éviter les régimes amaigrissants drastiques

Pourquoi faut-il éviter les régimes ?

C’est maintenant un fait scientifiquement avéré : quel que soit le type de régime que vous entreprendrez, il y a de fortes chances que vous ne perdiez pas vos kilos en trop. Cerise sur le gâteau, ces diètes amaigrissantes présenteraient par ailleurs des risques non négligeables pour la santé. 

Non, les régimes ne sont pas efficaces et, oui, ils sont dangereux. Telles sont, en gros, les conclusions d'un rapport publié en novembre 2010 par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (Anses), portant sur « les risques liés aux pratiques alimentaires d’amaigrissement ». Cette expertise collective constitue aujourd’hui encore une référence sur le sujet.

Dangereux, Julie* ne l’a jamais vraiment vérifié, mais inefficace, elle peut en témoigner. En 2008, convaincue de ce qu’elle a lu dans la presse et entendu autour d’elle, la jeune femme entreprend de suivre le régime du Docteur Dukan. En un mois et demi, elle perd 11 kilos ! « Ça m’a épuisée », se souvient Julie. Elle décroche rapidement du régime hyperprotéiné. « En quelques mois, j’ai tout repris, avec en prime quelques kilos de plus ». La belle affaire…

Des régimes qui au final font prendre des kilos

Atkins, Cohen, Dukan, Montignac, Weight Watchers… Quelle que soit l’approche : « La reprise pondérale concerne 80% des sujets à un an et augmente à long terme », prévient l’Anses. Et de préciser que la pratique de ces régimes à visée amaigrissante est tout sauf anodine : « Le risque d’apparition de conséquences néfastes plus ou moins graves sur la santé ne peut être, dans tous les cas, négligé ».

Les experts de l’agence ont passé en revue 15 régimes parmi les plus populaires. Résultats de ces analyses : les régimes amaigrissants exposent à des déséquilibres importants susceptibles de provoquer des troubles cardiovasculaires, des atteintes au foie et aux reins (régimes hyperprotéinés, notamment) ou encore l’aggravation des problèmes d’ostéoporose.

Dans un ouvrage publié l’année dernière (qui a fait l’objet d’une chronique dans nos colonnes), Michel Desmurget, directeur de recherche pour l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) au centre de neurosciences cognitives de Lyon, apporte une meilleure compréhension de l’inefficacité de ces régimes : « Lorsqu’il s’aperçoit qu’on tape dans ses réserves, l’organisme adopte le mode famine et met en place différents mécanismes pour enrayer la poursuite du processus ».

Quand l’organisme se rebelle contre les restrictions

Une restriction trop importante des apports alimentaires altère par exemple le fonctionnement du système hormonal en augmentant la production de l’hormone liée à la faim en même temps que diminuent les quantités de celle censée assurer la satiété. Les mécanismes physiologiques de récompense sont en outre activés au maximum. « Non seulement le sujet est affamé en permanence mais en plus le plaisir consécutif à la prise alimentaire est décuplé ». Autant dire que le sujet n’a aucune chance.

Avis, donc, aux personnes qui seraient encore tentées par un régime, notamment celles qui n’ont pas besoin de perdre du poids dont on sait qu’elles sont pourtant nombreuses à se lancer dans ce type de pratiques (voir encadré ci-dessous). L’important : prendre son temps et ne pas chercher une réduction de poids trop rapide.

La lutte contre les kilos en trop « doit viser, confirme l’Anses, une réduction adaptée et prudente du poids, planifiée précocement (afin de pouvoir agir sur les facteurs à l’origine) puis une stabilisation avec des moyens appropriés ». Autrement dit, sans changement en profondeur du comportement alimentaire, point de salut. C’est justement le boulot des diététiciennes et des médecins nutritionnistes que de vous y aider.

Bouger et bien manger, on y revient toujours…

Pour l’Anses, « rien ne peut remplacer une alimentation équilibrée et diversifiée. La clé pour ne pas prendre ou reprendre du poids est de veiller à ce que les apports énergétiques journaliers ne dépassent pas les besoins ». C’est aussi simple que ça… Doit-on également rappeler que le maintien d’un poids santé, comme d’un « équilibre santé » en général, nécessite de limiter la sédentarité, privilégier les déplacements à pied ou en vélo et pratiquer une activité physique régulière.

Lasse… Après l’échec de son régime Dukan, Julie a consulté un nutritionniste puis un spécialiste de la médecine chinoise. Sans plus de succès. Aujourd’hui elle a tout arrêté… et a perdu 20 kg sans les avoir repris. « J’ai quitté mon jules. Il faut croire que je suis mieux dans ma tête ». Une autre piste à suivre avant l’été ?

* Prénom d’emprunt

QUAND LA MINCEUR VIRE À L'OBSESSION

L’étude INCA 2 a ainsi montré que plus de 30 % des femmes ayant un poids normal et 15 % des femmes minces ont suivi un régime pendant l'enquête (2006-2007) ou avaient suivi un régime l'année la précédant. Plus récemment l'étude Nutrinet « a montré que près de deux femmes sur trois de poids normal font des régimes et 27 % des hommes de poids normal disent souhaiter maigrir », rapporte l’Anses.

1 commentaires

  • Gérald Bouillaud dit :

     Je suis d'accord avec tout ce qui est dit dans votre article. Avant d'opter pour un régime, il est nécessaire de demander conseil à un médecin et de ne pas suivre bêtement un régime qui convient à une personne mais pas à tout le monde.

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