Consentement éclairé et désignation d’une personne de confiance

Patients, vos droits

Certains actes de soins nécessitent le consentement libre et éclairé du patient. Pour l’aider dans sa prise de décision, le patient peut en outre désigner une personne de confiance. Définition et présentation de ces dispositifs santé mis en place pour aider les malades à faire entendre leur voix.

Donner son consentement éclairé implique d’avoir reçu une information claire et de s’inscrire dans une relation de confiance avec l’équipe soignante. Vous vous apprêtez à être hospitalisé(e) ou vous venez d’apprendre que vous avez une maladie grave ? Dans ces circonstances, faire des choix et poser des questions à l’équipe médicale peut être difficile. C’est là qu’intervient l’éventuelle désignation d’une personne de confiance.

Consentement éclairé du patient : définition et pré-requis

Avant de donner son consentement aux soins, le patient doit bénéficier d’informations loyales, claires et adaptées à son degré de compréhension de la part des équipes soignantes et médicales tout en étant libre de toute pression ou contrainte. Donner son consentement éclairé implique de connaître les alternatives thérapeutiques envisageables, c’est-à-dire les autres moyens de traiter le(s) problème(s) de santé rencontré(s) avec leurs avantages et leurs inconvénients… C’est sur la base de cet échange que le patient pourra accepter ou refuser ce que préconisent les professionnels de santé. Ces derniers devront obligatoirement respecter la volonté du patient.

Les cas où le consentement peut être demandé :

Un consentement éclairé peut être demandé au patient lors d’un examen clinique habituel dont certains gestes peuvent être désagréables et à l’occasion d’investigations complémentaires qui peuvent être sensibles sans pour autant être invasives ou physiquement délicates (par ex. un dépistage du VIH). Autre cas pouvant nécessiter le consentement du patient : les choix de traitements, de leur surveillance ou encore de leurs suites. Enfin, le consentement du patient peut être sollicité lorsque ce dernier participe à la formation d’étudiants ou de professionnels de santé, ou encore à des publications qui permettraient une identification…

 Bon à savoir en matière de consentement éclairé : aucune obligation légale n’oblige le patient à signer ce que les professionnels de santé appellent souvent un « formulaire de consentement écrit ». Les seuls cas où un accord écrit du patient est obligatoire correspondent aux situations où les actes sont pratiqués dans l’intérêt d’autrui (diagnostic d’une maladie chez le fœtus, prélèvement d’organe(s)…), ou dans l’intérêt général de la connaissance (recherche biomédicale), ou encore lorsqu’ils sont soumis à des conditions précises spécifiques (par exemple pour la procréation médicalement assistée…).

Les cas particuliers de consentement exprimés par un tiers

Dans certains cas, il est difficile, voire impossible, de demander à un patient d’exprimer personnellement son consentement avant un acte de soin :

  • pour les patients mineurs, en particulier les jeunes enfants : ce sont alors les parents ou les représentants légaux qui donnent le consentement,
  • pour les patients majeurs sous tutelle : l’expression du consentement éclairé revient au tuteur si le juge en a décidé ainsi lors de la mise sous tutelle ou plus tard, en fonction de l’évolution de l’état de santé du patient. En dehors d’une telle décision du juge, le principe d’autonomie s’applique à un adulte protégé qui ne pourra être représenté dans l’expression de son consentement.
  • pour les patients dont l’état de santé ne leur permet pas de s’exprimer au moment où les soins sont nécessaires. Dans ce cas, le médecin ou l’équipe soignante devra obtenir le consentement éclairé, soit de la part des proches, soit de la part de la personne de confiance si le patient a procédé à sa désignation.

Dans tous les cas, face à une situation de santé grave et urgente et dans l’incapacité d’expression du patient et de ses représentants éventuels, les médecins et les équipes soignantes doivent réaliser les soins nécessaires sous leur seule responsabilité.

Désignation d’une personne de confiance

Par souci de prévoyance ou parce que vous venez d’apprendre que vous êtes malade ou devez être hospitalisé, vous pouvez procéder à la désignation d’une personne de confiance. Cette dernière pourra vous aider dans vos décisions et pourra faire appliquer vos directives éventuelles auprès des professionnels de santé.

Dans le cas d’une hospitalisation, c’est l’établissement qui doit vous proposer la désignation d’une personne de confiance, lors de votre arrivée, via un formulaire. La désignation de cette personne de confiance durera le temps de l’hospitalisation (au-delà uniquement si vous en faites la demande).

Vous êtes libre de désigner qui vous voulez, tant que la personne de confiance est majeure et qu’elle accepte le rôle que vous lui confiez. La désignation d’une personne de confiance doit se faire par écrit et est révocable à tout moment. Assurez-vous que votre médecin traitant et/ou l’équipe médicale soit au courant et que cette information soit conservée dans votre dossier médical. Vous pouvez à tout moment désigner une autre personne de confiance (toujours par écrit).

Définition et rôle d’une personne de confiance

Le rôle d’une personne de confiance consiste à :

  • vous accompagner dans vos démarches, vous aider à prendre des décisions si vous en ressentez le besoin, assister avec vous aux entretiens médicaux. Le personnel médical ne peut pas refuser la présence de votre personne de confiance, qui au demeurant n’est pas obligatoire,
  • recevoir l’information et être consultée si votre état de santé ne permet pas de vous exprimer. La personne de confiance est le contact privilégié de l’équipe médicale, en particulier dans des phases avancées ou terminales d’une affection grave ou incurable. Son avis prévaut sur tout autre avis non médical, à l’exclusion d’éventuelles directives anticipées.
  • exprimer d’éventuelles directives anticipées au sujet de l’arrêt ou de la limitation d’un traitement jugé inutile, ou de la prolongation de la vie.

Diagnostic ou pronostic : du consentement éclairé à la volonté de ne rien savoir

Si vous préférez ne rien savoir, c’est là votre droit ! Vous devez alors le manifester explicitement : c’est la seule situation dans laquelle le médecin peut ne pas remplir son obligation d’information.

Toutefois, même si vous ne voulez pas savoir ce que vous avez, les professionnels ont le devoir de vous informer des bénéfices et des risques liés aux examens, traitements ou interventions qui seront pratiqués. Refuser de savoir ce que l’on a ne veut pas dire que vous refusez de savoir ce que l’on va vous faire !

Notez cependant que s’il existe un risque de transmission à un tiers, le médecin devra vous informer du diagnostic, malgré votre refus.

 

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2 commentaires

  • elise dit :

    Bonjour

    Que se passe t’il dans le cas en cas de recherche à risques et contraintes minimes RIPH2 pour le consentement des personnes sous protection? Leur accord oral suffit il aussi ?

  • Françoise HAMEL dit :

    Lorsqu’un usager majeur est hospitalisé librement dans un établissement de soins psychiatriques de réinsertion, d’où il peut sortir librement et ne rentre pas doit-on appeler
    – la personne à prévenir ?
    – la personne de confiance ?
    – la personne ?
    est ce que ce choix doit figurer dans le règlement intérieur ?

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