Intolérance au lactose

Au niveau mondial, 80% de la population de plus de 7 ans est intolérante au lactose. En France, le chiffre est plus faible, car l’Europe du Nord a bénéficié d’une mutation génétique, mais l’on dénombre quand même 20% d’intolérants.

Qu’est ce que cela veut dire ? Comment savoir si vous êtes intolérant au lactose ? Faut-il arrêter totalement les produits laitiers ? 66 Millions d’Impatients a fait le point sur la question.

Qu’est-ce que l’intolérance au lactose ?

Attention à la confusion fréquente : l’intolérance au lactose n’est pas une allergie au lait. Cette allergie ne concerne que 2% de la population, elle est liée au système immunitaire. C’est une réaction à une ou plusieurs protéines du lait. Contrairement à l’intolérance au lactose, l’allergie peut mettre la vie en danger. Elle est généralement détectée au cours de la première année de vie.

L’intolérance au lactose est un problème digestif lié à l’absence ou à l’insuffisance d’une enzyme nécessaire à l’assimilation du lactose : la lactase. On appelle les intolérants au lactose « lactase non persistants ». Le lactose est un glucide présent dans les produits laitiers, composé de glocose et de galactose. Le galactose se divise pour être absorbable. Quand par insuffisance ou absence de lactase, le sucre de lait n’est pas scindé dans l’intestin grêle, il arrive tel quel dans le gros intestin où il est fermenté par des bactéries, ce qui provoque flatulences, douleurs abdominales, diarrhées et ballonnements.

L’absence de production de lactase peut être génétique, dans ce cas elle est produite par le nouveau-né mais s’arrête après le sevrage, dans la petite enfance. La lactase disparaît de l’intestin grêle. On parle alors d’alactasie primaire comme cause de l’intolérance au lactose, elle est irréversible.

Certaines maladies détruisent la muqueuse de l’intestin, qui ne peut donc plus produire de lactase (allergie au gluten, cancers, maladies digestives). On parle alors d’alactasie secondaire. Les problèmes de digestion qu’elle entraîne sont généralement temporaires. La muqueuse se régénère lorsque la maladie d’origine est guérie et la production de lactase peut reprendre.

Le diagnostic

Les symptômes d’une intolérance au lactose étant très proches de ceux d’autres maladies plus ou moins graves – intestin irritable, maladie de Crohn, intolérance au gluten -, il convient de consulter un spécialiste pour établir un diagnostic précis. On consultera un gastro-entérologue, même si on peut déjà se faire une idée en éliminant le lactose de l’alimentation durant quinze jours et en vérifiant si les symptômes disparaissent ou persistent.

L’examen pour détecter l’intolérance au lactose, appelé « breath test », n’est pas douloureux et est très simple. Il s’effectue à jeun à l’hôpital. On commence par une première mesure de la quantité d’hydrogène dans l’air expiré. Généralement, le taux est proche de zéro. Après absorption d’une grande quantité de lactose, le test est répété toutes les demi-heures pendant deux heures. En cas d’intolérance, le taux d’hydrogène expiré sera plusieurs dizaines de fois plus élevé au moment où le lactose atteint le côlon.

Les dispositions à prendre

L’intolérance au lactose n’est pas grave et les symptômes faciles à calmer, tout simplement en limitant sa consommation en lactose.

On trouve du lactose bien sûr dans tous les produits laitiers, en quantité plus ou moins importantes ; les bactéries mangent le lactose, il y en a donc moins dans les fromages très fermentés et dans les yaourts. Attention, dans les yaourts industriels il peut y avoir du lait en poudre et donc beaucoup plus de lactose.

On trouve aussi du lactose là où on l’attend moins : il est souvent utilisé comme additif alimentaire et peut être présent dans certains aliments en boîte, en conserve, congelés ou préparés, comme le pain, les céréales, la charcuterie, les vinaigrettes, les préparations pour gâteaux et biscuits, ainsi que dans les colorants à café. L’industrie pharmaceutique l’emploie comme excipient, substance associée au principe actif d’un médicament pour en masquer la saveur et en faciliter l’absorption – près de 20% en contiennent, soyez vigilants et lisez bien les compositions.

Teneur en lactose de certains aliments selon l’Anses (ex-AFSSA) :

Aliment Teneur en lactose pour 100g/100ml
Charcuterie 1 à 4 g
Crème entière (pasteurisée ou UHT) 3,1 g
Crème glacée 6,7 g
Edam 45% 2 g
Emmenthal 0,1 g
Fondue au fromage 1,8 g
Fromage à raclette 0,1 g
Lait de brebis 4,6 à 5,4 g
Lait de chèvre 4,1 à 4,7 g
Beurre 0,6 g
Lait écrémé 5 g
Lait entier 3,5 % 4,8 g
Lait entier en poudre 38 g

Pour compenser le manque de lactase, on peut aussi prendre des compléments alimentaires en contenant. Absorbés juste avant le repas, ils atteignent les intestins en même temps que les produits laitiers et permettent de les assimiler correctement.

Pour le dosage, il vous faudra tâtonner et tester car tout dépend de la tolérance de chacun et de la quantité de lactose ingérée pendant le repas. De manière générale, préférez baisser votre consommation de lactose, et utilisez les compléments alimentaires seulement quand vous ne maîtrisez pas ce qui sera dans votre assiette : chez des amis, au restaurant…

Même chez les intolérants, il subsiste une capacité à digérer le lactose variable selon les individus. Il faut apprendre à se connaître et bien lire la composition des aliments. Il est possible de consommer jusqu’à 12g de lactose par jour sans désagréments. On peut donc quand même consommer de petites quantités de lait ou ingérer les produits laitiers en même temps que d’autres aliments, ce qui facilitera leur digestion. Des produits à faible teneur en lactose, ou sans lactose, sont aussi mis à disposition sur le marché, afin de remplacer les produits laitiers classiques.

Attention aux carences en calcium

Selon l’âge et les antécédents médicaux, la quantité de calcium requise varie de 200 à 1 200 mg par jour. Vous pouvez couvrir ce besoin en buvant 1,5 litre d’eau minérale riche en calcium comme Hépar ® ou Contrex ®. Mais attention, ces eaux sont aussi riches en magnésium, ce qui les rend laxatives.

Il existe de nombreuses sources non laitières de calcium, comme les légumes verts foncés (épinards, blettes, brocolis), et les poissons gras comme le saumon.

Relativisons

N’oublions pas que nous n’avons pas non plus les enzymes nécessaires pour digérer les sucres complexes de la plupart des légumineuses et de certains légumes. Leur ingestion cause alors divers inconforts digestifs. On suggère d’ailleurs des périodes d’adaptation graduelles pour les personnes qui introduisent plus de légumineuses ou de fibres dans leur alimentation, ceux qui deviennent végétariens par exemple. En revanche on ne dit jamais à personne qu’il faut arrêter complètement d’en consommer. Il devrait en être de même pour le lactose. Chacun doit trouver son seuil de tolérance et adapter son alimentation sans créer de privation trop violente.

6 commentaires

  • toumelin dit :

    éviter de consommer du lactose, c’est pas toujours facile et surtout on se prive de très bonnes choses! pâtisseries, raclette, charcuterie… pour rester gourmand et tolérant il existe lactofriend, un délicieux petit complément à base de lactase non ogm qui permet de se faire plaisir de temps en temps, et éviter les symptômes de l’intolérance au lactose décrits dans l’article.

  • Abdou BA dit :

    bonjour c’est Abdou depuis le Sénégal, j’ai la chance d’être guéri de cette maladie grâce à la médecine traditionnelle et véritablement je suis heureux du résultat.

  • Bled dit :

    Bonjour
    Je ne pense pas être intolérante au lactose mais depuis l’enfance je ne supporte pas lait beurre fromage . Cela me donne des nausées je ne peux les avaler. En revanche je peux consommer ces produits cuits en mélange dans des plats.Donc pas allergique . Que suis-je ?

  • Jean Paul dit :

    Il est rare que les conséquences osseuses soient prises en compte. Les déformation des doigts type Bouchard ou Heberden sont elle a raccordées à cette intolérance ?

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