A l’hôpital ou dans les pharmacies en ville, les cas de pénuries de médicaments sont, depuis quelques années, de plus en plus nombreux. Les pouvoirs publics peinent à régler le problème. Même si des mesures existent, elles n’apportent pas de solutions à la source. L’annonce toute récente de nouvelles tensions d’approvisionnement de corticoïdes en atteste.
Face aux tensions d’approvisionnement de plusieurs corticoïdes, le 24 mai dernier l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a annoncé avoir convoqué les fabricants concernés afin qu’ils remédient à la situation dans les plus brefs délais. Mazette !
Selon l’agence, « les fabricants ont mobilisé des stocks au niveau national permettant de garantir la couverture des besoins des patients. Il peut être encore difficile pour certains d’entre eux de se procurer facilement des corticoïdes par voie orale ou injectable. Le retour à une disponibilité normale de ces médicaments dans les pharmacies d’officine ou hospitalières est attendu d’ici la fin du mois de juin 2019 ».
Dans son communiqué, l’ANSM annonce maintenir son dispositif de suivi renforcé et « rappelle aux fabricants leurs engagements de mettre en œuvre des importations afin de sécuriser la couverture pérenne des besoins des patients. Les modalités pratiques de mise en œuvre de ces importations seront prochainement communiquées ».
Les patients chroniques en première ligne
D’ici à ce que la situation se règle, les patients sont invités à… patienter. « En dix ans, le nombre de ruptures de stock de médicaments dits à intérêt thérapeutique majeur a été multiplié par dix. D’environ 50 en 2008, on est passé à 530 en 2017. C’est spectaculaire », pointait en janvier Alain-Michel Ceretti, le président de France Assos Santé dans les colonnes du quotidien L’Humanité. Quand la situation se règle pour un médicament, c’est un autre qui vient à manquer.
En janvier 2019, France Assos Santé publiait une étude sur les pénuries de vaccins et de médicaments menée auprès d’un échantillon de 955 personnes, représentatif de la population française. Selon ses résultats, un quart d’entre elles se sont déjà vu refuser la délivrance d’un médicament ou d’un vaccin pour cause de pénurie. Ce taux grimpe à 31 % pour les personnes atteintes par une affection de longue durée (ALD).
Les conséquences de ces ruptures d’approvisionnement sont loin d’être anodines. Près de 15 % des personnes interrogées dans le cadre de cette enquête rapportent une augmentation des symptômes et 4 % des erreurs dans la prise de médicaments de substitution. Plus inquiétant encore, pour une personne sur vingt, les difficultés d’accès aux traitements ont engendré la nécessité d’une hospitalisation.
Certaines stratégies industrielles posent question
« Au-delà du risque évident pour la santé individuelle des personnes, ces ruptures d’approvisionnement constituent une menace potentielle pour la santé publique » rappelle Alain-Michel Ceretti. En l’absence de traitements, les risques de transmissions de certaines pathologies augmentent (syphilis, VIH). Quant aux pénuries de vaccins, elles sont susceptibles de saborder des années d’efforts en santé publique.
Pour France Assos Santé, les industriels sont très largement responsables de ces pénuries qui sont principalement dues à des stratégies financières contestables, à un désengagement de certains médicaments ou encore à une hyper-concentration des sites de productions.
C’est ainsi que les vaccins monovalents adulte contre l’hépatite B ont connu des tensions d’approvisionnement de janvier 2017 à mars 2018 en raison d’un incident sur une unique chaîne de production approvisionnant toute l’Europe (laboratoire GSK).
Des mesures vraiment efficaces sont attendues
Autre exemple : en 2014, le laboratoire Sanofi-Aventis a arrêté purement et simplement la commercialisation de plusieurs dosages d’un médicament utilisé dans le traitement de la syphilis et en prévention de la rechute des rhumatismes articulaires aigus chez les enfants.
En 2017, les laboratoires Sanofi Pasteur et MSD Vaccins ont opéré des choix stratégiques qui ont mené à une situation de pénurie en vaccin VPP 23. Cette pénurie a directement conduit à un déficit de la couverture des patients immunodéprimés.
La responsabilité des laboratoires est également engagée dans les cas de tensions d’approvisionnement en corticoïdes qui touchent actuellement le territoire. Ces tensions résultent dans ces cas précis de retards de fabrication et de défaillances en production.
Des mesures visant à contenir la problématique des pénuries de médicaments sont annoncées de longue date par les industriels (stocks de sécurité, sites back-up, recherche de fournisseurs alternatifs), mais aucune n’a réellement été mise en œuvre avec succès. On le voit à nouveau avec les tensions d’approvisionnement qui touchent les spécialités à base de corticoïdes.
Les usagers réclament plus de transparence
Face à ce constat, France Assos Santé a renouvelé en janvier sa demande d’une régulation plus efficace de la part des autorités sanitaires nationales. Nous attendons l’annonce d’un plan d’action en espérant qu’il comporte des mesures fortes à la hauteur des enjeux.
En mai dernier, France Assos Santé a par ailleurs adressé conjointement avec une trentaine d’acteurs associatifs un courrier à la Commission européenne pour demander une meilleure transparence sur les causes de ces ruptures et sur les plans de gestion des pénuries mis en place par les laboratoires. Il serait temps que ça cesse !
et bien voila ca arrive sur moi malade probleme rupture de stock hypertenseur aldactazine quoi faire on laisse mourir les gens en france