La revendication tarifaire doit-elle être prioritaire dans la revalorisation de la médecine de premier recours ?

Alors qu’un appel à la grève des généralistes a été lancé pour ce jeudi 11 mars par plusieurs syndicats représentatifs de la profession, le CISS rappelle qu’il a toujours soutenu le développement d’une médecine de premier recours rénovée et dotée des moyens nécessaires au bon exercice de son rôle pivot pour l’usager au sein de notre système de santé.

 

De ce point de vue, il désapprouve l’appel à la grève centré sur une approche principalement tarifaire alors que tout le monde s’accorde sur le fait que les enjeux dépassent largement cette dimension qui ne peut, en tout état de cause, être traitée de façon isolée, comme un pré-requis à toute autre évolution.

 

En effet, nous croyons que le débat sur l’avenir de la médecine générale est avant tout essentiel parce qu’il soulève de très nombreuses questions qui sont au cœur des défis de l’organisation de notre système de santé pour le 21e siècle.

 

Tout d’abord, celui de la mobilisation des compétences pour assurer une véritable médecine de premier recours telle que définie dans la loi HPST. De ce point de vue, des évolutions ont déjà été engagées, notamment au niveau de la formation en médecine générale, mais leurs effets peuvent tarder à être palpables.

 

Ensuite l’avenir et l’excellence de la médecine de premier recours requièrent une rénovation profonde de son exercice et de ses modes de rémunération. Des solutions existent d’ailleurs qui conviennent aux besoins des usagers et aux attentes des professionnels : cabinets de groupe et interdisciplinaires, augmentation de l’activité salariée, augmentation des rémunérations au forfait pour équilibrer la part aujourd’hui trop importante accordée à la rémunération à l’acte, coopération des professionnels pour améliorer la coordination des soins …

 

Des solutions innovantes peuvent encore être recherchées pour maintenir l’attractivité de la médecine générale chez les jeunes médecins et pour garantir le déploiement durable d’une offre de soins de premier recours réellement accessible, sans dépassement d’honoraires et sur l’ensemble du territoire.

 

Les négociations autour de la convention médicale confiée à Bertrand Fragonard et la réflexion sur la refondation de la médecine libérale confiée à Michel Legmann devraient fournir ces solutions innovantes tellement attendues.

 

Mais, il faut tout autant attendre de l’Etat qu’à travers les Agences régionales de Santé il donne les moyens aux schémas régionaux d’organisation sanitaire ambulatoires d’apporter des réponses plus en phase avec les réalités locales pour permettre une utilisation optimale des moyens au service des usagers et dans le respect des exigences légitimes de bonne pratique des professionnels.

 

C’est autour de ces questions prioritaires de réorganisation de l’exercice médical de premier recours que nous souhaiterions voir les syndicats de professionnels et les associations d’usagers s’exprimer de façon commune au sein des diverses instances d’où sont sensées émerger les décisions en santé.

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