L’association Médecins du Monde vient de mener une enquête auprès de 346 personnes fréquentant sept de ses centres de soins, migrants pour la très grande majorité d’entre eux. Elle révèle de graves carences en matière d’alimentation pour ces populations, que ce soit en quantité ou en qualité. Plus de 50% des adultes et 20% des enfants n’ont pas mangé pendant au moins une journée complète au cours du mois précédent l’enquête (pour près d’un quart, cela a été le cas plusieurs fois par semaine).
En moyenne, les personnes interrogées déclarent dépenser moins de 3,5 euros par jour pour se nourrir. Cette moyenne tombe à 2 euros par jour pour les personnes à la rue, en squat ou en bidonville. Cette mauvaise alimentation a évidemment des conséquences néfastes sur la santé des personnes. Ainsi, plus de 3 personnes sur 10 présentent le jour de l’enquête une pathologie aiguë ou chronique en lien possible avec une mauvaise alimentation.
58% ne recourent pas aux dispositifs d’aide alimentaire (repas gratuits, épiceries sociales…), le plus souvent (60%) parce qu’elles ne connaissent pas l’existence de ces dispositifs. Des chiffres qui vont une nouvelle fois à rebours des discours ambiants sur ces pauvres fraudeurs et assistés qui chercheraient toutes les occasions de profiter d’un système généreux. Cela permet de rappeler une nouvelle fois les ravages de ce type de discours sur ces populations et de souligner combien la lutte contre le non-recours aux aides et aux droits sociaux est une nécessité de santé publique à l’heure où la priorité est de lutter contre une fraude le plus souvent fantasmée.
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