Ebola, le retour des grandes peurs…

… et la nécessaire coordination et organisation sanitaires pour répondre à l’épidémie.

4000 morts sont officiellement imputés à la fièvre d’Ebola. Les médias s’émeuvent, le Président Obama envoie d’importants moyens sanitaires au Liberia, la ministre Marisol Touraine fait ouvrir un numéro d’appel d’urgence (*), les médias stigmatisent les Espagnols pour le fonctionnement de leur hôpital… Les ONG ont le plus grand mal à recruter des soignants volontaires pour la zone touchée.

Ce que la presse évoque immédiatement, ce sont des médicaments qui permettraient de traiter les malades et la mise au point d’un vaccin. Certes, ce sont des voies qui doivent être d’urgence développées. Mais, évoquer ce qui devra être fait dans le domaine biomédical fausse l’analyse de la crise.

Dès le début de la crise Ebola, le Dr Margaret Chan, directrice générale de l’OMS, déclare : « Cette grave crise sanitaire a pour origine la pauvreté des pays touchés et la fragilité de l’organisation de leur système de santé« . En d’autres termes, cette crise ne se serait pas développée dans des pays plus riches et mieux organisés. J’ai souvenir d’une arrivée à l’aéroport de Bangkok depuis le Cambodge pendant la crise du SRAS : le filtre sanitaire était impressionnant.

Devant la gravité de la situation, le risque doit être lucidement évalué. À cause des liens étroits de notre pays avec l’Afrique de l’Ouest, celui-ci est considéré par les spécialistes internationaux comme le plus menacé des pays développés par l’apparition de cas d’Ebola sur son territoire, chez des porteurs du virus en cours d’incubation. La réponse à cette éventualité proche n’est pas dans les molécules miracles. Elle dépend de la prise en charge hospitalière correcte des cas qui vont survenir. Les chances de survie du malade seront alors considérablement augmentées et les risques de propagation maîtrisés.

Nous ne doutons pas de la capacité de l’organisation sanitaire française à faire face. Toutefois, il faut réfléchir au caractère prémonitoire de cette crise. Combattre l’exclusion des soins d’une partie de la population constitue un devoir de solidarité. C’est aussi une mesure de protection de toute la population.

Daniel CARRÉ
Secrétaire général et Administrateur du Collectif Interassociatif sur la Santé (CISS), en charge du secteur Santé et Vieillissement, et délégué national de l’Association pour le Droit de mourir dans la dignité (ADMD).

(*) Le numéro vert est disponible 7j/7, de 9h à 21h00 : 0800 13 00 00

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