continu les appareils d’appoint. Ces conseils valent y compris si votre domicile est équipé d’un détecteur de monoxyde de carbone dont l’efficacité est incertaine, indique l’InVS.
Un gaz insidieux trop méconnu
Si 65 % des Français s’estiment plutôt bien informés sur le sujet d’après l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) (lien vers le dossier de l’Inpes), leurs connaissances se révèlent parfois très imprécises. Une personne sur cinq pense ainsi qu’en cas d’émanation de monoxyde de carbone, elle serait alertée par l’odeur. Or, ce gaz est inodore, incolore et non irritant, autrement dit indétectable.
Le monoxyde de carbone se dégage des systèmes de chauffage fonctionnant au gaz, au bois, au charbon à l’essence, au fuel ou encore à l’éthanol en cas de mauvaise combustion. Inhalé, il perturbe la bonne circulation de l’oxygène au sein de l’organisme. La grande majorité des accidents liés au monoxyde de carbone se produit à domicile. L’année dernière, 30 épisodes d’intoxication sont également survenus dans un établissement recevant du public (restaurants, églises, écoles, lieux sportifs, commerces, etc.), selon les données de l’InVS.
Les signes d’une intoxication
L’intoxication faible – dite chronique – se manifeste par des maux de tête, des nausées, une confusion mentale et de la fatigue. Ces symptômes sont susceptibles de ne pas se manifester immédiatement. L’intoxication aiguë entraîne des vertiges, une perte de connaissance, une paralysie musculaire, des troubles du comportement, voire le coma ou le décès.
Si vous êtes témoin ou victime de symptômes de la sorte, aérez immédiatement les locaux. Arrêtez si possible les appareils à combustion et évacuez au plus vite les lieux. Le retour à un environnement sain est, dans un premier temps, le meilleur des remèdes. Contactez sans délai les services de secours en composant le 112 (numéro unique d’urgence européen), le numéro des pompiers (18) ou celui du Samu (15).
En savoir plus :
L’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) a édité un dépliant, à télécharger sur son site : www.inpes.sante.fr
À consulter également : www.prevention-maison.fr, un site de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes)
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