Un saut d’échelle pour le dépistage du cancer de l’utérus

Après le cancer du sein et le cancer colorectal, la Haute Autorité de santé (HAS) recommande aux pouvoirs publics une organisation nationale du dépistage du cancer du col de l’utérus, qui touche chaque année en France 3 000 nouvelles femmes et en tue plus de 1 000.

 

Cette campagne devrait permettre à toutes les femmes de 25 à 65 ans de faire un frottis tous les 3 ans. Cette mesure concernerait 17,5 millions de femmes.

 

Elle permettrait de « changer l’histoire » de ce cancer d’évolution lente, comme le souligne le président de l’Institut national du cancer, Dominique Maraninchi.

 

La HAS propose différentes pistes pour  « passer la vitesse supérieure » afin que le taux de dépistage du cancer du col de l’utérus, actuellement inférieur à 60%, passe à 80% comme le prévoyait la loi de santé publique :


  •  « Une implication plus forte des généralistes » et autres structures existantes (laboratoires de biologie médicale, PMI…), ainsi qu’un élargissement aux infirmiers (ères).
  • L’envoi d’un courrier personnalisé incitant toutes les femmes de la population cible n’ayant pas été dépistées dans les 3 années précédentes à le faire.
  • La gratuité des tests pour les femmes en situations précaires.
  • « Une amélioration de la qualité du dépistage », rappelant qu’un surdépistage avec « des interventions inutiles » comporte des risques de prématurité pour les futures grossesses.
  • Le dépistage pour toutes les femmes, « vaccinées ou non ».

 

Le dépistage organisé du cancer du col de l’utérus est déjà expérimenté dans 13 départements. L’Alsace, avec ses deux départements pilote, affiche un taux de couverture de 86%.

 

Deux cancers font aujourd’hui l’objet d’un dépistage organisé et gratuit en France, le cancer du sein (le dépistage est offert à toutes les femmes de 50 à 74 ans depuis 2004), et le cancer colorectal (dépistage généralisé depuis 2008 pour les hommes et les femmes de 50 à 74 ans).

 

Il faut espérer que ces recommandations soient prises en compte par les pouvoirs publics qui auraient tout à gagner à généraliser ce type de campagne pour prévenir les risques de maladies évitables.


Il s’agit là de dépistage généralisé, mais la culture de la prévention, c’est aussi une approche par l’information et l’accompagnement des usagers qui s’exposeraient à des risques connus.

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