Stop à la prise en otage des patients dialysés !

Depuis plus de deux semaines, une partie du personnel soignant de la clinique du Pont de Chaume de Montauban est en grève.

« Cette grève a un impact fortement délétère pour les patients dialysés de la clinique, qui doivent se rendre sur place trois fois par semaine pour y recevoir leur traitement, pendant une durée de quatre à cinq heures« , s’indignait l’association de patients concernés par l’insuffisance rénale Renaloo dans un communiqué de presse, que l’on a tenu a relayé ici, en soutien à son action de mobilisation.

Depuis, les choses ont évolué dans le bon sens. Il n’ y a plus de blocage rue des Arts, ni à l’entrée principale. Excepté l’hospitalisation, l’ensemble des consultations, les plateaux techniques (scanner, radio, etc.) et la plupart des services comme la maternité ou celui de dialyse fonctionnent normalement. « La clinique du Pont de Chaume fonctionne à 50 % », assurait lundi 9 novembre le directeur Gauthier Escartin.  Le directeur du travail Pierre Garcia qui joue le rôle de médiateur dans ce conflit, continue de travailler avec la direction et la CGT afin de trouver un accord de sortie de crise.

Grève à la clinique du Pont de Chaume de Montauban. Stop à la prise en otage des patients dialysés !

Si pour la plupart des autres activités médicales, des lieux de replis ont été trouvés, il n’est pas envisageable pour les personnes souffrant d’insuffisance rénale et traitées par dialyse de les transférer ailleurs. La Clinique du Pont de Chaume, située à Montauban en Midi-Pyrénées, au nord de Toulouse, est le seul centre de dialyse du département.

La dialyse est vitale !

Les patients doivent leur survie à ces séances. Ils sont fatigués et fragiles. Le fait de manquer ou de retarder une séance peut avoir des conséquences médicales dramatiques.

Les difficultés d’accès à la clinique, le contexte conflictuel, les incertitudes quant à la possibilité d’être traité sont inacceptables pour des patients aussi vulnérables.

Renaloo tient à rappeler à l’ensemble des parties prenantes les responsabilités qui sont les leurs :

  • Au personnel gréviste, l’éthique et les valeurs du soin qui sont inhérents à leur métier. Sans remise en question du droit de grève, les risques qu’ils font courir à leurs patients en refusant les réquisitions relèvent de la maltraitance et de la non-assistance à personnes en danger.
  • A la direction de la clinique et au groupe Vedici, l’impérieuse nécessité de trouver sans délai une issue à ce conflit en s’engageant de manière volontariste dans les négociations.
  • A la Préfecture du Tarn-et-Garonne, à la Gendarmerie nationale, à l’Agence régionale de santé (ARS), au Ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, leur rôle est de faire appliquer les réquisitions, d’assurer par tout moyen la continuité des soins dans de bonnes conditions pour les patients et de tout mettre en oeuvre pour que le conflit prenne fin au plus vite.

Yvanie Caillé, Directrice de Renaloo

Créatrice en 2002 du site web Renaloo.com, devenu association de patients sur les maladies rénales, la dialyse et la greffe, qu’elle dirige actuellement, Yvanie Caillé a fait partie entre 2005 et 2011 du Conseil d’Orientation de l’Agence de la biomédecine et a co-fondé en 2009 le groupe de réflexion ‘Demain la Greffe’, qui s’est mobilisé durant la révision de la loi de bioéthique de 2011, pour obtenir notamment la possibilité de donner un rein à un ami. Très impliquée dans le web et la e-santé, elle vit avec une maladie rénale depuis l’âge de 12 ans, et fait par ailleurs partie de l’équipe de Coopération Patients.

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