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Pourquoi faut-il limiter l’exposition au soleil ?

L’exposition au soleil comme facteur déclencheur des cancers de la peau est un fait on ne peut plus documenté. Le rayonnement solaire joue également un rôle dans la survenue ou l’aggravation de plusieurs autres pathologies. Revue d’effectifs…

La lumière du soleil est composée de plusieurs rayonnements de longueurs d’ondes différentes, tout comme l’est leur action sur la peau. Les rayonnements ultraviolets de type B (UVB) ne pénètrent que peu l’épiderme où ils se trouvent absorbés par les cellules de la peau. Les rayonnements ultraviolets de type A (UVA) en revanche pénètrent plus profondément. Les UVB provoquent au niveau de la cellule des altérations de son ADN qui à terme peuvent mener à la formation d’une cellule cancéreuse.

Les UVA participent quant à eux à la libération de radicaux libres dans les cellules des couches plus profondes avec pour effet analogue de modifier la structure de l’ADN des cellules et provoquer sur le long terme la formation d’un cancer. Environ 80 000 nouveaux cas de cancer de la peau (mélanomes) sont diagnostiqués chaque année, selon l’Institut national du cancer.

Autre exemple de maladie dont la survenue est influencée par le rayonnement solaire : la cataracte, une affection très répandue qui se manifeste à partir de la soixantaine par une opacification du cristallin. Seul traitement existant, l’intervention chirurgicale de l’oeil vise à remplacer le cristallin défectueux par une lentille. Vieillissement de la population oblige, cette intervention est aujourd’hui la plus pratiquée en France. Il est reconnu qu’une exposition excessive au soleil accélère l’apparition de ce trouble. D’où l’importance de privilégier les lunettes protégeant à la fois contre les UVA et les UVB.

L’allergie au soleil, bénigne la plupart du temps

Chaque année de nombreuses personnes sont également touchées par des allergies au soleil dont l’intensité est la plupart du temps modérée. La plus fréquente, la « lucite estivale bénigne » touche environ 10 % des personnes âgées de 15 à 40 ans, essentiellement des femmes. Cette allergie au soleil se traduit par l’apparition de petits boutons urticants et de vives démangeaisons.

Elle est causée par les UVA et ne touche que rarement le visage. La réaction allergique se manifeste au niveau du décolleté, sur les bras et les jambes dès le 2e jour d’exposition prolongée. La lucite estivale bénigne est susceptible de récidiver les années suivantes avec plus d’intensité. Quand c’est le cas, le médecin prescrira éventuellement des antihistaminiques ou des crèmes à base de corticoïdes. Pour les personnes se sachant atteintes, l’éviction du soleil est évidemment le principal conseil à suivre.

C’est le cas également des personnes atteintes du Lupus, une maladie auto-immune (déclenchée par une réaction de l’organisme contre ses propres organes) qui se caractérise par une alternance entre périodes de poussées (pendant lesquelles les symptômes se manifestent) et de rémission. Les douleurs articulaires constituent le principal symptôme du Lupus qui peut aussi se traduire par une plus grande sensibilité au soleil (éruptions cutanées rouges au niveau des mains, de la poitrine et des coudes notamment). C’est un fait par ailleurs démontré que le soleil est un facteur déclencheur des poussées.

Soleil et médicaments : une association parfois malheureuse

La prise de certains médicaments peut par ailleurs prédisposer l’organisme à une plus forte sensibilité vis-à-vis du rayonnement solaire. Cette « photo-toxicité » conduit à des brulures de type « coups de soleil » plus rapidement et sous l’effet d’une plus faible quantité de rayonnement. Parmi ces médicaments, on trouve :

  • des antibiotiques,
  • des anti-allergiques,
  • des médicaments utilisés dans le traitement de troubles cardiologiques,
  • des anti-cancéreux
  • ou encore des crèmes dermatologiques.

Le risque de photo-sensibilisation est indiqué dans la notice du médicament. Le médecin ou le pharmacien pourront également vous apporter des précisions sur les traitements que vous suivez. Si le médicament est utilisé localement (l’application d’une crème par exemple), la zone affectée sera celle où il s’est trouvé au contact de la peau. S’il est ingéré, l’ensemble des zones de la peau exposées seront affectées.

A distinguer de cette « photo-toxicité », la photo allergie, plus rare, résulte d’une réaction inadéquate du système immunitaire sous l’effet combiné de l’exposition au soleil et de la formation dans l’organisme d’un produit de dégradation du médicament. Cette réaction de nature allergique ne touche qu’un nombre limité de personnes et se manifeste sur toutes les zones exposées de la peau. En cas de réaction cutanée anormale suite à un bain de soleil, privilégiez, là encore, l’éviction totale et consultez un médecin.

Quand le soleil nous fait du bien

Malgré les risques que présente une exposition prolongée, le soleil constitue à dose modérée un véritable allié pour notre santé. Ses rayons jouent ainsi un rôle essentiel dans la synthèse de la vitamine, facteur clé dans la fixation du calcium sur les os. Il a donc un lien direct avec notre bonne santé osseuse. Dans certaines pathologies, le soleil est même recommandé à petite dose. C’est le cas par exemple du psoriasis, dont les symptômes peuvent être améliorés par une exposition aux rayonnements solaires. Le temps d’exposition doit évidemment être limité de 10 à 20 minutes en fonction de la teinte de peau. On conseille également de s’exposer plutôt le matin ou en fin d’après-midi. Demandez conseil à votre médecin.

Récemment, la littérature scientifique s’est même enrichie de publications qui tendraient à montrer qu’une exposition modérée au soleil pouvait être responsable d’une moindre incidence de plusieurs cancers. Ses rayons participeraient également à diminuer la pression sanguine chez des patients atteints de maladie cardiovasculaires. Ces études méritent toutefois d’être précisées.

Elles n’invitent en aucun cas à relâcher la vigilance quant aux risques que présente une exposition prolongée au soleil. Les autorités sanitaires recommandent aux estivants d’éviter toute exposition aux heures les plus chaudes (entre 12h00 et 16h00), le port de vêtements couvrants ou encore le recours à une combinaison anti-UV lors des baignades. L’utilisation d’une crème solaire est également conseillée mais elle « ne peut se concevoir sans le respect de ces règles générales de sécurité », insiste l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).

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