Plus de 8 millions de dossiers pharmaceutiques (DP) ont été créés dans plus de 15 000 officines : un succès qui devrait convaincre les plus résistants au changement !

Rappelons que la phase pilote du dossier pharmaceutique (DP) a commencé début juin 2007 dans plusieurs officines de six départements.

 

Par suite, l’expérimentation a été prolongée et progressivement étendue à tous les départements français. Le 2 décembre 2008, la Commission nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) autorisait la mise en œuvre généralisée du DP.

 

Dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2008, l’autonomie du DP par rapport au Dossier médical personnel (DMP) a été consacrée.Au 31 mai 2010, 8 234 858 dossiers pharmaceutiques (DP) ont été créés dans 15 328 officines ; c’est un succès, et il tient à deux facteurs :

 

  • l’intérêt, pour les usagers, de disposer d’un outil au service de la sécurité des soins puisqu’il permet d’éviter les contradictions médicamenteuses ;
  • l’implication de nombreux officinaux qui trouvent là un argument supplémentaire à leur perception comme acteurs de santé publique.

 

Les départements d’Ile-de-France ainsi que ceux du sud-est de la France, parmi les plus « résistants », font montre d’un taux de raccordement et d’un nombre de DP créé par habitant qui laissent à penser que professionnels et usagers ont besoin d’être accompagnés pour adopter le DP compte tenu de spécificités locales.

 

Ce retard doit pouvoir être combattu, à grand renfort de communication et de pédagogie en direction des pharmaciens mais aussi par l’inscription de l’obligation de proposer un DP et de l’alimenter dans le Code de la santé publique.

 

Surtout, les usagers ont à jouer un rôle « traction » puisque, toutes choses égales par ailleurs, plus la demande de DP s’intensifiera, plus l’offre des professionnels grandira. Les remparts socio-comportementaux devront donc céder sous la pression de la volonté des « clients » qui se fait de plus en plus pressante partout en France.

 

Début mai 2010, la CNIL a autorisé, à titre expérimental, l’utilisation du DP dans les pharmacies hospitalières. Ainsi, grâce au DP, les pharmaciens exerçant tant en ville qu’à l’hôpital auront accès à la connaissance de l’intégralité des médicaments reçus par un patient, en dehors de ceux destinés à la pharmacie familiale.

 

En outre, les fonctionnalités du DP s’étoffent. Il devient notamment possible de diffuser simultanément une alerte sanitaire à l’ensemble des officines raccordées au dispositif.

 

Le Conseil national de l’ordre des pharmaciens (CNOP), en investissant sur la concertation de la profession et l’autofinancement de l’outil, offre la possibilité aux officinaux de s’approprier le DP dont les avantages profitent d’abord à la santé des usagers. 

 

Objectif annoncé par le CNOP d’ici la fin de l’année : création de 10 millions de DP et 20 000 officines raccordées (sur 22 000). Mais l’acculturation se vérifiera aussi par l’usage du DP au quotidien, tant du côté des patients que du côté des professionnels. 

 

C’est à partir de là que nous pourrons vérifier l’efficacité du DP en évaluant le nombre d’accidents médicamenteux évités grâce à la prévention qu’il permet…

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