Critiques et calomnies…

Le Collectif interassociatif sur la santé est actuellement l’objet d’attaques visant à mettre en cause ses positions et son indépendance de vue.

 

  • Certains sont hostiles au soutien, même critique, formulé par les associations du CISS au projet de loi « Hôpital, patients, santé, territoires » (HPST). C’est normal, c’est le débat démocratique. Nous regrettons que la mise en cause se base uniquement sur le mot « soutien » et que l’on refuse de voir les éléments que nous développons sur la dimension « critique ».

 

Trois raisons nous ont conduits à ce soutien : la recherche d’une organisation plus rigoureuse de la santé en région face au défi des déserts médicaux, la reconnaissance légale de l’éducation thérapeutique qui va dans le sens d’une meilleure qualité des soins, et les dispositions protégeant nos concitoyens contre les refus de soins qui se multiplient.

 

Le projet de loi « HPST » a été précédé d’importantes concertations dans lesquelles nous avons essayé de nous faire entendre. Obtenant une prise en compte partielle de nos revendications, nous apportons un soutien critique à ce texte … qui doit aller plus loin :

 

– En renforçant la démocratie sanitaire face aux pouvoirs importants confiés aux directeurs d’hôpital et d’agence régionale de santé.

– En garantissant le financement de l’éducation thérapeutique pour son véritable développement et en incluant ces actions d’éducation thérapeutique dans un plan de soins coordonnés pour tous les malades chroniques.

– En organisant une meilleure lisibilité du système de santé pour les usagers qui bénéficieront de soins plus sûrs mais aussi plus éloignés, ce qui nécessite que chaque région se dote de plans de déplacements sanitaires centrés sur les besoins des populations. 

– En créant de nouveaux droits des patients face à l’informatisation des données personnelles de santé ou en permettant aux associations de plaider pour le compte des victimes de ce système de santé.

 

C’est de cette façon que nous entendons agir : proposer ET protester.

 

Proposer toujours, protester quand cela ne va pas dans le bon sens ou qu’on identifie des risques de dérive. C’est l’objet du « soutien critique » apporté au projet de loi « HPST ». Aucune des associations membres du CISS n’a souhaité que nous nous enfermions dans une opposition de principe à un projet de loi qui se propose de mieux organiser la santé. Aucun de nous n’a pensé non plus que nous devions rester sans proposition face aux préoccupations qui n’étaient pas prises en compte dans ce projet de loi.

 

 

  • Certains nous font même un procès d’intention sur les méthodes qui ont toujours été les nôtres : une discussion ouverte avec l’ensemble des acteurs de la santé !

 

Pour ceux-là, le fait que des représentants du CISS participent à des colloques organisés par l’industrie pharmaceutique porte atteinte à notre indépendance. Comme si nous n’étions pas là pour dégager des solutions pragmatiques, dans le but qu’un travail avec ces mêmes industriels participe au mieux à la recherche des réponses que nos concitoyens attendent pour une meilleure vie avec les traitements.

 

A ceux-là, nous confions que nous n’avons pas l’intention de renoncer à notre bonne méthode qui consiste à parler à tout le monde et à chercher de tous côtés des soutiens pour améliorer les conditions dans lesquelles nos concitoyens accèdent au système de santé et pourraient en tirer un meilleur bénéfice.

 

Oui, nous continuerons à travailler avec la Caisse nationale d’assurance maladie, comme avec les autres acteurs du régime général, pour trouver des solutions sur l’encadrement des dépassements d’honoraires et les refus de soins.

 

Oui, nous continuerons à travailler avec les acteurs de l’assurance complémentaire quand ils s’intéressent à proposer des solutions pour permettre l’accès du plus grand nombre aux complémentaires.

 

Oui, nous continuerons à travailler avec les professions médicales et paramédicales (syndicats, ordres, sociétés savantes) pour favoriser les convergences nécessaires à une coordination des soins si indispensable pour une meilleure qualité de vie malgré la maladie.

 

Oui, nous continuerons à travailler avec les députés et les sénateurs de toutes appartenances politiques car nous avons besoin de soutiens au Parlement pour faire adopter les solutions que nous préconisons et qui ont été recalées dans la concertation ministérielle.

 

Oui, nous voulons continuer à travailler avec des instances nationales parfois sourdes à nos messages et difficilement perméables à nos attentes pour des avancées indispensables en santé publique. Qui peut imaginer que l’échec dans la reprise de nos propositions va nous affaiblir ?

 

Oui, nous avons l’intention de continuer à échanger avec tous les acteurs du domaine de la santé. D’abord, parce que nous ne croyons pas à l’affrontement et que nous préférons la confrontation, même si elle est dure. Ensuite, parce que les associations qui composent le CISS ne sauraient se satisfaire d’appartenir à un club d’égarés dont les propositions sont sans perspectives. Enfin, parce que la production du changement dans la santé est notre vœu le plus cher.

 

  • Pour en finir, et répondre très directement aux premiers et aux seconds :

 

Quant il faut refuser, au nom de l’indignation, nous protestons, comme dans l’opposition au fichier Edvige ou encore dans notre protestation forte contre les dépassements d’honoraires… Dans l’actualité récente nous avons aussi montré notre capacité incontestable de veille et d’alerte dans la défense des droits des usagers au travers de notre retentissante opposition à tout transfert de données de santé informatisées issues du remboursement de la CNAMTS vers les assureurs complémentaires en dehors de l’Institut des données de santé. Et si nous n’obtenons pas satisfaction, il n’est pas question de continuer à occuper une place de « caution morale » à la Vice-présidence de cet Institut.

 

Quand il faut proposer nous le faisons, et nous continuerons à le faire comme nous l’avons toujours fait… C’est le cas sur les principes du projet de loi « HPST », qui est loin d’être ce qui s’est fait de pire depuis la loi Kouchner. En recherchant des solutions qui partent des préoccupations concrètes des uns et des autres, en les discutant avec TOUS les acteurs de la chaîne de soins.

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