Ces deux dernières semaines, nous avons observé les ados et les parents de la famille Junot et leurs comportements face à l’alcool.
En effet, 3,8 millions de Français ont une consommation d’alcool à risque, et mettent leur santé en danger, s’exposant au cancer, aux maladies cardio-vasculaires, aux maladies hépatiques. Si l’on ajoute les décès suite aux accidents, suicides et troubles mentaux liés à l’alcool, on arrive à près de 50 000 morts en France, chaque année, imputables à la consommation d’alcool.
Mais comment faire lorsque l’on est devenu dépendant ? Lorsque la bonne volonté ne fonctionne plus, lorsque le cerveau, malgré nous, réclame sa « dose » ? Vers qui se tourner ? Quel(s) traitement(s) envisager ?
Petits ou gros soucis de santé, alimentation, environnement, prévention… Suivez les aventures de la famille Junot (Caroline, Mathieu et leurs 2 enfants, Sébastien et Sidonie) qui se pose les 1001 questions que nous nous posons tous quand il s’agit de notre santé…
Alcool : quand consulter ?
Comme nous l’avons vu la semaine dernière dans l’article de 66 Millions d’Impatients sur l’alcool mondain, un certain nombre de personnes peuvent perdre le contrôle sur leur consommation d’alcool au point que leur cerveau, suite à une altération des cellules, leur dicte qu’il leur faut absolument leur « dose ». Cette dépendance est bel et bien une maladie, et ne devrait pas, comme c’est souvent le cas, être considérée comme un comportement honteux.
Il existe différents traitements qui permettent de venir à bout de cette pathologie et cela vaut vraiment la peine d’aller consulter.
Dans la famille Junot, comme dans beaucoup de familles, tout le monde n’a pas le même comportement face à l’alcool. Les ados ont plutôt tendance à boire le week-end, entrainés par leurs amis, mais ils ne ressentent pas le besoin de boire dans la semaine. Au contraire, les parents multiplient volontiers les occasions de boire… Fêtes entre amis, restaurant en amoureux, déjeuner de travail… et Mathieu, le père, depuis quelques temps boit un ou deux verres de whisky le soir en rentrant du travail pour « se détendre »… Où se situe la frontière entre détente et dépendance ? C’est peut-être le moment d’aller en parler à un professionnel de santé ?
Alcool : qui consulter ?
En premier lieu, si vous ressentez que votre consommation d’alcool devient problématique, vous pouvez voir votre médecin généraliste qui est à même d’évaluer votre niveau de dépendance et, le cas échéant, vous orienter vers un spécialiste. Vous pouvez également prendre rendez-vous directement avec un addictologue, soit en cabinet privé, soit dans un centre spécialisé. Parmi ces centres, il existe les Consultations Jeunes Consommateurs (CJC), pour les jeunes jusqu’à 25 ans, dont nous avons déjà parlé dans 66 Millions d’Impatients (voir notre article « Alcool, adolescence et premières sorties »), ou bien encore les CSAPA, Centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (trouver l’adresse d’une structure intervenant en addictologie (CSAPA) près de chez vous en cliquant ici).
Dans un premier temps, un addictologue posera un diagnostic sur votre dépendance à l’alcool et sur les dommages éventuels que l’alcool a pu causer sur votre santé, comme l’apparition de troubles hépatiques.
Alcool : les traitements
Le docteur Laurent Karila, psychiatre-addictologue à l’hôpital Paul Brousse de Villejuif et porte-parole de SOS Addictions, explique qu’avec l’arrivée de nouveaux médicaments, les thérapeutiques pour traiter la dépendance à l’alcool ont changé.
- Dans le cas d’une consommation excessive d’alcool sans dépendance avérée, il y aura une prise en charge sur la base de conseils au malade pour l’aider à réduire sa consommation, possiblement accompagnée d’une psychothérapie motivationnelle.
- En cas de dépendance reconnue, on pourra envisager, en premier lieu, une période de sevrage de 7 à 10 jours puis un accompagnement médicamenteux et psychologique.
La période de sevrage peut se faire en ambulatoire, avec un programme de soins dans la journée, et un retour du patient chez lui chaque soir. Il existe quelques cas où le sevrage donnera lieu à une hospitalisation complète, par exemple si le malade est épileptique, s’il a des antécédents de delirium tremens (des crises hallucinatoires dues au manque d’alcool), s’il vit dans la rue, s’il a des addictions associées, s’il souffre de maladies psychiatriques ou encore si sa situation familiale est difficile et que le malade a besoin d’une « rupture » pour réussir son sevrage. Un traitement médicamenteux à base de réducteur d’appétence peut ensuite être proposé ainsi qu’une thérapie comportementale.
Les résultats de l’abstinence sont de 40 à 60 % de réussite, sans rechute, sur un an.
- Enfin, une nouvelle forme de traitement a fait son apparition en même temps qu’une nouvelle génération de médicaments qui rendent les patients indifférents à l’alcool. Ce sont des médicaments qui ne nécessitent pas forcément de passer par l’abstinence (bien que cela soit également possible) mais plutôt par ce que l’on appelle la « consommation contrôlée d’alcool ». C’est une option qui ouvre une voie à de nombreux malades pour lesquels l’abstinence totale faisait peur ou ne convenait pas et chez qui les rechutes pouvaient sonner comme autant d’échecs toujours plus décourageants. Dans le cas de la consommation contrôlée d’alcool, le suivi psychologique reste évidemment très important.
Laissons désormais la famille Junot profiter de ses vacances… Mais n’hésitez pas à prendre le temps de relire les conseils de l’été pour boire avec modération grâce aux deux récents articles de 66 Millions d’Impatients sur l’alcool :
"Les résultats de l’abstinence sont de 40 à 60 % de réussite, sans rechute, sur un an." Pourriez-vous citer vos sources ? Merci.