Traitement antirétroviral préventif : un outil complémentaire pour la prévention du VIH

Un nouvel essai thérapeutique dit de « Prophylaxie pré-exposition » (PrEp) vient de confirmer l’efficacité d’un traitement contre le VIH pris avant et après un rapport sexuel non protégé pour réduire considérablement le risque de transmission du virus.
Cette stratégie de « prévention médicamenteuse » a permis de réduire le risque de contamination de 86 % chez des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes non protégées, avec des pratiques à haut risque.

Fort de ces résultats, plus de 80 associations en Europe, dont Aides en France, demandent que soit autorisé dans l’Union européenne l’accès à la « prophylaxie pré-exposition » : un manifeste est en circulation pour cela (lien vers le MANIFESTE).

Obtenir une autorisation de mise sur le marché (AMM) d’une « prohylaxie pré-exposition »

Pour que le traitement soit accessible en pharmacie, il faut que le laboratoire qui le fabrique ait fait une demande d’autorisation de mise sur le marché soit au niveau européen auprès de l’Agence européenne du médicament, soit au niveau français auprès de l’Agence nationale de sécurité du médicament. En l’occurrence, la molécule utilisée dans le cadre des essais est fabriquée par le laboratoire Gilead et s’appelle Truvada®. C’est à ce laboratoire de déposer la demande d’extension d’autorisation de mise sur le marché, et il ne le fera que s’il anticipe un intérêt à le faire : il est donc important de l’y motiver en le réclamant haut et fort.

Un accès dans quelles conditions ?

Au-delà de l’autorisation de mise sur le marché, se pose la question de savoir dans quelles conditions une « prophylaxie pré-exposition » pourra être obtenue : il est très vraisemblable qu’elle devra être prescrite, mais à qui et selon quels critères ? Ces traitements pris à titre préventif seront-ils remboursés ?

Autant d’interrogations sensibles qui amènent les associations à demander que le Centre européen pour la prévention et le contrôle des maladies constitue un groupe de travail qui élabore des recommandations sur la bonne utilisation de la prophylaxie pré-exposition.

Un outil de prévention qui ne doit pas remplacer le préservatif

L’outil essentiel au cœur de la stratégie de prévention du VIH est et reste le préservatif. D’abord parce qu’il est plus efficace que la prophylaxie pré-exposition. Ensuite parce qu’il réduit également les risques de transmission d’autres infections sexuellement transmissibles (chlamydiae, gonocoques, syphilis…) ainsi que ceux de grossesse non désirée. Enfin parce qu’il est beaucoup plus facile d’utilisation (la prophylaxie pré-exposition requiert de prendre un traitement avant le rapport sexuel, mais aussi après celui-ci et le lendemain… avec le risque important d’oublier une de ces prises, et de voir alors le traitement perdre en efficacité), beaucoup moins cher, avec moins de risque d’effets secondaires (comme tout médicament, la prophylaxie pré-exposition est un produit actif qui agit sur l’organisme avec toujours des effets indésirables potentiels).

Beaucoup d’arguments pour affirmer que le préservatif ne perdra pas de sitôt sa position de meilleur compagnon de la sexualité à moindre risque. Mais la prophylaxie pré-exposition constitue, si elle est bien accompagnée pour être utilisée dans de bonnes conditions, une perspective de réelle alternative pour les réfractaires invétérés à la capote !

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