L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) publie ce jour la liste des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur. Ces MITM sont les médicaments pour lesquels une interruption de traitement est susceptible de mettre en jeu le pronostic vital des patients à court ou moyen terme, ou représente une perte de chance importante pour les patients au regard de la gravité ou du potentiel évolutif de la maladie.
Jusqu’à présent la qualification d’un médicament comme MITM était l’apanage des seuls laboratoires, selon un arrêté fixant les classes thérapeutiques concernées.
L’ANSM peut désormais compléter cette liste, ce qui constitue une avancée pour les patients. L’agence a ainsi ajouté 557 médicaments (notamment anti-cancéreux, traitement de l’hypertension artérielle pulmonaire…), qui n’avaient donc pas été considérés comme MITM par les laboratoires concernés par leur production !
Des obligations assorties de sanctions, en théorie en tout cas.
Pour chaque MITM, les laboratoires doivent :
- Informer les professionnels de santé et les patients de toute rupture ou risque de rupture ;
- Mettre en œuvre des plans de gestion des pénuries ;
- Procéder à l’importation d’une alternative au MITM ;
- Constituer un stock de sécurité de 2 mois (sauf exceptions) ;
- Ne pas cesser la commercialisation de MITM moins d’un an après information de l’ANSM ou avant la mise en place de solutions alternatives permettant de couvrir le besoin.
France Assos Santé salue la mise en œuvre de cette mesure, rendue possible par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2024, et appelle l’ANSM, le « gendarme du médicament », à faire strictement respecter la loi. Enfin, France Assos Santé considère que les associations doivent pouvoir contribuer à l’évolution de la liste des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur.