Le corps humain est composé, en moyenne, à 65% d’eau. C’est dire s’il est important qu’elle soit de bonne qualité. Un adulte de taille moyenne, vivant en région tempérée et ne pratiquant pas d’activités physiques particulières, a besoin d’absorber 2,5 litres d’eau quotidiennement, dont 1 litre provient en général de l’alimentation. Reste 1,5 litre à consommer : eau du robinet ? eau filtrée ? eau de source ? eau minérale ?… Entre coût, aspect pratique et surtout pureté des unes et des autres, il n’est pas toujours évident de faire le bon choix !

Eau du robinet

Qualité de l’eau de captage
Sur les 270 000 kilomètres de cours d’eau et de nappes souterraines de l’hexagone, Eaufrance estimait en 2009 que 24% des eaux de surface (fleuves, rivières, etc.) et 41% des souterraines souffraient de pollution chimique. Il est intéressant de mettre en regard de ces chiffres le fait qu’en France le captage de l’eau – qui une fois traitée, coulera, potable, dans nos robinets – provient pour 2/3 de nappes souterraines, contre 1/3 d’eaux de surface.
Cependant les ressources utilisées subissent d’abord une sélection et sont classées selon 3 catégories : A1 pour l’eau de bonne qualité, A2 pour une qualité moyenne, A3 pour une qualité médiocre.

Traitements
Selon la qualité de l’eau, on adaptera le traitement dans les stations de production pour la rendre potable. Une eau A1 par exemple sera nettoyée par une filtration rapide et une désinfection (souvent à base de chlore ou d’ozone), tandis qu’une A3 subira des traitements, notamment chimiques, beaucoup plus poussés. Les eaux très polluées ne sont de toute façon pas retenues car les traitements nécessaires pour les assainir seraient trop sophistiqués et onéreux.
Finalement, une eau sera potable dès lors qu’elle répondra à la réglementation en vigueur du code de la santé publique qui fixe des seuils de concentration selon différents paramètres (bactéries, plomb, mercure, chlore, nitrates, pesticides, radioactivité…).

Recommandations de consommation
Le Baromètre 2013 sur « Les Français et l’eau », édité par le Centre d’information sur l’eau (CIEAU), indique que 65% des Français boivent chaque jour de l’eau du robinet, et que dans 7 cas sur 10, ils en apprécient le goût. Pourtant la présence de chlore, qui sert à désinfecter l’eau brute, les gêne souvent.
Il y a des astuces pour l’atténuer, notamment en maintenant l’eau dans un récipient fermé et bien propre au réfrigérateur durant quelques heures.

Pour éliminer davantage les éléments métalliques présents dans l’eau, il convient également de laisser couler l’eau quelques instants avant de la boire lorsqu’elle a stagné plusieurs heures dans les canalisations (le matin, ou en rentrant du travail le soir). Il faut aussi éviter d’utiliser l’eau chaude du robinet pour un usage alimentaire car une température élevée favorise la migration des composants métalliques des canalisations vers l’eau.

Le coût de l’eau du robinet
Du point de vue du porte-monnaie, l’eau du robinet reste imbattable de très loin. Le baromètre 2013 du CIEAU indique qu’en moyenne l’eau coûte 3,54 € le m3, soit 0,0035 € le litre. C’est 100 à 250 fois moins cher que l’eau en bouteille. Le prix avancé n’est qu’une moyenne car, d’une commune à l’autre, le prix de l’eau varie. En effet, à l’exception des redevances des agences de l’eau et de la TVA, ce sont les communes qui fixent le prix de l’eau. Ce tarif est déterminé par la disponibilité des ressources, par la qualité de l’eau et, conséquemment, par la complexité des traitements appliqués pour les rendre potables et bien sûr par le nombre d’habitants qui vont la consommer.

Pour obtenir des informations sur la qualité de l’eau qui sort de votre robinet, vous pouvez vous rendre à la mairie de votre commune ou vous renseigner auprès de l’organisme en charge de la distribution de l’eau dans votre secteur.

Eau filtrée

Depuis une dizaine d’années, les carafes filtrantes ou les dispositifs à adapter directement sur les robinets ont connu un grand succès. En 2008, 15% des foyers de l’hexagone en étaient équipés. Les filtres réduisent en effet de façon manifeste l’odeur et le goût parfois gênant de l’eau du robinet.

Les fabricants avancent également des vertus purificatrices à ces filtres. C’est plutôt vrai en théorie mais en pratique les résultats sont discutables. Il faut tout d’abord savoir que les procédés de filtration ne sont encadrés par aucune réglementation et ne font pas l’objet d’obligation de résultats.
Le magazine « Que Choisir » a d’ailleurs effectué des tests (lire ici l’article), d’une part en laboratoire avec des carafes neuves, d’autre part sur le terrain chez une trentaine de familles. Si en laboratoire les résultats démontraient une certaine efficacité, ceux recueillis dans les foyers volontaires étaient plus que suspects puisque la qualité de l’eau filtrée était moins bonne que celle sortant directement du robinet. La raison ? En fait, l’utilisation de ces carafes filtrantes implique certaines précautions pas forcément appliquées au quotidien, comme celles de ne pas conserver une eau filtrée plus de 24 h, de changer le filtre tous les mois, de ne pas laisser le filtre s’assécher plus de 3 jours… Bref, pas si simple l’utilisation de ces carafes. Sans compter que les substances toxiques conservées dans le filtre peuvent être libérées si on utilise mal le dispositif..

Eau de source et eau minérale

Comme nous venons de le voir, l’eau du robinet n’est pas exempte de pollutions lorsqu’on la capte et malheureusement, pour la rendre potable, un processus chimique est mis en place. Ce n’est pas le cas pour l’eau de source et l’eau minérale. Les seuls traitements qu’elles peuvent subir sont l’aération, la décantation et la filtration.

La différence entre les eaux de source et les eaux minérales en bouteille réside principalement en ce que l’eau minérale présente une composition stable dans le temps, contient des sels minéraux ainsi que des oligoéléments et possède des vertus thérapeutiques reconnues par l’Académie nationale de Médecine. Leur nature même fait qu’elles sont souvent plus minéralisées que les eaux de source, mais au quotidien elles le sont parfois trop. En effet, consommer tous les jours une eau trop minéralisée finit par surcharger l’organisme et les reins particulièrement. Ainsi, sauf indication thérapeutique particulière, l’idéal est d’alterner les différentes marques, en mixant eaux minérales et eaux de sources par exemple, et de choisir au quotidien des eaux dont la mention « résidus secs à 180° », généralement indiquée sur les étiquettes, ne dépassent pas 300mg par litre, voire moins comme c’est le cas pour la Mont Roucous, la Montcalm, la Volvic, l’Evian…

Ceci dit, même les eaux les plus pures et les plus protégées ne sont plus à l’abri de la pollution générale qui menace évidemment toutes les sources d’eau sans exception. L’étude de « 60 Millions de Consommateurs » publiée l’an dernier (à télécharger ici) nous en a fait la démonstration puisqu’elle a mis en évidence des traces de pesticides et de médicaments dans une dizaine de marques de grande consommation, parmi lesquelles la Cristalline, la Salvetat, l’Hépar, la Mont Roucous, la Volvic ou encore la Vittel. À nous tous désormais d’apprendre à préserver la ressource la plus précieuse de notre planète puisqu’elle circule absolument partout, en passant par chacun d’entre nous.

Références citées :

2 commentaires

  • merci pour tous ces conseils sur l’eau que l’on doit boire au quotidien très important autant dans les entreprises que chez les particuliers

  • Pierre GUIONNET dit :

     je bois de la salvetat à chaque repas, au bout de 15 jours, j’ai beaucoup de flatulence, le ventre ballonné, et mal au ventre, de plus cela me constipe énormément, qu’en Pensez-vous , merci d’avance pour votre réponse, Pierre GUIONNET

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