Ils y consacrent des heures chaque semaine. Le temps passé par les enfants et les ados devant l’écran n’a cessé d’augmenter ces dernières années. Le Monde publiait dans son édition datée d’avant-hier une enquête sur les conséquences sanitaires de ces nouveaux usages.
Ordinateurs, smartphones, tablettes, télévision, consoles vidéo… Les jeunes gens passent de plus en plus de temps devant l’écran.
Dans son cahier « Science & médecine » du 29 octobre, Le Monde s’intéresse aux conséquences de cette mauvaise habitude sur la santé des enfants et des ados. Tour d’horizon…
« Les effets sanitaires les plus faciles à identifier sont liés à la sédentarité, mesurée à partir du temps passé devant un écran, indique l’auteure de cette enquête (dont l’intégralité peut être consultée ici [accès payant]). Selon les recommandations de l’Académie américaine de pédiatrie, les jeunes ne devraient pas passer plus de deux heures par jour devant un écran ». Dans les faits, plus de 90% des jeunes Français sont au-dessus de ce seuil, selon une étude portant sur la santé des collégiens réalisée en 2010.
Le développement de l’enfant en question
Les 12-17 ans passeraient chaque jour 4h30 devant un écran, soit 30 heures par semaine, dont 15 heures sur Internet, 2 heures sur un ordinateur non connecté, et 13 heures devant la télévision, pointe une étude du Credoc, citée par Le Monde. Dans cette tranche d’âge, ils étaient par ailleurs plus de la moitié en 2013 à disposer d’un smartphone contre seulement 22 % en 2011. Une enquête réalisée par Mediamétrie en septembre 2014 a montré que les 18-24 ans passent près d’1h30 par jour devant la télévision contre 3h23 pour les 4 ans et plus.
Mauvaise qualité de sommeil, trouble du langage ou de l’attention, hyperactivité, symptômes anxieux, conduites agressives… Le tableau que peint Le Monde des conséquences d’un recours trop fréquent aux écrans a de quoi inquiéter. Les performances scolaires des jeunes gens sont évidemment en jeu : « les études scientifiques disponibles montrent que l’exposition massive aux écrans a des incidences négatives majeures sur le développement des fonctions cognitives ».
Limitez le temps d’exposition
L’abus de pixels n’a pas forcément un effet direct sur la cognition, précise une neuropsychologue interrogée par Le Monde « mais il empêche de développer d’autres processus cognitifs, comme apprendre par cœur ou retenir un trajet, puisque l’outil numérique sert de mémoire externe. Les processus cognitifs tels que la mémoire se modifient donc très probablement », conclut la spécialiste, convenant toutefois qu’il existe encore peu d’études sur ce sujet.
Aux parents qui seraient confrontés à un ado manifestement accro, les spécialistes fournissent des conseils de bon sens, le premier étant de limiter le temps d’exposition de une à deux heures par jour. « Pas d’écran le matin, ni pendant les repas ou encore avant le coucher », conseille par ailleurs le quotidien.
Les parents en régulateur
Un rapport sur les conduites addictives des adolescents, remis en février par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), rappelle l’importance du rôle des parents. En matière de jeux vidéo notamment, le contrôle qu’ils doivent exercer est « d’autant plus nécessaire que l’enfant est jeune, l’autorégulation n’existant pas chez les enfants et étant insuffisante chez les jeunes adolescents ».
Pour un meilleur encadrement des plus jeunes adolescents, les auteurs de ce travail préconisent que « les outils informatiques restent sous contrôle parental ; le temps passé devant les écrans pourrait faire l’objet de règles domestiques ou d’une négociation en fonction de l’âge de l’adolescent ». Facile à dire… Moins facile à mettre en œuvre. L’enjeu est de taille pourtant.
Laisser un commentaire public