Perte d’autonomie : c’est d’une réponse nationale dont nous avons besoin !

Le département de la Saône-et-Loire, dirigé par Arnaud Montebourg vient d’adopter un « impôt local » pour les personnes âgées et handicapées.

 

Rendu nécessaire par la défaillance de l’État – sur ce point Arnaud Montebourg a raison –, ce nouvel impôt départemental permettrait de financer les besoins croissants et pressants dus à un indice de vieillissement supérieur à la moyenne nationale.

 

La Saône-et-Loire, magnanime, agirait donc sous l’emprise d’un besoin impérieux de recettes pour couvrir le risque de la dépendance et espère ainsi contraindre l’État à prendre ses responsabilités et « tenir ses promesses » sur le cinquième risque.

 

Ce coup de force attente au principe d’universalité de la République car il aggrave les inégalités de traitements sur le territoire selon que l’on réside dans un département ou dans un autre. Au surplus, il complique encore le mode de financement de la perte d’autonomie.

 

Le département de la Saône-et-Loire, mais aussi la Nation toute entière, a beaucoup à perdre de cette stratégie car le sentiment d’injustice produit par cet impôt local risque d’engendrer le rejet en bloc de toute contribution collective destinée à couvrir le risque de la dépendance.

 

Ce réflexe nuirait gravement à la mise en place d’une protection solidaire contre le risque de la dépendance car sans solvabilisation collective il n’y a pas d’universalisme dans la prise en charge ni d’égalité dans le traitement des besoins des personnes en perte d’autonomie. Or, c’est précisément contre la tentation individualiste que nous devons lutter : car l’individualisme, c’est le socle idéologique de l’assurance.

 

Notre pays doit se donner les moyens financiers pour protéger les personnes dont l’autonomie est affectée, quelle qu’en soit la cause. Cela passe par la mise en place d’une ou de plusieurs contribution(s) solidaire(s). Il y a d’ailleurs des marges de manœuvre dans un certain nombre de revenus exonérés de toute fiscalité.

 

Si l’état de « nécessité » a forcé le département de Saône-et-Loire à créer un nouvel impôt, comme le Crédit municipal de Paris qui vient de créer le prêt à taux zéro pour financer les dépenses de santé, ce n’est pas pour autant tolérable.

 

De tels choix font le lit d’un individualisme délétère, là où nous préférons une solidarité vertueuse. C’est d’une réponse nationale dont nous avons besoin !

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