Les organismes complémentaires d’Assurance maladie s’engagent pour une plus grande clarté des contrats

Une démarche intéressante, nécessaire mais inaboutie

 

Avez-vous déjà essayé d’évaluer votre contrat de complémentaire santé ?
Lorsque les garanties sont exprimées en pourcentage, quelle est leur valeur ?
Savez-vous à quelle hauteur vous couvre votre contrat en cas d’hospitalisation prolongée ?
Besoin d’une prothèse dentaire, combien paierez-vous de votre poche ?

Quels avantages présente le recours à un opticien conventionné avec un organisme complémentaire ?

En fonction de quels indices le prix des contrats augmente-t-il ?

Connaissez-vous les offres de prévention proposées dans le cadre de votre contrat ?

 

Si oui, alors, soit vous êtes courtier en assurance, soit vous êtes chercheur au sein d’un institut spécialisé, soit vous êtes très déterminé à comprendre les garanties auxquelles vous souscrivez.

 

Les contrats complémentaires santé sont, en fait, inintelligibles pour la plupart des usagers. En cause : le recours à des notions sophistiquées et inutilement complexes, des garanties exprimées sous différentes formes, opacité sur les offres de prévention, etc.…

 

Il était temps que l’Union nationale des organismes complémentaires d’assurance maladie (UNOCAM) s’engage à clarifier les concepts et références utilisés par les complémentaires santé pour définir les garanties prévues par leurs contrats.

 

Différentes modalités ont effectivement été imaginées pour éclairer le « souscripteur » :

– la mise à disposition d’un glossaire permettant de partager un vocabulaire commun,

– un récapitulatif des bonnes questions à se poser avant de choisir un contrat plutôt qu’un autre,

– un code éthique définissant les engagements en termes de présentations et de rédaction des garanties, d’accessibilité aux informations, de clarification et de simplification des données essentielles.

 

Bon point donc pour ce qui est un bon début. Mais l’UNOCAM reste très en retrait du match qui se joue entre les besoins de transparence des usagers et le développement d’un secteur qui se complexifie chaque année un peu plus à mesure que s’opèrent les déremboursements de l’Assurance maladie.

 

D’une part, si les fédérations de mutuelles et d’assurance ont signé cet engagement, chaque organisme reste libre de les respecter… Il faut donc relativiser un peu le triomphalisme de l’UNOCAM.

 

D’autre part, ce dont les usagers ont vraiment besoin, c’est de savoir s’ils en ont pour leur argent, si les garanties sont valables et si leur complémentaire leur apporte effectivement la couverture à laquelle il s’attendait.

Le véritable enjeu, dans un marché aussi concurrentiel, est bien de donner à chacun tous les moyens d’évaluer le rapport qualité-prix du contrat et celui-ci se mesure notamment en comparaison avec les offres disponibles.

 

Certes, la clarification des termes peut aider à mieux comparer les contrats entre eux mais œuvrer pour une plus grande lisibilité, ce n’est pas la même chose que travailler à améliorer la comparabilité des offres. Dans le premier cas, la lettre d’engagement se limite à définir certaines notions et à simplifier quelques tournures ; dans le second cas, il s’agit de développer un service d’étalonnage des contrats par rapport à un « contrat type » grâce notamment à des marqueurs symboliques qui aideraient chacun à évaluer le contrat considéré par rapport aux autres.

 

Cet engagement pourrait aider les usagers à y voir plus clair mais il ne faut pas faire prendre des vessies pour des lanternes : non opposables aux marchands de complémentaires santé, les travaux de l’UNOACM pourraient aussi bien rester lettre morte.

 

Les usagers auraient, en fait, besoin d’un engagement plus résolu pour les aider à choisir leur contrat de complémentaire santé.

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