Passer en mode non-fumeur pour arrêter de déprimer

Selon une étude parue à la mi-février dans The British Medical Journal, l’effet de l’arrêt du tabac pourrait être « identique ou supérieur à celui d’antidépresseurs utilisés dans le traitement de l’anxiété ».

L’étude porte sur des fumeurs âgés en moyenne de 44 ans qui fumaient entre 10 et 40 cigarettes par jour. Ils ont été interrogés avant et après l’arrêt, dans un délai allant de six semaines à six mois. Ceux qui ont réussi à cesser de fumer étaient moins déprimés, moins stressés, et avaient une vision plus positive de la vie.

La nicotine n’a pas d’effet relaxant. C’est même à peu près le contraire !

Le fumeur attribue en effet à la nicotine des effets relaxants. « Mais c’est un leurre, car cette phase de détente ne dure que le temps d’une cigarette ! » analyse Vincent Lustygier, psychiatre tabacologue au CHU Brugmann à Bruxelles. Bien au contraire, la nicotine produit des hormones du stress. « En allumant une cigarette, les fumeurs provoquent une hausse de leur tension artérielle, un rétrécissement de leurs artères et une accélération de leur fréquence cardiaque. Tout le contraire, donc, d’un état paisible ! », poursuit Régine Colot, psychologue tabacologue et coordinatrice de la ligne Tabacstop pour la Fondation contre le cancer en Belgique.

La nicotine, une « drogue dure »

La nicotine est une drogue dure. « C’est même le psychotrope le plus puissant : aucune drogue ne rend dépendant aussi rapidement », affirme Vincent Lustygier.

La nicotine a un tel pouvoir addictif que les symptômes du manque sont nombreux : irritabilité, anxiété, tristesse ou état dépressif.

Le sevrage, pour couper la rengaine intérieure de la culpabilité et regagner le moral

« Le plus souvent, il faut un accompagnement dans cette période délicate ». Passé ce cap, un mieux-être moral apparaît.

Ce qui surtout rend les fumeurs sevrés heureux, c’est d’avoir résolu un conflit intérieur. Ce que les psys nomment la « dissonance cognitive ». « Les fumeurs ne sont jamais des fumeurs heureux, ils sont constamment dans cette contradiction : fumer ou arrêter. Et un fumeur qui a renoncé à la cigarette n’entend plus cette petite musique intérieure, lancinante », conclut la tabacologue.

Et puis arrêter de fumer, c’est aussi coffrer un redoutable tueur en série

Le tabac est impliqué dans de nombreux troubles et maladies, comme le cancer, les problèmes cardiaques ou l’impuissance. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le tabac tuerait près de 6 millions de personnes par an, un chiffre qui devrait atteindre 8 millions de morts en 2030.

 

Référence :

“Change in mental health after smoking cessation: systematic review and meta-analysis”, étude du British Medical Journal (BMJ), 13 février 2014

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