Un shoot de santé publique !

Un shoot de santé publique !

Le CISS se félicite de la prochaine mise en place d’une salle de consommation de drogue à moindre risque à Paris dans le 10ème arrondissement, après des mois de tergiversations. Pour notre  collectif, plutôt qu’un regard politique ou social, cette question doit être pensée sous l’angle de la santé publique. De telles salles ont en effet démontré leur efficacité à l’étranger, notamment en matière de réduction de transmission de maladies infectieuses telles que le VIH ou les hépatites.

 

C’est pourquoi, nous regrettons que l’Académie de Médecine, entre autres, reste opposée à une telle expérimentation, comme si ses membres étaient plus préoccupés par des considérations de principe que par la santé des populations concernées.

 

Contrairement à ce qui est avancé par certains, les salles de consommation ou centres d’injection supervisée (CIS) ne conduisent pas à une augmentation de la consommation de drogues, comme le démontrent  là encore les exemples étrangers – apparus dans les années 80 en Suisse, puis multipliés en Allemagne, Pays-Bas, Danemark, Espagne, Norvège ainsi qu’en Australie et au Canada, ces dispositifs, au nombre de 80 en Europe en 2009, ont montré leur bilan positif. Selon une étude de l’Inserm, la mise en place de « salles de shoot » a contribué à améliorer les conditions sanitaires et la diminution des risques de décès par overdose[1]. Au final, l’Inserm estimait que les expérimentations «avaient fait leurs preuves sur la réduction des risques liés à l’injection et l’accès aux soins».

 

Les salles de consommation concernent le plus souvent des consommateurs désocialisés qui n’ont pas les moyens financiers d’augmenter leur consommation, puisque, rappelons-le, il n’est évidemment pas question que de la drogue soit mise à leur disposition dans ces salles. Par ailleurs, les toxicomanes n’ayant le plus souvent pas ou plus de contact avec les services sociaux ou sanitaires, la fréquentation de ces salles peut être un moyen de renouer le contact avec le soin et de recréer du lien social.

 

C’est parce que le CISS connaît les conséquences désastreuses de la consommation de drogue sur la santé des personnes qu’il estime nécessaire de multiplier les expérimentations et donc d’ouvrir d’autres centres d’injection supervisée. Il ne s’agit évidemment pas de faire l’apologie de la consommation de drogues, il s’agit d’une nécessité de santé publique visant à sécuriser des pratiques et, si possible, à en réduire les conséquences.

 

[Source : Liberation.fr]

 

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