L’association Générations futures a publié hier une étude sur l’exposition des enfants aux pesticides perturbateurs endocriniens (PE), ces substances chimiques capables de modifier le fonctionnement hormonal et de produire des effets néfastes sur la santé des celles et ceux qui y sont exposés.
Pour cette étude concernant des enfants en âge d’être scolarisés, l’association a fait prélever des mèches de cheveux sur 30 enfants vivant dans des zones de cultures céréalières, dans une zone viticole, dans des zones maraîchères, arboricoles (pommiers et cerisiers) ou en ville.
80% des enfants auraient été exposés à des pulvérisations de pesticides, à usage agricole
L’analyse des mèches a montré que 80 % des enfants auraient été, moins de trois mois avant les prélèvements (réalisés entre octobre et décembre 2013), exposés à des pulvérisations de pesticides à usage agricole.
624 résidus de pesticides suspectés d’être des perturbateurs endocriniens
L’analyse des 29 échantillons a fait apparaître 624 résidus de pesticides suspectés d’être des perturbateurs endocriniens. Au total, treize substances interdites dans l’agriculture ont été retrouvées dans les cheveux de ces enfants.
Une stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE) vient enfin d’être adoptée hier
« Cette stratégie fixe comme objectif premier la réduction de l’exposition de la population et de l’environnement aux perturbateurs endocriniens », explique la synthèse du texte adopté. Ce type de substances – présentes dans une variété de produits d’usage courant (détergents, matières plastiques, cosmétiques, textiles, peintures, etc.) – sont susceptibles de perturber le système hormonal, augmentant les risques de certaines maladies en forte augmentation ces dernières années (cancers hormono-dépendants, obésité, diabète, troubles de la fertilité, etc.). « Leurs effets sur la santé humaine et l’environnement aujourd’hui documentés appellent à l’action afin de prévenir les risques (…) en particulier pour les populations sensibles, femmes enceintes et jeunes enfants », précise le texte.
Parmi les mesures et les orientations mises en avant par Mme Royal, ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, figurent l’engagement d’un soutien accru à la recherche scientifique sur la question, le retrait du bisphénol A (le perturbateur endocrinien le plus répandu) des tickets de caisse et le renforcement des contrôles cherchant la présence de phtalates dans les jouets (où ils sont déjà interdits au niveau européen).
Références :
- Rapport d’information déposé par la commission des affaires européennes sur la stratégie européenne en matière de perturbateurs endocriniens, Jean-Louis ROUMEGAS, 25 février 2014.
- Quelles expositions des enfants aux pesticides perturbateurs endocriniens ?, article sur le site de Génération futures relatif à l’enquête EXPPERT 3
- La stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE), projet du 25 mars 2014
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