Le 10 juin dernier, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM) a été informée par la société Philips de sa volonté de retirer mondialement certains appareils de ventilation mécanique, suite à l’identification d’un possible problème de conception de la mousse insonorisante présente dans ses dispositifs médicaux.
Nous avions dénoncé la priorisation de la communication du fabricant destinée principalement à rassurer ses investisseurs, sans consultation de l’ANSM à propos de la conduite à tenir envers les personnes malades (voir notre article).
Les appareils concernés par cette alerte sont destinés aux personnes souffrant d’apnée du sommeil ou nécessitant une assistance respiratoire, utilisés principalement à domicile. Selon les premières analyses, l’exposition à cette mousse pourrait provoquer dans certains cas des effets immédiats : irritation (peau, yeux et voies respiratoires), réaction inflammatoire, céphalées, asthme.
D’après le fabricant, une exposition à long terme serait susceptible d’entraîner des effets indésirables sur d’autres organes et un risque cancérigène.
Début juillet, l’ANSM établissait, en concertation avec les professionnels de santé, une conduite à tenir, avec notamment la recommandation pour les personnes concernées de ne pas arrêter leur traitement, quel que soit le type d’appareil utilisé.
Il était alors entendu que les pneumologues ou prestataires de soins à domicile contacteraient les personnes afin d’organiser la réparation ou le remplacement des équipements, selon la disponibilité du matériel.
Fin octobre, l’industriel faisait état du remplacement d’à peine 4% de son matériel (communiqué de Philips), la sortie de crise s’avère alors particulièrement incertaine.
En novembre, 5 mois après l’alerte, l’information des personnes fait toujours largement défaut.
L’absence de proposition d’autres appareils ne peut justifier un quelconque silence auprès des personnes concernées. L’information des personnes des risques identifiés est un droit ancré dans la loi du 4 mars 2002 sur les droits des malades. Ce droit est fondamental.
France Assos Santé appelle les professionnels et les prestataires à remplir sans attendre leurs obligation d’information des personnes malades concernées.
Nous demandons également à Philips de s’engager sur un calendrier précis et plus rapide de remplacement de son matériel défectueux.